Croisière à bord de l'Equinox: Rome-Fort Lauderdale
8 novembre. Majorque.
Le matin du 8 novembre, l’Equinox accoste très tôt dans la plus grande île des Baléares, Majorque, précisément dans sa capitale Palma de Majorque.
Les îles Baléares, communauté autonome de l'Espagne, forment un groupe d'îles de la Méditerranée à l’est des côtes espagnoles, à la hauteur de Valence. L’archipel comprend cinq îles principales : Majorque (Mallorca), Minorque (Menorca), Ibiza, Formentera et Cabrera ainsi que quelques îlots. Notons que la seule île de Majorque, avec 3640 km², couvre à elle seule presque 75 % de l'étendue de l'archipel.
Les historiens ont toujours pensé que les premiers habitants de Majorque datent de la période néolithique soit plus de 4000 ans avant J.-C. Mais des restes de charbon retrouvé sur l'île font admettre l'existence d'une population primitive déjà à partir de 7200 avant J.-C.
Entre 3000 et 1300 avant J.-C., on remarque l'apparition de construction dite naviculaire, sorte de construction en forme de vaisseau renversé, qui servait à Majorque soit de lieux d'habitations ou de tombeaux.
Vers l’an 123 avant J.-C., les Romains envahirent l'île sous prétexte de la débarrasser des pirates qui avaient leurs repaires aux Baléares. Les Romains furent accueillis par une pluie de pierres des frondeurs majorquins, lanceurs mythiques et expérimentés. D'ailleurs, à ce jour les esprits n'ont pas oublié l'histoire, et la fronde est devenu un sport populaire à Majorque!
En l'an 425, l'île subit l'invasion et le pillage par des Vandales, peuple germanique. S'ensuit le débarquement musulman, et une assez longue période de prospérité, qui vit Medina Mayurka, soit Palma, devenir un lieu de culture.
A l'heure actuelle il ne reste que très peu de vestiges de cette époque; les bains arabes dans le vieux Palma en constituent un des derniers.
Le 31 décembre 1229, les armées d'Aragon vinrent récupérer l'île au nom de la chrétienté.
Au cours du 15ème siècle, la cartographie majorquine devint célèbre pour ses ateliers réputés en Europe de cartographie maritime.
En 1977, après le retour à la démocratie, l'archipel est en mesure de récupérer le catalan qui avait été auparavant interdit et, depuis 1983, cet ensemble d’îles fait partie des 17 communautés autonomes d'Espagne.
Parmi les excursions proposées pour cette escale, alors que nos amis avaient opté pour une excursion à Palma même, nous avions choisi l’excursion intitulée « Valldemossa », qui est un petit village à moins de 20 km du port de Palma.
A peine le temps de partir que nous sommes frappés par la beauté de l’immense marina près du port, très moderne et très bien aménagée, où l’on peut admirer des bateaux qui dansent sous le soleil. C’est vraiment très joli comme spectacle! Il me semble même entendre Gilbert Bécaud chanter « Le voilà, ton bateau blanc. Il va partir dans le soleil et dans le vent… »
Et, tournant le regard, comment ne pas être émerveillés à la vue de la très imposante et magnifique cathédrale qui domine la ville!
La cathédrale de Palma de Majorque, localement appelée « La Seu » est le plus grand édifice religieux de l'île de Majorque, et d'ailleurs le deuxième d'Espagne, par sa taille, après la cathédrale de Séville. Située au centre de Palma, non loin du rivage de la Méditerranée, au-dessus des fortifications médiévales, elle forme avec le palais voisin de la Almudaina, le symbole visuel de la cité, visible de toute la baie. Elle domine le paysage à tel point qu’elle vole la vedette, si je puis dire, à tout autre édifice de Palma.
Pour les amoureux d’histoire, sachez que c'est le roi d'Aragon Jacques Ier le Conquérant qui, après avoir repris l'archipel des Baléares aux musulmans, décida de faire démolir l'ancienne grande mosquée de Madina Mayurqa pour édifier en lieu et place une grande cathédrale dédiée à la Vierge Marie. La construction fut commencée en 1229, et la consécration eut lieu en 1346, cependant que les travaux se poursuivirent encore pendant de nombreuses années, pour trouver seulement leur fin en 1601.
L'édifice est colossal et se mesure aux plus grandes cathédrales européennes pour sa hauteur sous voûte : 44 m qui ne le cède en fait qu'à la Cathédrale de Beauvais et à celle de Milan, par contre elle dépasse celle de Cologne. Par ailleurs, sa longueur est inférieure à celle de la plupart des grandes cathédrales européenne : 121 m et elle est large de 55.
Le style est gothique dit « levantin », i.e. avec un toit presque plat, qui se distingue du modèle français classique. Le choix de ce style « levantin » lui donne un aspect tout à fait particulier et intéressant de sorte que, même moi, parfaite novice en architecture, il me semble que je la reconnaîtrais facilement parmi beaucoup d’autres.
Somme toute, ce premier contact avec Palma est tout à fait engageant pour la suite de la visite dans l’île.
Le car nous amène à 3 km du centre-ville de Palma, au château de Bellver situé sur une colline recouverte de pins surplombant la baie et une grande partie de l'île. Le nom Bellver signifiant « belle vue », vous devinez que de cet endroit, nous avons effectivement une vue superbe sur la ville et son port. Et comme nous sommes gâtés par une température idéale, tout contribue à faire de ce bref arrêt photo, un petit moment magique… d’autant plus agréable que nous croisons nos amis J et P qui ont droit également à cet arrêt avec leur tour.
Ce château de style gothique a été construit vers 1300 et combinait les fonctions de défense et de palais. C’est le roi Jacques II qui le fit construire pour y installer la résidence royale car, atteint de tuberculose, le roi souhaitait une résidence dans un endroit au climat salubre. L’architecte Predo Salvá en a dirigé la construction qui dura près de 40 ans pour en faire l’unique forteresse de forme circulaire d'Espagne, voire d’Europe.
Après avoir été la demeure des rois de l’île, au 19ième siècle, le château devint une usine de fabrication de pièces de monnaie. Actuellement, le château de Bellver abrite un musée provincial d’archéologie, de peinture et de numismatique.
Après cet arrêt photo, nous aurons droit à un arrêt shopping, et là, m’est revenu à la mémoire que les îles Baléares sont renommées pour la fabrication de perles de si excellente qualité que cela a contribué à la renommée mondiale des Baléares en ce domaine… de vraies belles « fausses » perles, quoi! La première usine perlière fut fondée, à la fin du 19ième siècle, à Manacor. Au fil du temps, l'industrie perlière se développa dans toute la ville et fit du nom « perles de Majorque » une garantie de qualité dans le monde entier. A cause de cette renommée, il est certain que le shopping de perles à Palma devenait un incontournable de l’excursion! De fait, plusieurs croisiéristes s’engouffrèrent dans la boutique à la recherche de la « fausse » perle rare qui aura l’air le plus « authentique » possible, tandis que d’autres, comme mon mari et moi, en profitèrent pour se balader quelque peu à la découverte de ce petit coin charmant de Palma.
Ensuite, nous voilà en route vers le village de Valldemossa qui se situe dans la vallée de la sierra de Tramontana, plantée d’oliviers et d’amandiers, riche en sources et entourée d'une végétation touffue et abondante.
Est-ce pour voir cette végétation que nous avions choisi cette excursion? Non! Bien entendu, nous sommes toujours satisfaits d’être entourés d’une nature luxuriante mais le but du tour est avant tout la visite du monastère de Valldemossa, la Chartreuse, « La Cartuja » en espagnol. Cet ancien monastère, à l’origine résidence royale, a été habité depuis 1399 par les moines Chartreux qui y restèrent jusqu’à la Révolution de 1835, date à laquelle le domaine fut sécularisé et les moines expulsés. Depuis le 19ième siècle, ce monastère est célèbre pour avoir hébergé plusieurs hôtes éminents dont le poète nicaraguayen Rubén Darío qui y fit une cure de désintoxication. L’écrivain et poète argentin, Jorge Luis Borges vécut également dans la ville avec sa famille. De nos jours, Valldemossa a la cote auprès des gens du cinéma dont l’acteur américain Michael Douglas et sa femme qui comptent parmi les personnalités les plus connues de l’endroit.
Mais, autant vous le dire tout de suite, ce n’était pas à cause de Michael Douglas que je voulais venir à Valldemossa, non, pas du tout. Je tenais à cette visite pour y faire un petit « pèlerinage » en souvenir des deux hôtes les plus célèbres qui séjournèrent au monastère, la Chartreuse, durant l’hiver 1838-1839, soit le pianiste compositeur Frédéric Chopin et l’écrivain George Sand dont je reparlerai un peu plus loin.
Mais, cette visite, comment s’est-elle déroulée? Eh bien, tout d’abord, lorsqu’on aperçoit Valldemossa au loin, on a l’impression d’un vieux village plein de charme et c’est bien vrai que le décor naturel tout autour du village est beau, sauvage et paisible. Cette paix nous accompagne tant que nous sommes assis confortablement bien au chaud dans le car. Mais, en descendant du car, nous sommes saisis par le froid!...vraiment, une grosse différence de température d’avec Palma.
Avec l’air vif, même glacial par moment avec l’effet du vent, et de plus, les gros nuages gris et noirs s’amoncelant dans le ciel, nous ne trouvons aucun moyen de nous réchauffer vraiment sous les rayons du soleil! C’est donc d’un pas alerte que nous suivons tous la guide à travers le village pour atteindre rapidement le monastère où nous espérons trouver un peu de chaleur. Dieu merci, par la suite, presque toute la visite se fera à l’intérieur de sorte que nous serons très peu importunés par le froid. Dommage toutefois pour l’occasion ratée d’une séance de photos car, avec une température clémente, j’imagine à quel point ce doit être agréable de s’attarder avec sa caméra dans ce superbe village si pittoresque.
A l’arrivée au monastère, après l’incontournable pause pipi, très rapide à cause du froid, nous nous hâtons tous de rejoindre la guide qui nous attend dans la chapelle. De style néoclassique, commencée en 1751 et bénite en 1812, la chapelle est décorée de fresques de Manuel Bayeu, beau frère de Goya et de peintures de Fray Joaquín Juncosa. Deux sculptures de Saint Bruno et Saint Jean-Baptiste sont de part et d’autre du maître-autel. Mais, ce qui retient le plus notre attention c’est une très belle Mater Dolorosa avec le corps de Jésus et la croix de la descente. L’ensemble est couronné par une image de «Santa Catalina Tomás», Sainte de Valldemossa très vénérée par les Pères Chartreux.
