Le jeudi 29 mai 2008
Croisières internationales: année record dans le Saint-Laurent
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LeSea Princess, de Princess Cruise, au large de Saguenay, en 2006.
Photo fournie par ASCL
Simon Diotte
La Presse
Collaboration spéciale
La popularité du Saint-Laurent ne se dément pas auprès de la clientèle internationale. Cet été, un nombre record de croisiéristes visiteront les neuf escales du Saint-Laurent, à bord de 18 navires différents. Et la bonne nouvelle, c'est que les années à venir s'annoncent encore meilleures.
«Le nombre de croisiéristes demeurait stable depuis quelques années, mais là, on sent qu'on se dirige vers un autre plateau, que l'on devrait atteindre dans quelques années», explique René Trépanier, directeur général de l'Association des croisières du Saint-Laurent (ACSL), organisme chargé de vendre le Saint-Laurent auprès des compagnies de croisières internationales.
Alors que le nombre de passagers/escales plafonnait à un peu plus de 100 000 depuis 2005, on s'attend à environ 145 000 passagers/escales cette année, un bond prodigieux de 45%. Signe de cet engouement pour le Saint-Laurent, dans la seule journée du 16 septembre, cinq navires seront amarrés en même temps au port de Québec!
Qu'est-ce qui a contribué à la renaissance du fleuve Saint-Laurent comme destination de croisière? Une conjonction de facteurs, explique M. Trépanier. Bien sûr, le rôle de l'ACSL, qui vend le fleuve depuis presque 10 ans, les investissements en cours dans les escales et la proximité du Québec des marchés émetteurs, Boston et New York. Rappelons qu'à l'échelle internationale, 70% des croisiéristes sont Américains.
«Les adeptes de croisières en font plusieurs dans leur vie. Après avoir fait les Antilles, l'Alaska et la Grèce, ils recherchent de nouvelles destinations. Le Saint-Laurent se présente alors comme une nouveauté intéressante», explique le directeur général de l'ACSL. Le Saint-Laurent fait face à un immense potentiel de croissance. Un scénario du ministère du Tourisme prévoit que le Québec pourrait accueillir 400 000 passagers/escales en 2014.
Le Québec, le nouvel Alaska de l'Est? Si M. Trépanier n'aime pas le jeu des comparaisons, il estime que le Saint-Laurent n'a rien à envier au plus grand des États américains. «Au niveau des espèces fauniques, on se compare, mais le Québec offre un produit très différent. Contrairement à l'Alaska et ses glaciers, nous avons un riche passé historique à offrir: les débuts de la colonisation en Amérique du Nord et le fait français», dit-il. Ville du Patrimoine mondial de l'UNESCO, Québec serait l'une des escales les plus appréciées au monde, selon les analyses de marché.
Parmi les nouveautés à surveiller cet été dans le Saint-Laurent, l'arrivée de la ligne maritime Canadian Sailing Expeditions, qui propose des croisières sur un magnifique voilier d'une capacité d'une centaine de passagers. «C'est un produit qui attire une clientèle plus jeune, à la recherche d'expériences plus actives», indique M. Trépanier. À l'échelle internationale, on assiste à un rajeunissement de la clientèle des croisiéristes. L'époque où seuls les retraités achetaient ce type de voyages semble bel et bien révolue.
Fort potentiel de croissance
Au cours des prochaines années, le Saint-Laurent mettra le paquet pour attirer le maximum de passagers. Plus de 115 millions de dollars de projets, dans les différentes escales du Québec, pourraient se réaliser afin d'accommoder les croisiéristes, une manne financière intéressante pour les escales en région.
Certains projets sont déjà en cours, comme les travaux de dragage et de réfection du port de Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord, qui recevra ses premiers navires cet été, tout comme le quai de Bagotville, à Saguenay, un investissement de 23 millions de dollars qui sera également inauguré le 9 septembre. Cependant, d'autres projets, comme celui du port de Gaspé, sont encore au stade de la table à dessin.
Le port de Montréal n'est pas en reste. Cet été, il connaîtra une excellente saison en accueillant 33 navires de croisières internationales. Afin de profiter au maximum de la croissance de cette industrie, l'Administration portuaire de Montréal envisage la transformation de la jetée Alexandra, qui accueille les navires de croisière depuis 1967, en un pôle d'attraction récréotouristique de 150 millions de dollars. Mais il reste encore bien des ficelles à attacher avant que cet ambitieux projet se concrétise.
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