Puis, nous nous dirigeons vers l’ancienne pharmacie fondée par les moines au début du 18ième siècle et conservée telle que les anciennes pharmacies de cette époque; pots à pharmacie, bouteilles de verre, cornues et calebasses, balances, mortiers, piluliers, coffrets etc… C’est une toute petite pièce, mais ô combien intéressante ! Nous sommes obligés d’y passer que quelques-uns à la fois mais la guide est assez gentille pour laisser le temps à chacun de nous de s’y attarder quelque moment et vraiment, ça vaut la peine. Sur les étagères, une collection de 135 pots de céramique catalane à décors bleus, avec figures et motifs végétaux et animaux. Ils avaient la double fonction de contenir des médicaments solides (onguents et extraits) et de servir d’ornements à la boutique. Dans de beaux récipients de verre soufflé, fabriqués à Majorque, sont conservés encore aujourd’hui des restes d’huiles, de sirops et de philtres. Sur le mur de gauche, un grand tableau représentant les Saints médecins Côme et Damien préside la pharmacie. Cette pharmacie soigna les douleurs de la communauté religieuse et, après 1835, lorsque les moines Chartreux furent chassés, le moine apothicaire Frère Gabriel Oliver resta dans la pharmacie qui desservit jusqu’à la fin du 19ième siècle toute la contrée de Valldemosa.
Cette pharmacie servit à Chopin et George Sand en parle dans son récit autobiographique de leur séjour dans l’île intitulé « Un hiver à Majorque ». C’est en apprenant ce détail que j’ai vraiment l’impression de commencer mon petit « pèlerinage ». Et je suis d’autant plus heureuse d’être dans ce lieu que, en pensée, j’ai avec moi quelqu’un qui m’est très proche et que je sais être une grande admiratrice de Chopin et Sand. Je sais qu’elle serait sensible à l’atmosphère qui se dégage d’ici et j’essaie de vivre cette visite comme si j’étais elle.
En sortant à gauche, nous traversons le cloître pour nous diriger à la cellule du Prieur du monastère. Nous y entrons par la chapelle particulière, qui abrite des souvenirs de «Santa Catalina Tomas». L’endroit le plus intéressant, toutefois, est pour moi la bibliothèque qui était le lieu de réunion des Chartreux lors de la demi-heure hebdomadaire durant laquelle leur règlement leur permettait de parler. Elle recueille les livres et manuscrits des Chartreux, un triptyque de style flamand du 16ième siècle, un autre en ivoire du 15ième et une collection de céramiques espagnoles. Dans la salle d’audience où le Prieur recevait les visites, se trouvent des incunables d’astronomie, des comptes de Ramón Llull et des Lettres Royales. Mais, le plus intéressant pour mon mari et moi, c’est de jeter un regard particulier sur tous ces vieux livres pour voir de quoi il en retourne. Avec plaisir, nous constatons qu’on y trouve un peu de tout, sans porno bien sûr !, mais beaucoup de livres de sciences dont quelques-uns écrits en français tel celui intitulé « Recherches sur la quadrature du cercle » !
Nous continuons par le jardin et, malgré le froid à l’extérieur, nous nous y attardons quelque peu tant la vue est jolie.
Et enfin, arrive le moment que plusieurs d’entre nous attendent, celui où nous arrivons dans la cellule nº 2 dite cellule de Chopin et George Sand.
Il est impossible de tracer le portrait de ces deux êtres exceptionnels en quelques paragraphes, et tel n’est pas mon but d’ailleurs, mais je dois tout de même vous les présenter ne serait-ce que brièvement.
George Sand, de son vrai nom Aurore Dupin, est née à Paris en 1804. Elle a écrit des romans, des nouvelles, des contes, etc… et même des textes politiques. Sa vie et son œuvre évoluèrent au gré de ses passions qui furent très nombreuses. Personnalité très forte, elle était tout sauf banale, car elle a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine dont elle a lancé la mode, et par son pseudonyme masculin qu'elle adopte dès 1829, et dont elle lance aussi la mode. Chopin ne sera donc pas ni son premier ni son unique amour!
Frédéric Chopin, né en 1810, dans le Duché de Varsovie, est un compositeur et pianiste polonais de père français. Il est l'un des plus célèbres pianistes virtuoses du 19ième siècle et un grand compositeur de musique romantique. Ses très nombreuses compositions telles que mazurkas, valses, nocturnes, polonaises, préludes, etc., d'un caractère romantique tendre ou passionné, souvent mélancolique, ont rénové le style du piano dans le domaine de l'harmonie et de l'ornementation. Sa musique est encore aujourd'hui l'une des plus jouées de par le monde.
George Sand rencontra Chopin en 1836, et resta avec lui près de 10 ans, soit de 1838 à 1847. Au début de leur relation amoureuse, en 1838, Chopin était âgé de vingt-huit ans mais semblait bien plus jeune, George Sand avait trente-quatre ans. Leur liaison était assez compliquée semble-t-il. D'après les lettres de l’époque, l’amour de George Sand pour Chopin frôlait le « maternel », la bonté « pélicane » ; l’auteur parlait de « faire son devoir ». Tout cela tombait à merveille puisque Chopin, vu son état de santé très fragile, avait grand besoin de soins. Avec le temps et la maladie de Chopin, soit la tuberculose, leur relation devint chaste, pour finalement s'apparenter à une relation mère-fils. Ils restèrent ensemble neuf ans. George Sand avait deux enfants, Maurice, né en 1823, et Solange, née en 1828.
Pour la santé de son fils Maurice, et pour celle de Chopin, ils décident de passer l'hiver 1838-1839 sous un climat plus clément que celui de Paris et d’aller dans les Iles Baléares, accompagnés des enfants.
Le couple vivra d’abord dans la « maison du vent », une villa située à Establiments, pour 100 francs par mois. Désirant une retraite plus profonde et moins onéreuse, le couple ne mit pas longtemps à déménager pour un trois pièces avec un jardin dans la chartreuse même de Valldemossa.
Si l’enthousiasme pour la poésie de l’endroit domine le début de leur séjour, la mauvaise santé de Chopin, qui ne s’adapte pas au climat, ne supporte pas la nourriture du pays et n’est pas vraiment aidé par la médecine locale, oblige George à lui faire la cuisine, à le soigner. La femme, pendant cette période, s’occupera énormément de l’homme qu’elle aime. Le rôle « maternel » de la romancière se dessine peu à peu dans cette retraite.
L’image la plus exacte à garder de cette période de la relation des deux artistes est l'étape de grand travail qu'elle représente pour chacun, Chopin composant ici ses Préludes, ainsi que l'isolement oppressant de la chartreuse. Le temps est souvent exécrable et la population peu accueillante envers le couple. La guide nous raconte que George Sand essaya de faire passer Chopin pour l’un de ses enfants pour masquer le côté « scandaleux » que pouvait avoir leur relation amoureuse aux yeux de la population locale! De même, leur domestique les abandonne, jurant qu’ils sont pestiférés.
La lettre que George Sand écrivit à la comtesse Marliani, à l’époque de leur retour en France, est une source utile pour montrer l’état des deux amoureux à la fin de leur séjour: « Enfin, chère, me voici en France… Un mois de plus et nous mourrions en Espagne, Chopin et moi; lui de mélancolie et de dégoût, moi de colère et d’indignation. Ils m’ont blessée dans l’endroit le plus sensible de mon cœur, ils ont percé à coups d’épingles un être souffrant sous mes yeux, jamais je ne leur pardonnerai et si j’écris sur eux, ce sera avec du fiel. »
Comme le dira plus tard Guy de Pourtalès sur la lune de miel des deux artistes à la Chartreuse : « […] on pouvait se demander si la Chartreuse n’était pas une sorte de purgatoire, d’où Sand explorait les enfers tandis que le malade se sentait déjà monter vers le Ciel. »
Bref, il ne semble pas que ce voyage fut tout à fait un voyage de rêve!...du moins, à bien des égards. D’ailleurs, George Sand attendit quelque temps avant de se mettre à la rédaction de son récit « Un Hiver à Majorque » car elle désirait prendre du recul et retrouver son calme avant de relater son séjour.
Qui dit cellule, dit espace assez restreint ! Mais qu’importe, nous sommes tous intéressés par ce que nous voyons dans ce lieu. De fait, comme il s’agit de quelques petites pièces adjacentes les unes aux autres, cela aide à ce que la circulation du groupe soit assez fluide malgré l’exiguïté des lieux. On y voit des partitions originales et le piano majorquin de Chopin. C’est très touchant de voir de ses yeux le manuscrit d’ «Un Hiver à Majorque » ainsi que des portraits, des meubles et des lettres concernant leur séjour à la Chartreuse. On y trouve également des documents et souvenirs donnés aux fondateurs de cette cellule par Aurore Sand, petite-fille de l’écrivain ainsi que des décorations et des diplômes décernés par les gouvernements de Pologne et de France, à la Société Chopin de Varsovie ainsi que d’autres entités.
De la salle principale, décorée de meubles et tableaux des Chartreux, nous passons à celle où sont conservés les souvenirs de Chopin. Le 28 décembre 1838, treize jours après son arrivée à Valldemossa, George Sand écrit à la comtesse Marliani; «……Chopin joue sur un pauvre piano majorquin……» Et pourtant, Chopin composera sur ce piano l’une de ses oeuvres les plus emblématiques soit le prélude intitulé «La Goutte d’Eau».
Dans une niche, on peut voir aussi une collection de lettres originales autographes de Chopin dont celle adressés à J. Fontana le 28 décembre 1838. «Ma cellule en forme de grand cercueil a une énorme voûte poussiéreuse. Face à la fenêtre ( ….) un lit de camp».
Dans la vitrine, sont étalés une collection de partitions originales autographes de F. Chopin, parmi lesquelles les Etudes et Nocturnes, et quelques souvenirs personnels du musicien comme un peigne en ivoire, une mèche de cheveux etc...
Siège du Festival International Chopin, comme le rappelle la présence du piano Steinway, cette cellule reçoit des pianistes de renommée mondiale, d’où les nombreuses photos encadrées accrochées au mur.
La dernière salle nous montre des souvenirs de George Sand dont le manuscrit autographe de son livre «Un Hiver à Majorque ». Trois éditions de ce récit, publiées en 1841, 1842 et 1855. On y trouve également une collection de lettres autographes de George Sand. J’aime beaucoup aussi que l’on y trouve de beaux portraits de Georges Sand, originaux de Dubufe et Nadar.
Nous visiterons également la cellule de Chopin nº 4 au sujet de laquelle il est écrit que la distribution de la cellule est identique à celle de son temps.
C’est là que se trouve le piano Pleyel, reconnu de façon historique et officiel comme étant celui de Chopin, utilisé lors de son séjour à la Chartreuse et attendu avec tant d’impatience. «Mon piano n’est pas encore arrivé…. Je rêve de musique, mais je ne peux pas en faire car, ici il n’y a pas de piano, c’est, de ce point de vue là, un pays sauvage» écrit Chopin à son ami C. Pleyel le 21 novembre 1838. C’est avec ce piano qu’il composa les préludes op. 28, la ballade op. 38, la polonaise op. 40, le Scherzo op. 39. Face au piano, la lettre de Chopin à C. Pleyel; «cher ami, je vous envoie enfin mes préludes, que j’ai pu terminer sur votre piano, qui est arrivé dans les meilleurs conditions….» Un document de la maison Pleyel authentifie le piano.
Dans la pièce adjacente, nous pouvons voir dans la vitrine des documents conservés relatifs au séjour de Chopin et George Sand ainsi que plusieurs portraits de Chopin, sa famille et la maison de sa naissance.
Enfin, nous pouvons admirer le masque funéraire de Chopin et le moulage de sa main gauche, dont les originaux sont à Paris, la reproduction de la pierre tombale de Chopin, ainsi que le tableau du peintre Torcigliani du mausolée de Chopin, au cimetière parisien du Père Lachaise.
Voilà pour l’essentiel de cette visite consacrée à Chopin et George Sand.
Et pour terminer cette visite en beauté, nous aurons droit à un « mini concert » où un excellent pianiste interprètera quelques pièces très connues de Chopin. Joli moment apprécié de tous et jolie façon de terminer une visite aussi intéressante.
En revenant à la réalité, soit en sortant pour reprendre le car, le vent est plus glacial que jamais et la pluie s’est mise de la partie de sorte qu’il n’y a pas de traînard pour retarder le groupe, je peux vous l’assurer! Mais, peu importe cette température car nous avions été ravis par cette excursion.
En arrivant à Palma, les gros nuages sont toujours là et c’est sous un ciel très gris que nous quitterons Palma, l’Equinox mettant le cap sur Cartagena que nous devrions atteindre le lendemain matin.
Relativement aux conditions du voyage de Chopin et George Sand à Majorque, j’ai trouvé le texte qui suit sur internet et je le trouve si intéressant que je le rapporte tel quel :
« En cet hiver de 1838, George Sand s'était liée depuis peu au compositeur Frédéric Chopin. La santé de ce dernier étant chancelante, la romancière décida de passer l'hiver dans l'île de Majorque, dont on lui avait récemment vanté la température clémente.
Les Majorquins étaient sous le joug des Espagnols qui leur soutiraient toutes leurs richesses et les empêchaient de faire du commerce. Voyant que le fruit de leur travail leur était dérobé, les majorquins se laissaient vivre et se démenaient le moins possible. Ils devinrent sauvages et hostiles à tous les étrangers. Puis les Espagnols consentirent à ce qu'ils fassent le commerce du cochon. L'animal devint l'objet de toutes les attentions des Majorquins. C'est à la suite de cette ouverture que George Sand devint la première touriste des Baléares !
Au grand désespoir de son éditeur François Buloz, elle n'accepta de relater son voyage que trois ans après son retour, car elle était très choquée par l'accueil que lui avaient réservé les Majorquins et il lui répugnait de trop médire d'eux. Cependant le sentiment de l'humiliation était encore très vivace trois ans plus tard. Les ennuis commencèrent dès le voyage en bateau, où l'équipage s'intéressait plus à sa cargaison de cochons qu'au confort de ses passagers. A Palma, George Sand et sa petite famille eurent de grandes difficultés à trouver un logement car la ville était envahie par une horde de soldats espagnols. De plus, l'aspect souffreteux de Frédéric Chopin rebutait les éventuels logeurs. Ils le soupçonnaient d'être phtisique (tuberculeux) et ils pensaient que cette maladie était contagieuse. George Sand en fut révoltée car, pour elle, Chopin ne souffrait que d'une laryngite. D'autre part, l'aspect contagieux de la tuberculose ne fut démontré qu'en 1865, par Villemin. Un propriétaire accepta enfin de prêter une maison aux voyageurs. Tout s'y passa bien tant qu'il fit beau. Ils visitèrent les beaux monuments de la ville de Palma. Les ruines d'un monastère de l'Inquisition amenèrent une réflexion à George Sand: faut-il regretter les beautés architecturales d'un monument symbole d'une dictature ou est-il préférable de se réjouir de sa destruction et de la libération des êtres qui y étaient détenus ?
Brutalement, le temps devint maussade et comme certaines parties de la maison n'avaient pas de fenêtres, la santé de Chopin se détériora. Les locataires furent sommés de quitter les lieux, de tout nettoyer et d'acheter tous les objets qu'ils avaient utilisés. Par bonheur, un logement se libéra à l'intérieur de l'île, dans la Chartreuse de Valldemosa, mais le chemin escarpé qui y menait était très dangereux. La Chartreuse était située dans un lieu enchanteur. Le paysage était sauvage et romantique. Les habitants, eux aussi, avaient quelque chose de sauvage et de particulièrement inamical. George Sand pensait qu'ils étaient affectés par leur environnement.
A la Chartreuse, les voyageurs furent accueillis par une certaine Maria-Antonia qui s'empressa de leur prêter des ustensiles de cuisine. Mais dès qu'ils eurent fait à manger, Maria-Antonia dévora dans leurs plats. Ces emprunts de nourritures, drôles au début, devinrent vite gênants quand les vivres vinrent à manquer. En effet, les paysans rechignaient à leur vendre de la nourriture et leur demandaient toujours des prix exorbitants. Ne pouvoir alimenter Chopin correctement, alors qu'il était malade, devint une angoisse permanente pour George Sand.
La visite de la Chartreuse, qui était une immense bâtisse, fit réfléchir la romancière sur ce qu'était devenue la vie monastique à travers les âges : les voeux de pauvreté et de tempérance des origines s'étaient transformés en paresse et en gourmandise. Dans son roman "Spiridion", que George Sand écrivit en partie à Majorque, elle évoque ce problème. L'oeuvre est aussi imprégnée des délires fantastiques que provoqua la beauté sauvage de l'île de Majorque dans l'esprit de la romancière.
La seule habitante de l'île qui laissa un bon souvenir à George Sand était une jeune fille de seize ans nommée Périca. En la rencontrant au détour d'un chemin, la romancière la prit pour une fée. Périca la conduisit dans un lieu magique qui surplombait la mer. George Sand s'y sentit pousser des ailes et manqua de mettre sa vie en danger à la grande frayeur de ses enfants.
Dès que le temps s'améliora, les voyageurs s'empressèrent de quitter l'île malgré le très mauvais état de santé de Chopin. Sur le bateau français qui les reconduisait vers leur pays, George Sand et sa famille furent touchées par l'accueil amical et attentionné de l'équipage et se sentirent déjà chez eux."
Pour les photos :
http://picasaweb.google.fr/oum1947/33No ... 09Majorque#
Le matin du 8 novembre, l’Equinox accoste très tôt dans la plus grande île des Baléares, Majorque, précisément dans sa capitale Palma de Majorque.
Les îles Baléares, communauté autonome de l'Espagne, forment un groupe d'îles de la Méditerranée à l’est des côtes espagnoles, à la hauteur de Valence. L’archipel comprend cinq îles principales : Majorque (Mallorca), Minorque (Menorca), Ibiza, Formentera et Cabrera ainsi que quelques îlots. Notons que la seule île de Majorque, avec 3640 km², couvre à elle seule presque 75 % de l'étendue de l'archipel.
Les historiens ont toujours pensé que les premiers habitants de Majorque datent de la période néolithique soit plus de 4000 ans avant J.-C. Mais des restes de charbon retrouvé sur l'île font admettre l'existence d'une population primitive déjà à partir de 7200 avant J.-C.
Entre 3000 et 1300 avant J.-C., on remarque l'apparition de construction dite naviculaire, sorte de construction en forme de vaisseau renversé, qui servait à Majorque soit de lieux d'habitations ou de tombeaux.
Vers l’an 123 avant J.-C., les Romains envahirent l'île sous prétexte de la débarrasser des pirates qui avaient leurs repaires aux Baléares. Les Romains furent accueillis par une pluie de pierres des frondeurs majorquins, lanceurs mythiques et expérimentés. D'ailleurs, à ce jour les esprits n'ont pas oublié l'histoire, et la fronde est devenu un sport populaire à Majorque!
En l'an 425, l'île subit l'invasion et le pillage par des Vandales, peuple germanique. S'ensuit le débarquement musulman, et une assez longue période de prospérité, qui vit Medina Mayurka, soit Palma, devenir un lieu de culture.
A l'heure actuelle il ne reste que très peu de vestiges de cette époque; les bains arabes dans le vieux Palma en constituent un des derniers.
Le 31 décembre 1229, les armées d'Aragon vinrent récupérer l'île au nom de la chrétienté.
Au cours du 15ème siècle, la cartographie majorquine devint célèbre pour ses ateliers réputés en Europe de cartographie maritime.
En 1977, après le retour à la démocratie, l'archipel est en mesure de récupérer le catalan qui avait été auparavant interdit et, depuis 1983, cet ensemble d’îles fait partie des 17 communautés autonomes d'Espagne.
Parmi les excursions proposées pour cette escale, alors que nos amis avaient opté pour une excursion à Palma même, nous avions choisi l’excursion intitulée « Valldemossa », qui est un petit village à moins de 20 km du port de Palma.
A peine le temps de partir que nous sommes frappés par la beauté de l’immense marina près du port, très moderne et très bien aménagée, où l’on peut admirer des bateaux qui dansent sous le soleil. C’est vraiment très joli comme spectacle! Il me semble même entendre Gilbert Bécaud chanter « Le voilà, ton bateau blanc. Il va partir dans le soleil et dans le vent… »
Et, tournant le regard, comment ne pas être émerveillés à la vue de la très imposante et magnifique cathédrale qui domine la ville!
La cathédrale de Palma de Majorque, localement appelée « La Seu » est le plus grand édifice religieux de l'île de Majorque, et d'ailleurs le deuxième d'Espagne, par sa taille, après la cathédrale de Séville. Située au centre de Palma, non loin du rivage de la Méditerranée, au-dessus des fortifications médiévales, elle forme avec le palais voisin de la Almudaina, le symbole visuel de la cité, visible de toute la baie. Elle domine le paysage à tel point qu’elle vole la vedette, si je puis dire, à tout autre édifice de Palma.
Pour les amoureux d’histoire, sachez que c'est le roi d'Aragon Jacques Ier le Conquérant qui, après avoir repris l'archipel des Baléares aux musulmans, décida de faire démolir l'ancienne grande mosquée de Madina Mayurqa pour édifier en lieu et place une grande cathédrale dédiée à la Vierge Marie. La construction fut commencée en 1229, et la consécration eut lieu en 1346, cependant que les travaux se poursuivirent encore pendant de nombreuses années, pour trouver seulement leur fin en 1601.
L'édifice est colossal et se mesure aux plus grandes cathédrales européennes pour sa hauteur sous voûte : 44 m qui ne le cède en fait qu'à la Cathédrale de Beauvais et à celle de Milan, par contre elle dépasse celle de Cologne. Par ailleurs, sa longueur est inférieure à celle de la plupart des grandes cathédrales européenne : 121 m et elle est large de 55.
Le style est gothique dit « levantin », i.e. avec un toit presque plat, qui se distingue du modèle français classique. Le choix de ce style « levantin » lui donne un aspect tout à fait particulier et intéressant de sorte que, même moi, parfaite novice en architecture, il me semble que je la reconnaîtrais facilement parmi beaucoup d’autres.
Somme toute, ce premier contact avec Palma est tout à fait engageant pour la suite de la visite dans l’île.
Le car nous amène à 3 km du centre-ville de Palma, au château de Bellver situé sur une colline recouverte de pins surplombant la baie et une grande partie de l'île. Le nom Bellver signifiant « belle vue », vous devinez que de cet endroit, nous avons effectivement une vue superbe sur la ville et son port. Et comme nous sommes gâtés par une température idéale, tout contribue à faire de ce bref arrêt photo, un petit moment magique… d’autant plus agréable que nous croisons nos amis J et P qui ont droit également à cet arrêt avec leur tour.
Ce château de style gothique a été construit vers 1300 et combinait les fonctions de défense et de palais. C’est le roi Jacques II qui le fit construire pour y installer la résidence royale car, atteint de tuberculose, le roi souhaitait une résidence dans un endroit au climat salubre. L’architecte Predo Salvá en a dirigé la construction qui dura près de 40 ans pour en faire l’unique forteresse de forme circulaire d'Espagne, voire d’Europe.
Après avoir été la demeure des rois de l’île, au 19ième siècle, le château devint une usine de fabrication de pièces de monnaie. Actuellement, le château de Bellver abrite un musée provincial d’archéologie, de peinture et de numismatique.
Après cet arrêt photo, nous aurons droit à un arrêt shopping, et là, m’est revenu à la mémoire que les îles Baléares sont renommées pour la fabrication de perles de si excellente qualité que cela a contribué à la renommée mondiale des Baléares en ce domaine… de vraies belles « fausses » perles, quoi! La première usine perlière fut fondée, à la fin du 19ième siècle, à Manacor. Au fil du temps, l'industrie perlière se développa dans toute la ville et fit du nom « perles de Majorque » une garantie de qualité dans le monde entier. A cause de cette renommée, il est certain que le shopping de perles à Palma devenait un incontournable de l’excursion! De fait, plusieurs croisiéristes s’engouffrèrent dans la boutique à la recherche de la « fausse » perle rare qui aura l’air le plus « authentique » possible, tandis que d’autres, comme mon mari et moi, en profitèrent pour se balader quelque peu à la découverte de ce petit coin charmant de Palma.
Ensuite, nous voilà en route vers le village de Valldemossa qui se situe dans la vallée de la sierra de Tramontana, plantée d’oliviers et d’amandiers, riche en sources et entourée d'une végétation touffue et abondante.
Est-ce pour voir cette végétation que nous avions choisi cette excursion? Non! Bien entendu, nous sommes toujours satisfaits d’être entourés d’une nature luxuriante mais le but du tour est avant tout la visite du monastère de Valldemossa, la Chartreuse, « La Cartuja » en espagnol. Cet ancien monastère, à l’origine résidence royale, a été habité depuis 1399 par les moines Chartreux qui y restèrent jusqu’à la Révolution de 1835, date à laquelle le domaine fut sécularisé et les moines expulsés. Depuis le 19ième siècle, ce monastère est célèbre pour avoir hébergé plusieurs hôtes éminents dont le poète nicaraguayen Rubén Darío qui y fit une cure de désintoxication. L’écrivain et poète argentin, Jorge Luis Borges vécut également dans la ville avec sa famille. De nos jours, Valldemossa a la cote auprès des gens du cinéma dont l’acteur américain Michael Douglas et sa femme qui comptent parmi les personnalités les plus connues de l’endroit.
Mais, autant vous le dire tout de suite, ce n’était pas à cause de Michael Douglas que je voulais venir à Valldemossa, non, pas du tout. Je tenais à cette visite pour y faire un petit « pèlerinage » en souvenir des deux hôtes les plus célèbres qui séjournèrent au monastère, la Chartreuse, durant l’hiver 1838-1839, soit le pianiste compositeur Frédéric Chopin et l’écrivain George Sand dont je reparlerai un peu plus loin.
Mais, cette visite, comment s’est-elle déroulée? Eh bien, tout d’abord, lorsqu’on aperçoit Valldemossa au loin, on a l’impression d’un vieux village plein de charme et c’est bien vrai que le décor naturel tout autour du village est beau, sauvage et paisible. Cette paix nous accompagne tant que nous sommes assis confortablement bien au chaud dans le car. Mais, en descendant du car, nous sommes saisis par le froid!...vraiment, une grosse différence de température d’avec Palma.
Avec l’air vif, même glacial par moment avec l’effet du vent, et de plus, les gros nuages gris et noirs s’amoncelant dans le ciel, nous ne trouvons aucun moyen de nous réchauffer vraiment sous les rayons du soleil! C’est donc d’un pas alerte que nous suivons tous la guide à travers le village pour atteindre rapidement le monastère où nous espérons trouver un peu de chaleur. Dieu merci, par la suite, presque toute la visite se fera à l’intérieur de sorte que nous serons très peu importunés par le froid. Dommage toutefois pour l’occasion ratée d’une séance de photos car, avec une température clémente, j’imagine à quel point ce doit être agréable de s’attarder avec sa caméra dans ce superbe village si pittoresque.
A l’arrivée au monastère, après l’incontournable pause pipi, très rapide à cause du froid, nous nous hâtons tous de rejoindre la guide qui nous attend dans la chapelle. De style néoclassique, commencée en 1751 et bénite en 1812, la chapelle est décorée de fresques de Manuel Bayeu, beau frère de Goya et de peintures de Fray Joaquín Juncosa. Deux sculptures de Saint Bruno et Saint Jean-Baptiste sont de part et d’autre du maître-autel. Mais, ce qui retient le plus notre attention c’est une très belle Mater Dolorosa avec le corps de Jésus et la croix de la descente. L’ensemble est couronné par une image de «Santa Catalina Tomás», Sainte de Valldemossa très vénérée par les Pères Chartreux.
Puis, nous nous dirigeons vers l’ancienne pharmacie fondée par les moines au début du 18ième siècle et conservée telle que les anciennes pharmacies de cette époque; pots à pharmacie, bouteilles de verre, cornues et calebasses, balances, mortiers, piluliers, coffrets etc… C’est une toute petite pièce, mais ô combien intéressante ! Nous sommes obligés d’y passer que quelques-uns à la fois mais la guide est assez gentille pour laisser le temps à chacun de nous de s’y attarder quelque moment et vraiment, ça vaut la peine. Sur les étagères, une collection de 135 pots de céramique catalane à décors bleus, avec figures et motifs végétaux et animaux. Ils avaient la double fonction de contenir des médicaments solides (onguents et extraits) et de servir d’ornements à la boutique. Dans de beaux récipients de verre soufflé, fabriqués à Majorque, sont conservés encore aujourd’hui des restes d’huiles, de sirops et de philtres. Sur le mur de gauche, un grand tableau représentant les Saints médecins Côme et Damien préside la pharmacie. Cette pharmacie soigna les douleurs de la communauté religieuse et, après 1835, lorsque les moines Chartreux furent chassés, le moine apothicaire Frère Gabriel Oliver resta dans la pharmacie qui desservit jusqu’à la fin du 19ième siècle toute la contrée de Valldemosa.
Cette pharmacie servit à Chopin et George Sand en parle dans son récit autobiographique de leur séjour dans l’île intitulé « Un hiver à Majorque ». C’est en apprenant ce détail que j’ai vraiment l’impression de commencer mon petit « pèlerinage ». Et je suis d’autant plus heureuse d’être dans ce lieu que, en pensée, j’ai avec moi quelqu’un qui m’est très proche et que je sais être une grande admiratrice de Chopin et Sand. Je sais qu’elle serait sensible à l’atmosphère qui se dégage d’ici et j’essaie de vivre cette visite comme si j’étais elle.
En sortant à gauche, nous traversons le cloître pour nous diriger à la cellule du Prieur du monastère. Nous y entrons par la chapelle particulière, qui abrite des souvenirs de «Santa Catalina Tomas». L’endroit le plus intéressant, toutefois, est pour moi la bibliothèque qui était le lieu de réunion des Chartreux lors de la demi-heure hebdomadaire durant laquelle leur règlement leur permettait de parler. Elle recueille les livres et manuscrits des Chartreux, un triptyque de style flamand du 16ième siècle, un autre en ivoire du 15ième et une collection de céramiques espagnoles. Dans la salle d’audience où le Prieur recevait les visites, se trouvent des incunables d’astronomie, des comptes de Ramón Llull et des Lettres Royales. Mais, le plus intéressant pour mon mari et moi, c’est de jeter un regard particulier sur tous ces vieux livres pour voir de quoi il en retourne. Avec plaisir, nous constatons qu’on y trouve un peu de tout, sans porno bien sûr !, mais beaucoup de livres de sciences dont quelques-uns écrits en français tel celui intitulé « Recherches sur la quadrature du cercle » !
Nous continuons par le jardin et, malgré le froid à l’extérieur, nous nous y attardons quelque peu tant la vue est jolie.
Et enfin, arrive le moment que plusieurs d’entre nous attendent, celui où nous arrivons dans la cellule nº 2 dite cellule de Chopin et George Sand.
Il est impossible de tracer le portrait de ces deux êtres exceptionnels en quelques paragraphes, et tel n’est pas mon but d’ailleurs, mais je dois tout de même vous les présenter ne serait-ce que brièvement.
George Sand, de son vrai nom Aurore Dupin, est née à Paris en 1804. Elle a écrit des romans, des nouvelles, des contes, etc… et même des textes politiques. Sa vie et son œuvre évoluèrent au gré de ses passions qui furent très nombreuses. Personnalité très forte, elle était tout sauf banale, car elle a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine dont elle a lancé la mode, et par son pseudonyme masculin qu'elle adopte dès 1829, et dont elle lance aussi la mode. Chopin ne sera donc pas ni son premier ni son unique amour!
Frédéric Chopin, né en 1810, dans le Duché de Varsovie, est un compositeur et pianiste polonais de père français. Il est l'un des plus célèbres pianistes virtuoses du 19ième siècle et un grand compositeur de musique romantique. Ses très nombreuses compositions telles que mazurkas, valses, nocturnes, polonaises, préludes, etc., d'un caractère romantique tendre ou passionné, souvent mélancolique, ont rénové le style du piano dans le domaine de l'harmonie et de l'ornementation. Sa musique est encore aujourd'hui l'une des plus jouées de par le monde.
George Sand rencontra Chopin en 1836, et resta avec lui près de 10 ans, soit de 1838 à 1847. Au début de leur relation amoureuse, en 1838, Chopin était âgé de vingt-huit ans mais semblait bien plus jeune, George Sand avait trente-quatre ans. Leur liaison était assez compliquée semble-t-il. D'après les lettres de l’époque, l’amour de George Sand pour Chopin frôlait le « maternel », la bonté « pélicane » ; l’auteur parlait de « faire son devoir ». Tout cela tombait à merveille puisque Chopin, vu son état de santé très fragile, avait grand besoin de soins. Avec le temps et la maladie de Chopin, soit la tuberculose, leur relation devint chaste, pour finalement s'apparenter à une relation mère-fils. Ils restèrent ensemble neuf ans. George Sand avait deux enfants, Maurice, né en 1823, et Solange, née en 1828.
Pour la santé de son fils Maurice, et pour celle de Chopin, ils décident de passer l'hiver 1838-1839 sous un climat plus clément que celui de Paris et d’aller dans les Iles Baléares, accompagnés des enfants.
Le couple vivra d’abord dans la « maison du vent », une villa située à Establiments, pour 100 francs par mois. Désirant une retraite plus profonde et moins onéreuse, le couple ne mit pas longtemps à déménager pour un trois pièces avec un jardin dans la chartreuse même de Valldemossa.
Si l’enthousiasme pour la poésie de l’endroit domine le début de leur séjour, la mauvaise santé de Chopin, qui ne s’adapte pas au climat, ne supporte pas la nourriture du pays et n’est pas vraiment aidé par la médecine locale, oblige George à lui faire la cuisine, à le soigner. La femme, pendant cette période, s’occupera énormément de l’homme qu’elle aime. Le rôle « maternel » de la romancière se dessine peu à peu dans cette retraite.
L’image la plus exacte à garder de cette période de la relation des deux artistes est l'étape de grand travail qu'elle représente pour chacun, Chopin composant ici ses Préludes, ainsi que l'isolement oppressant de la chartreuse. Le temps est souvent exécrable et la population peu accueillante envers le couple. La guide nous raconte que George Sand essaya de faire passer Chopin pour l’un de ses enfants pour masquer le côté « scandaleux » que pouvait avoir leur relation amoureuse aux yeux de la population locale! De même, leur domestique les abandonne, jurant qu’ils sont pestiférés.
La lettre que George Sand écrivit à la comtesse Marliani, à l’époque de leur retour en France, est une source utile pour montrer l’état des deux amoureux à la fin de leur séjour: « Enfin, chère, me voici en France… Un mois de plus et nous mourrions en Espagne, Chopin et moi; lui de mélancolie et de dégoût, moi de colère et d’indignation. Ils m’ont blessée dans l’endroit le plus sensible de mon cœur, ils ont percé à coups d’épingles un être souffrant sous mes yeux, jamais je ne leur pardonnerai et si j’écris sur eux, ce sera avec du fiel. »
Comme le dira plus tard Guy de Pourtalès sur la lune de miel des deux artistes à la Chartreuse : « […] on pouvait se demander si la Chartreuse n’était pas une sorte de purgatoire, d’où Sand explorait les enfers tandis que le malade se sentait déjà monter vers le Ciel. »
Bref, il ne semble pas que ce voyage fut tout à fait un voyage de rêve!...du moins, à bien des égards. D’ailleurs, George Sand attendit quelque temps avant de se mettre à la rédaction de son récit « Un Hiver à Majorque » car elle désirait prendre du recul et retrouver son calme avant de relater son séjour.
Qui dit cellule, dit espace assez restreint ! Mais qu’importe, nous sommes tous intéressés par ce que nous voyons dans ce lieu. De fait, comme il s’agit de quelques petites pièces adjacentes les unes aux autres, cela aide à ce que la circulation du groupe soit assez fluide malgré l’exiguïté des lieux. On y voit des partitions originales et le piano majorquin de Chopin. C’est très touchant de voir de ses yeux le manuscrit d’ «Un Hiver à Majorque » ainsi que des portraits, des meubles et des lettres concernant leur séjour à la Chartreuse. On y trouve également des documents et souvenirs donnés aux fondateurs de cette cellule par Aurore Sand, petite-fille de l’écrivain ainsi que des décorations et des diplômes décernés par les gouvernements de Pologne et de France, à la Société Chopin de Varsovie ainsi que d’autres entités.
De la salle principale, décorée de meubles et tableaux des Chartreux, nous passons à celle où sont conservés les souvenirs de Chopin. Le 28 décembre 1838, treize jours après son arrivée à Valldemossa, George Sand écrit à la comtesse Marliani; «……Chopin joue sur un pauvre piano majorquin……» Et pourtant, Chopin composera sur ce piano l’une de ses oeuvres les plus emblématiques soit le prélude intitulé «La Goutte d’Eau».
Dans une niche, on peut voir aussi une collection de lettres originales autographes de Chopin dont celle adressés à J. Fontana le 28 décembre 1838. «Ma cellule en forme de grand cercueil a une énorme voûte poussiéreuse. Face à la fenêtre ( ….) un lit de camp».
Dans la vitrine, sont étalés une collection de partitions originales autographes de F. Chopin, parmi lesquelles les Etudes et Nocturnes, et quelques souvenirs personnels du musicien comme un peigne en ivoire, une mèche de cheveux etc...
Siège du Festival International Chopin, comme le rappelle la présence du piano Steinway, cette cellule reçoit des pianistes de renommée mondiale, d’où les nombreuses photos encadrées accrochées au mur.
La dernière salle nous montre des souvenirs de George Sand dont le manuscrit autographe de son livre «Un Hiver à Majorque ». Trois éditions de ce récit, publiées en 1841, 1842 et 1855. On y trouve également une collection de lettres autographes de George Sand. J’aime beaucoup aussi que l’on y trouve de beaux portraits de Georges Sand, originaux de Dubufe et Nadar.
Nous visiterons également la cellule de Chopin nº 4 au sujet de laquelle il est écrit que la distribution de la cellule est identique à celle de son temps.
C’est là que se trouve le piano Pleyel, reconnu de façon historique et officiel comme étant celui de Chopin, utilisé lors de son séjour à la Chartreuse et attendu avec tant d’impatience. «Mon piano n’est pas encore arrivé…. Je rêve de musique, mais je ne peux pas en faire car, ici il n’y a pas de piano, c’est, de ce point de vue là, un pays sauvage» écrit Chopin à son ami C. Pleyel le 21 novembre 1838. C’est avec ce piano qu’il composa les préludes op. 28, la ballade op. 38, la polonaise op. 40, le Scherzo op. 39. Face au piano, la lettre de Chopin à C. Pleyel; «cher ami, je vous envoie enfin mes préludes, que j’ai pu terminer sur votre piano, qui est arrivé dans les meilleurs conditions….» Un document de la maison Pleyel authentifie le piano.
Dans la pièce adjacente, nous pouvons voir dans la vitrine des documents conservés relatifs au séjour de Chopin et George Sand ainsi que plusieurs portraits de Chopin, sa famille et la maison de sa naissance.
Enfin, nous pouvons admirer le masque funéraire de Chopin et le moulage de sa main gauche, dont les originaux sont à Paris, la reproduction de la pierre tombale de Chopin, ainsi que le tableau du peintre Torcigliani du mausolée de Chopin, au cimetière parisien du Père Lachaise.
Voilà pour l’essentiel de cette visite consacrée à Chopin et George Sand.
Et pour terminer cette visite en beauté, nous aurons droit à un « mini concert » où un excellent pianiste interprètera quelques pièces très connues de Chopin. Joli moment apprécié de tous et jolie façon de terminer une visite aussi intéressante.
En revenant à la réalité, soit en sortant pour reprendre le car, le vent est plus glacial que jamais et la pluie s’est mise de la partie de sorte qu’il n’y a pas de traînard pour retarder le groupe, je peux vous l’assurer! Mais, peu importe cette température car nous avions été ravis par cette excursion.
En arrivant à Palma, les gros nuages sont toujours là et c’est sous un ciel très gris que nous quitterons Palma, l’Equinox mettant le cap sur Cartagena que nous devrions atteindre le lendemain matin.
Relativement aux conditions du voyage de Chopin et George Sand à Majorque, j’ai trouvé le texte qui suit sur internet et je le trouve si intéressant que je le rapporte tel quel :
« En cet hiver de 1838, George Sand s'était liée depuis peu au compositeur Frédéric Chopin. La santé de ce dernier étant chancelante, la romancière décida de passer l'hiver dans l'île de Majorque, dont on lui avait récemment vanté la température clémente.
Les Majorquins étaient sous le joug des Espagnols qui leur soutiraient toutes leurs richesses et les empêchaient de faire du commerce. Voyant que le fruit de leur travail leur était dérobé, les majorquins se laissaient vivre et se démenaient le moins possible. Ils devinrent sauvages et hostiles à tous les étrangers. Puis les Espagnols consentirent à ce qu'ils fassent le commerce du cochon. L'animal devint l'objet de toutes les attentions des Majorquins. C'est à la suite de cette ouverture que George Sand devint la première touriste des Baléares !
Au grand désespoir de son éditeur François Buloz, elle n'accepta de relater son voyage que trois ans après son retour, car elle était très choquée par l'accueil que lui avaient réservé les Majorquins et il lui répugnait de trop médire d'eux. Cependant le sentiment de l'humiliation était encore très vivace trois ans plus tard. Les ennuis commencèrent dès le voyage en bateau, où l'équipage s'intéressait plus à sa cargaison de cochons qu'au confort de ses passagers. A Palma, George Sand et sa petite famille eurent de grandes difficultés à trouver un logement car la ville était envahie par une horde de soldats espagnols. De plus, l'aspect souffreteux de Frédéric Chopin rebutait les éventuels logeurs. Ils le soupçonnaient d'être phtisique (tuberculeux) et ils pensaient que cette maladie était contagieuse. George Sand en fut révoltée car, pour elle, Chopin ne souffrait que d'une laryngite. D'autre part, l'aspect contagieux de la tuberculose ne fut démontré qu'en 1865, par Villemin. Un propriétaire accepta enfin de prêter une maison aux voyageurs. Tout s'y passa bien tant qu'il fit beau. Ils visitèrent les beaux monuments de la ville de Palma. Les ruines d'un monastère de l'Inquisition amenèrent une réflexion à George Sand: faut-il regretter les beautés architecturales d'un monument symbole d'une dictature ou est-il préférable de se réjouir de sa destruction et de la libération des êtres qui y étaient détenus ?
Brutalement, le temps devint maussade et comme certaines parties de la maison n'avaient pas de fenêtres, la santé de Chopin se détériora. Les locataires furent sommés de quitter les lieux, de tout nettoyer et d'acheter tous les objets qu'ils avaient utilisés. Par bonheur, un logement se libéra à l'intérieur de l'île, dans la Chartreuse de Valldemosa, mais le chemin escarpé qui y menait était très dangereux. La Chartreuse était située dans un lieu enchanteur. Le paysage était sauvage et romantique. Les habitants, eux aussi, avaient quelque chose de sauvage et de particulièrement inamical. George Sand pensait qu'ils étaient affectés par leur environnement.
A la Chartreuse, les voyageurs furent accueillis par une certaine Maria-Antonia qui s'empressa de leur prêter des ustensiles de cuisine. Mais dès qu'ils eurent fait à manger, Maria-Antonia dévora dans leurs plats. Ces emprunts de nourritures, drôles au début, devinrent vite gênants quand les vivres vinrent à manquer. En effet, les paysans rechignaient à leur vendre de la nourriture et leur demandaient toujours des prix exorbitants. Ne pouvoir alimenter Chopin correctement, alors qu'il était malade, devint une angoisse permanente pour George Sand.
La visite de la Chartreuse, qui était une immense bâtisse, fit réfléchir la romancière sur ce qu'était devenue la vie monastique à travers les âges : les voeux de pauvreté et de tempérance des origines s'étaient transformés en paresse et en gourmandise. Dans son roman "Spiridion", que George Sand écrivit en partie à Majorque, elle évoque ce problème. L'oeuvre est aussi imprégnée des délires fantastiques que provoqua la beauté sauvage de l'île de Majorque dans l'esprit de la romancière.
La seule habitante de l'île qui laissa un bon souvenir à George Sand était une jeune fille de seize ans nommée Périca. En la rencontrant au détour d'un chemin, la romancière la prit pour une fée. Périca la conduisit dans un lieu magique qui surplombait la mer. George Sand s'y sentit pousser des ailes et manqua de mettre sa vie en danger à la grande frayeur de ses enfants.
Dès que le temps s'améliora, les voyageurs s'empressèrent de quitter l'île malgré le très mauvais état de santé de Chopin. Sur le bateau français qui les reconduisait vers leur pays, George Sand et sa famille furent touchées par l'accueil amical et attentionné de l'équipage et se sentirent déjà chez eux."
Pour les photos :
http://picasaweb.google.fr/oum1947/33No ... 09Majorque#
- Marie-Claude
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- Messages : 4209
- Inscription : mar., 12 oct. 2004, 7:43
- Localisation : St-Eustache, Québec
Wow... que de beaux souvenirs de Valldemosa...
Toutefois, lors de notre séjour de 2 semaines en 2000, nous n'avions pas pu voir ni la bibliothèque, ni l'apothicaire... après avoir vu les photos, ces deux seules salles seraient assez pour y retourner!!
Les Baléares sont méconnues... nous avions tellement apprécié notre séjour et y avions fait beaucoup de découvertes inespérées!!
Merci de tous ces superbes détails!!
MC
Toutefois, lors de notre séjour de 2 semaines en 2000, nous n'avions pas pu voir ni la bibliothèque, ni l'apothicaire... après avoir vu les photos, ces deux seules salles seraient assez pour y retourner!!
Les Baléares sont méconnues... nous avions tellement apprécié notre séjour et y avions fait beaucoup de découvertes inespérées!!
Merci de tous ces superbes détails!!
MC
A venir: ???
Croisières passées avec 296 jours en mer:
28 ) 2013, 12 décembre - Explorer of the Seas - Caraïbes - 10 jours
27) 2013, 24 octobre - Celebrity Infinity - Transatlantique Harwich à Miami - 14 jours http://bit.ly/1qVO5DG
26) 2013, 14 juillet - Celebrity Summit - Bermudes - 7 jours http://bit.ly/GzFYqY
25) 2013, 17 Mars - Celebrity Infinity - Amérique du Sud et Canal Panama - 15 jours http://bit.ly/18LXcey
24) 2012, 12 Octobre - Brilliance OTS - Québec à Québec (Terre-neuve, St-Pierre Miquelon, Maritimes) - 10 jrs http://bit.ly/1c1Q4hm
23) 2012 Mai - Celebrity Silhouette - Méditerranée et Adriatique - 13 jours http://bit.ly/1brWdAJ
22) 2011 Octobre - Celebrity Silhouette - Terre Sainte - 12 jrs:http://bit.ly/19TExKW
21) 2010 Décembre - Emerald Princess - Jour de l'An - Caraïbes Sud - 10 jrs: http://bit.ly/1g1to0P
20) 2010 Octobre - Celebrity Equinox - Transatlantique Rome-FLL - 16 jrs: http://bit.ly/15Hps3m
19) 2010 Juin - Azamara Journey - Fjords Norvégiens - 12 jrs: http://bit.ly/17pu4td
18 ) 2009 Octobre - Azamara Quest - Grèce, Turquie, Egypte, Rome - 14 jrs: http://bit.ly/GzAmwO
17) 2009 Janvier - Azamara Quest - Asie, 14 jrs: http://bit.ly/GzG0zh
16) 2008 Août - Princess Sea - Transatlantique Norvège, Islande, Groenland - 14 jrs: http://bit.ly/1520uct
15) 2008 Avril - Navigator of the Seas - Transatlantique Bermudes, Portugal, Espagne - 14 jrs: http://bit.ly/18LXVwg
14) 2007 Décembre - Princess Emerald - Caraïbes du Sud - 10 jrs: http://bit.ly/19fJzGt
13) 2007 Octobre - Serenade of the Seas - Hawaii - 15 jrs: http://bit.ly/16Fdwjr
12) 2007 Février - Princess Golden - Amérique du Sud et Cap Horn - 12 jrs: http://bit.ly/19VOUzf
11) 2006 Août - Princess Golden - Iles britanniques - 10 jrs: http://bit.ly/1520GrY
10) 2005 Novembre - NCL Star - Riviera mexicaine - 8 jrs: http://bit.ly/1hj6G1X / http://bit.ly/1c1QVyF
9) 2005 Mai - HAL Rotterdam - Mediterranée - 12 jrs: http://bit.ly/15HpQi8
8 ) 2005 Janvier - Costa Magica - Egypte, Turquie, Chypre et Grèce - 10 jrs
7) 2004 Août - HAL Zuiderdam - Caraïbes de l'est - 7 jrs
6) 2004 Mai - Princess Sun - Alaska - 7 jrs
5) 2003 Mai - Princess Regal - Baltique Russie - 12 jrs
4) 2002 Décembre - Celebrity Constellation - Caraïbes du sud - 7 jrs
3) 2001 Octobre - Princess Golden - Caraïbes de l'est - 7 jrs
2) 2001 Mars - Carnival Sensation - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
1) 1999 Avril - Costa Romantica - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
Suivez-moi sur: http://www.neptuneetgourmandise.ca

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28 ) 2013, 12 décembre - Explorer of the Seas - Caraïbes - 10 jours
27) 2013, 24 octobre - Celebrity Infinity - Transatlantique Harwich à Miami - 14 jours http://bit.ly/1qVO5DG
26) 2013, 14 juillet - Celebrity Summit - Bermudes - 7 jours http://bit.ly/GzFYqY
25) 2013, 17 Mars - Celebrity Infinity - Amérique du Sud et Canal Panama - 15 jours http://bit.ly/18LXcey
24) 2012, 12 Octobre - Brilliance OTS - Québec à Québec (Terre-neuve, St-Pierre Miquelon, Maritimes) - 10 jrs http://bit.ly/1c1Q4hm
23) 2012 Mai - Celebrity Silhouette - Méditerranée et Adriatique - 13 jours http://bit.ly/1brWdAJ
22) 2011 Octobre - Celebrity Silhouette - Terre Sainte - 12 jrs:http://bit.ly/19TExKW
21) 2010 Décembre - Emerald Princess - Jour de l'An - Caraïbes Sud - 10 jrs: http://bit.ly/1g1to0P
20) 2010 Octobre - Celebrity Equinox - Transatlantique Rome-FLL - 16 jrs: http://bit.ly/15Hps3m
19) 2010 Juin - Azamara Journey - Fjords Norvégiens - 12 jrs: http://bit.ly/17pu4td
18 ) 2009 Octobre - Azamara Quest - Grèce, Turquie, Egypte, Rome - 14 jrs: http://bit.ly/GzAmwO
17) 2009 Janvier - Azamara Quest - Asie, 14 jrs: http://bit.ly/GzG0zh
16) 2008 Août - Princess Sea - Transatlantique Norvège, Islande, Groenland - 14 jrs: http://bit.ly/1520uct
15) 2008 Avril - Navigator of the Seas - Transatlantique Bermudes, Portugal, Espagne - 14 jrs: http://bit.ly/18LXVwg
14) 2007 Décembre - Princess Emerald - Caraïbes du Sud - 10 jrs: http://bit.ly/19fJzGt
13) 2007 Octobre - Serenade of the Seas - Hawaii - 15 jrs: http://bit.ly/16Fdwjr
12) 2007 Février - Princess Golden - Amérique du Sud et Cap Horn - 12 jrs: http://bit.ly/19VOUzf
11) 2006 Août - Princess Golden - Iles britanniques - 10 jrs: http://bit.ly/1520GrY
10) 2005 Novembre - NCL Star - Riviera mexicaine - 8 jrs: http://bit.ly/1hj6G1X / http://bit.ly/1c1QVyF
9) 2005 Mai - HAL Rotterdam - Mediterranée - 12 jrs: http://bit.ly/15HpQi8
8 ) 2005 Janvier - Costa Magica - Egypte, Turquie, Chypre et Grèce - 10 jrs
7) 2004 Août - HAL Zuiderdam - Caraïbes de l'est - 7 jrs
6) 2004 Mai - Princess Sun - Alaska - 7 jrs
5) 2003 Mai - Princess Regal - Baltique Russie - 12 jrs
4) 2002 Décembre - Celebrity Constellation - Caraïbes du sud - 7 jrs
3) 2001 Octobre - Princess Golden - Caraïbes de l'est - 7 jrs
2) 2001 Mars - Carnival Sensation - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
1) 1999 Avril - Costa Romantica - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
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Croisière à bord de l'Equinox Rome-Fort Lauderdale
Je lis vos compte-rendu de cette odyssée depuis le début et ils sont tellement intéressants, vous avez un réel talent pour les rendre captivants, instructifs et très complets.
Je rajoute ma voix à celle des autres qui ont apprécié car je trouve cela très beau et généreux de prendre du temps de si bien documenter l
Merci
Leger
Je rajoute ma voix à celle des autres qui ont apprécié car je trouve cela très beau et généreux de prendre du temps de si bien documenter l
Merci
Leger
Marie-Claude, c'est vrai que les Iles Baléares sont un peu méconnues, du moins de ce côté-ci de l'Atlantique et cela a dû être une belle découverte pour vous. Mon excursion à Valldemossa ne m'a laissé que de très beaux souvenirs et c'est bien vrai que la pharmacie et la bibliothèque étaient de la Chartreuse n'ont fait qu'ajouter à l'attrait du lieu déjà si intéressant.
J'ajouterai que, avec des êtres aussi exceptionnels que Chopin et George Sand, il m'a été assez facile de donner des détails intéressants.
Ne reste plus qu'à lire, ou relire, "Un hiver à Majorque"?!
Leger, c'est vraiment un plaisir pour moi que de savoir que vous faites partie de ceux qui apprécient ce compte-rendu. C'est certain que j'aime bien faire toutes ces recherches...et aussi les partager. Mais, quand parfois je suis fatiguée, je suis encouragée à persévérer grâce à des remarques aussi gentilles que les vôtres. Merci beaucoup!
J'ajouterai que, avec des êtres aussi exceptionnels que Chopin et George Sand, il m'a été assez facile de donner des détails intéressants.
Ne reste plus qu'à lire, ou relire, "Un hiver à Majorque"?!
Leger, c'est vraiment un plaisir pour moi que de savoir que vous faites partie de ceux qui apprécient ce compte-rendu. C'est certain que j'aime bien faire toutes ces recherches...et aussi les partager. Mais, quand parfois je suis fatiguée, je suis encouragée à persévérer grâce à des remarques aussi gentilles que les vôtres. Merci beaucoup!
- Marine
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- Localisation : Repentigny
Provence et Majorque
Bonsoir Oum,
J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt votre passage en Provence. Étant moi-même une adepte de Marcel Pagnol et ayant vu et revu presque tous ses films (ciné-club le dimanche soir fin des années soixante) vous m'avez transportée dans des souvenirs magnifiques. En 1979, en revenant de Toulon, nous étions passés par Le Castellet (lieu de tournage de la FEMME DU BOULANGER) et par Aubagne (lieu de naissance de Marcel Pagnol) et nous étions vraiment imprégnés de cet accent si typique et mélodieux â nos oreilles. Nous sommes finalement arrivés â Marseille ou nous attendaient Marius, Fanny et César...
Votre description et l'histoire que vous nous racontez concernant Marjorque, nous donne le gôut d'y aller. Tout comme vous, je respecte beaucoup les personnages de Chopin et Georges Sand. J'ignorais qu'ils avaient vécus dans cette île qui semble tellement magnifique.
Merci de la générosité dont vous faites preuve pour décrire et raconter si bien vos escales.
Au plasisir de lire la suite
Marine

J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt votre passage en Provence. Étant moi-même une adepte de Marcel Pagnol et ayant vu et revu presque tous ses films (ciné-club le dimanche soir fin des années soixante) vous m'avez transportée dans des souvenirs magnifiques. En 1979, en revenant de Toulon, nous étions passés par Le Castellet (lieu de tournage de la FEMME DU BOULANGER) et par Aubagne (lieu de naissance de Marcel Pagnol) et nous étions vraiment imprégnés de cet accent si typique et mélodieux â nos oreilles. Nous sommes finalement arrivés â Marseille ou nous attendaient Marius, Fanny et César...
Votre description et l'histoire que vous nous racontez concernant Marjorque, nous donne le gôut d'y aller. Tout comme vous, je respecte beaucoup les personnages de Chopin et Georges Sand. J'ignorais qu'ils avaient vécus dans cette île qui semble tellement magnifique.
Merci de la générosité dont vous faites preuve pour décrire et raconter si bien vos escales.
Au plasisir de lire la suite
Marine


2004: Costa Classica - Iles du vent (21 au 27 mars) 7 jours
2005: Golden Princess - Antilles du sud (28 février au 5 mars) 7 jours
2006: Sapphire Princess - Riviera Mexicaine (1er au 8 avril) 7 jours
2007: Coral Princess - Canal de Panama (9 au 19 mars) 10 jours
2008: Emerald Princess - Caraibes de l'Est (25 mars au 4 avril) 10 jours
2008: Emerald Princess - Méditérannée + transat du (3 au 21 oct.) 18 jrs
2009: Carnival Spirit - Honolulu - Vancouver (24 avril au 6 mai) 12 jours
2010: Star Princess - Scandinavie-Russie (1er au 11 juin) 10 jours
2011: Norwegian Epic - de Miami à Barcelone (7 au 22 mai) 15 jours
2012: Sea Princess - Alaska (22 juin au 2 juillet) 10 jours
2012: Norwegian Dawn - Can. - E-U (28 sept. au 12 oct.) 14 jours
2013: Carnival Legend - Norvège - Pays-Bas (1 au 13 sept.) 12 jours
2014: Celebrity Infinity - France - Esp. - Portu. (19 sept au 1 oct.) 12 jours
2016: Regal Princess - Transat Danemark New-York (10 au 24 sept) 14 jours
2017: CTMA Vacancier - Montréal - Îles de la Madeleine (14 au 21 juillet) 7 jours
2018: Regal Princess - Transat de Floride au Danemark (15 au 29 avril) 14 jours
2019: Celebrity Infinity - de Barcelone à Rome (10 au 22 juin) 12 jours

2005: Golden Princess - Antilles du sud (28 février au 5 mars) 7 jours
2006: Sapphire Princess - Riviera Mexicaine (1er au 8 avril) 7 jours
2007: Coral Princess - Canal de Panama (9 au 19 mars) 10 jours
2008: Emerald Princess - Caraibes de l'Est (25 mars au 4 avril) 10 jours
2008: Emerald Princess - Méditérannée + transat du (3 au 21 oct.) 18 jrs
2009: Carnival Spirit - Honolulu - Vancouver (24 avril au 6 mai) 12 jours
2010: Star Princess - Scandinavie-Russie (1er au 11 juin) 10 jours
2011: Norwegian Epic - de Miami à Barcelone (7 au 22 mai) 15 jours
2012: Sea Princess - Alaska (22 juin au 2 juillet) 10 jours
2012: Norwegian Dawn - Can. - E-U (28 sept. au 12 oct.) 14 jours
2013: Carnival Legend - Norvège - Pays-Bas (1 au 13 sept.) 12 jours
2014: Celebrity Infinity - France - Esp. - Portu. (19 sept au 1 oct.) 12 jours
2016: Regal Princess - Transat Danemark New-York (10 au 24 sept) 14 jours
2017: CTMA Vacancier - Montréal - Îles de la Madeleine (14 au 21 juillet) 7 jours
2018: Regal Princess - Transat de Floride au Danemark (15 au 29 avril) 14 jours
2019: Celebrity Infinity - de Barcelone à Rome (10 au 22 juin) 12 jours

Bonsoir Marine,
Je suis bien contente de rencontrer une autre fan de Marcel Pagnol, ce merveilleux conteur! J'ai lu tout ce que je pouvais trouver de ses écrits et regardé, moi, aussi tous ses films... souvent dramatiques d'ailleurs...et tellement humains!
Quand je repense à ma déception devant le "grand" Vieux Port de Marseille, je me dis que j'étais bien naïve d'imaginer un petit port "intime" alors que dans le film, Marius allait sur le quai rêver devant les grands bateaux qui partaient vers des contrées lointaines! Ce n'était tout de même pas possible que ces bateaux soient des chaloupes, des barques ou de petits bateaux de pêche! Il fallait bien que ce soit un "grand" port. Et pourtant, je voulais garder mes rêves à moi d'un petit monde tout intime dans lequel évoluaient ces merveilleux personnages!
Concernant Majorque, j'ai beaucoup aimé mon excursion et j'ai été très touchée par la visite de ce lieu où George Sand et Chopin passèrent un hiver. Si jamais vous allez à Majorque, vous aimerez cette île et son atmosphère. Et puis, n'oubliez pas que maintenant ils ont leur grande vedette du tennis...le beau Rafael Nadal!
... très différent de Chopin, mais pas mal dans son genre!!!
Je suis bien contente de rencontrer une autre fan de Marcel Pagnol, ce merveilleux conteur! J'ai lu tout ce que je pouvais trouver de ses écrits et regardé, moi, aussi tous ses films... souvent dramatiques d'ailleurs...et tellement humains!
Quand je repense à ma déception devant le "grand" Vieux Port de Marseille, je me dis que j'étais bien naïve d'imaginer un petit port "intime" alors que dans le film, Marius allait sur le quai rêver devant les grands bateaux qui partaient vers des contrées lointaines! Ce n'était tout de même pas possible que ces bateaux soient des chaloupes, des barques ou de petits bateaux de pêche! Il fallait bien que ce soit un "grand" port. Et pourtant, je voulais garder mes rêves à moi d'un petit monde tout intime dans lequel évoluaient ces merveilleux personnages!
Concernant Majorque, j'ai beaucoup aimé mon excursion et j'ai été très touchée par la visite de ce lieu où George Sand et Chopin passèrent un hiver. Si jamais vous allez à Majorque, vous aimerez cette île et son atmosphère. Et puis, n'oubliez pas que maintenant ils ont leur grande vedette du tennis...le beau Rafael Nadal!

- Marie-Claude
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Oum!!
Je suis contente que vous mentionniez la 'vraie étoile de Manacor'... Je me souviens qu'à notre passage à Manacor, on voyait beaucoup d'affiche avec Rafael, qui pour nous était encore inconnu, mais il était déjà une vedette locale!! Pas mal plus luisant que les perles... enfin, ça c'est mon avis bien personnel!!!
MC
Je suis contente que vous mentionniez la 'vraie étoile de Manacor'... Je me souviens qu'à notre passage à Manacor, on voyait beaucoup d'affiche avec Rafael, qui pour nous était encore inconnu, mais il était déjà une vedette locale!! Pas mal plus luisant que les perles... enfin, ça c'est mon avis bien personnel!!!

MC
A venir: ???
Croisières passées avec 296 jours en mer:
28 ) 2013, 12 décembre - Explorer of the Seas - Caraïbes - 10 jours
27) 2013, 24 octobre - Celebrity Infinity - Transatlantique Harwich à Miami - 14 jours http://bit.ly/1qVO5DG
26) 2013, 14 juillet - Celebrity Summit - Bermudes - 7 jours http://bit.ly/GzFYqY
25) 2013, 17 Mars - Celebrity Infinity - Amérique du Sud et Canal Panama - 15 jours http://bit.ly/18LXcey
24) 2012, 12 Octobre - Brilliance OTS - Québec à Québec (Terre-neuve, St-Pierre Miquelon, Maritimes) - 10 jrs http://bit.ly/1c1Q4hm
23) 2012 Mai - Celebrity Silhouette - Méditerranée et Adriatique - 13 jours http://bit.ly/1brWdAJ
22) 2011 Octobre - Celebrity Silhouette - Terre Sainte - 12 jrs:http://bit.ly/19TExKW
21) 2010 Décembre - Emerald Princess - Jour de l'An - Caraïbes Sud - 10 jrs: http://bit.ly/1g1to0P
20) 2010 Octobre - Celebrity Equinox - Transatlantique Rome-FLL - 16 jrs: http://bit.ly/15Hps3m
19) 2010 Juin - Azamara Journey - Fjords Norvégiens - 12 jrs: http://bit.ly/17pu4td
18 ) 2009 Octobre - Azamara Quest - Grèce, Turquie, Egypte, Rome - 14 jrs: http://bit.ly/GzAmwO
17) 2009 Janvier - Azamara Quest - Asie, 14 jrs: http://bit.ly/GzG0zh
16) 2008 Août - Princess Sea - Transatlantique Norvège, Islande, Groenland - 14 jrs: http://bit.ly/1520uct
15) 2008 Avril - Navigator of the Seas - Transatlantique Bermudes, Portugal, Espagne - 14 jrs: http://bit.ly/18LXVwg
14) 2007 Décembre - Princess Emerald - Caraïbes du Sud - 10 jrs: http://bit.ly/19fJzGt
13) 2007 Octobre - Serenade of the Seas - Hawaii - 15 jrs: http://bit.ly/16Fdwjr
12) 2007 Février - Princess Golden - Amérique du Sud et Cap Horn - 12 jrs: http://bit.ly/19VOUzf
11) 2006 Août - Princess Golden - Iles britanniques - 10 jrs: http://bit.ly/1520GrY
10) 2005 Novembre - NCL Star - Riviera mexicaine - 8 jrs: http://bit.ly/1hj6G1X / http://bit.ly/1c1QVyF
9) 2005 Mai - HAL Rotterdam - Mediterranée - 12 jrs: http://bit.ly/15HpQi8
8 ) 2005 Janvier - Costa Magica - Egypte, Turquie, Chypre et Grèce - 10 jrs
7) 2004 Août - HAL Zuiderdam - Caraïbes de l'est - 7 jrs
6) 2004 Mai - Princess Sun - Alaska - 7 jrs
5) 2003 Mai - Princess Regal - Baltique Russie - 12 jrs
4) 2002 Décembre - Celebrity Constellation - Caraïbes du sud - 7 jrs
3) 2001 Octobre - Princess Golden - Caraïbes de l'est - 7 jrs
2) 2001 Mars - Carnival Sensation - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
1) 1999 Avril - Costa Romantica - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
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28 ) 2013, 12 décembre - Explorer of the Seas - Caraïbes - 10 jours
27) 2013, 24 octobre - Celebrity Infinity - Transatlantique Harwich à Miami - 14 jours http://bit.ly/1qVO5DG
26) 2013, 14 juillet - Celebrity Summit - Bermudes - 7 jours http://bit.ly/GzFYqY
25) 2013, 17 Mars - Celebrity Infinity - Amérique du Sud et Canal Panama - 15 jours http://bit.ly/18LXcey
24) 2012, 12 Octobre - Brilliance OTS - Québec à Québec (Terre-neuve, St-Pierre Miquelon, Maritimes) - 10 jrs http://bit.ly/1c1Q4hm
23) 2012 Mai - Celebrity Silhouette - Méditerranée et Adriatique - 13 jours http://bit.ly/1brWdAJ
22) 2011 Octobre - Celebrity Silhouette - Terre Sainte - 12 jrs:http://bit.ly/19TExKW
21) 2010 Décembre - Emerald Princess - Jour de l'An - Caraïbes Sud - 10 jrs: http://bit.ly/1g1to0P
20) 2010 Octobre - Celebrity Equinox - Transatlantique Rome-FLL - 16 jrs: http://bit.ly/15Hps3m
19) 2010 Juin - Azamara Journey - Fjords Norvégiens - 12 jrs: http://bit.ly/17pu4td
18 ) 2009 Octobre - Azamara Quest - Grèce, Turquie, Egypte, Rome - 14 jrs: http://bit.ly/GzAmwO
17) 2009 Janvier - Azamara Quest - Asie, 14 jrs: http://bit.ly/GzG0zh
16) 2008 Août - Princess Sea - Transatlantique Norvège, Islande, Groenland - 14 jrs: http://bit.ly/1520uct
15) 2008 Avril - Navigator of the Seas - Transatlantique Bermudes, Portugal, Espagne - 14 jrs: http://bit.ly/18LXVwg
14) 2007 Décembre - Princess Emerald - Caraïbes du Sud - 10 jrs: http://bit.ly/19fJzGt
13) 2007 Octobre - Serenade of the Seas - Hawaii - 15 jrs: http://bit.ly/16Fdwjr
12) 2007 Février - Princess Golden - Amérique du Sud et Cap Horn - 12 jrs: http://bit.ly/19VOUzf
11) 2006 Août - Princess Golden - Iles britanniques - 10 jrs: http://bit.ly/1520GrY
10) 2005 Novembre - NCL Star - Riviera mexicaine - 8 jrs: http://bit.ly/1hj6G1X / http://bit.ly/1c1QVyF
9) 2005 Mai - HAL Rotterdam - Mediterranée - 12 jrs: http://bit.ly/15HpQi8
8 ) 2005 Janvier - Costa Magica - Egypte, Turquie, Chypre et Grèce - 10 jrs
7) 2004 Août - HAL Zuiderdam - Caraïbes de l'est - 7 jrs
6) 2004 Mai - Princess Sun - Alaska - 7 jrs
5) 2003 Mai - Princess Regal - Baltique Russie - 12 jrs
4) 2002 Décembre - Celebrity Constellation - Caraïbes du sud - 7 jrs
3) 2001 Octobre - Princess Golden - Caraïbes de l'est - 7 jrs
2) 2001 Mars - Carnival Sensation - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
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9 et 10 novembre. Carthagène et jour de mer
Le matin du 9 novembre, l’Equinox accoste à Cartagena, soit Carthagène, ville s'ouvrant sur la Méditerranée par une large baie délimitée par les Monts de San Julián et Galeras.
La ville a une longue histoire puisqu’elle fut fondée autour de 227 av. J.-C. par le général carthaginois Hasdrubal sous le nom de Qart Hadasht, ce qui signifie « nouvelle ville », sur l'ancienne ville de Mastia.
Peut-être le nom de Hannibal vous rappelle quelques souvenirs des cours d’histoire de votre jeunesse?! Si non, sachez que Hannibal fut un grand général et homme d’État carthaginois qui déclencha la deuxième guerre punique. Je rappelle que les guerres puniques sont des conflits qui opposèrent, entre 264 et 146 av. J.-C., Rome et Carthage, qui se disputaient l'hégémonie de la Méditerranée occidentale. Eh bien, il est intéressant de savoir que Qart Hadasht devint la principale ville du royaume carthaginois d'Hannibal en Espagne et que sa célèbre expédition en Italie, au début de la deuxième guerre punique, partit de cette ville, en 218 av. J.-C. Certainement que beaucoup d’entre vous connaissez cet épisode fameux au cours duquel à l'aide d'une forte armée comprenant des éléphants, Hannibal gagna l'Italie après une difficile traversée des Pyrénées et des Alpes.
Et, pendant que nous sommes en pays de connaissance, sachez qu’un autre nom célèbre appris au cours de mon adolescence est lié à l’histoire de Carthagène, soit Scipion l’Africain. Eh oui, c’est bien ce grand général romain qui mit fin à la domination de Carthage en Espagne et mit fin, également, à la deuxième guerre punique. En 209 av. J.-C., Scipion l'Africain prit Carthagène et sous le nom de « Cartago Nova », la ville devint une des cités romaines les plus importantes de la Péninsule Ibérique.
Au cours des siècles, l’histoire de la ville est riche en épisodes de toutes sortes mais j’aimerais souligner que, durant la guerre civile espagnole de 1936-1939, Carthagène fut l'unique base navale à rester sous le contrôle de la Seconde République espagnole, et la dernière ville à tomber aux mains des forces franquistes, le 31 mars 1939.
Après plusieurs décennies d'apathie suite à la stagnation des activités portuaires, il semble que Carthagène croît fortement depuis le milieu des années 1990, notamment grâce au tourisme. Nous, les très nombreux croisiéristes qui débarquons de l’Equinox en cette belle matinée ensoleillée de novembre, mais ô combien venteuse!, en sommes d’ailleurs la preuve directe.
Il se trouve que nos amis et nous avions choisi la même excursion pour cette escale, soit d’aller à Elche, Elx en valencien. Et, pourquoi avoir choisi Elche? Eh bien, nous voulions y visiter la plus grande palmeraie d’Europe, répondant au nom tout simple de « Palmeraie d’Elche », « Palmeral de Elche » en espagnol.
La ville d’Elche est située à environ 80 km de Carthagène, ce qui n’est pas tout proche mais le trajet n’est pas fatiguant étant donné la bonne condition de la route. La région semble se développer si l’on en juge par les quelques ensembles immobiliers en voie de construction que nous avons aperçu au large de la route. D’ailleurs, nous avons été frappés par le style moderne très intéressant de certains d’entre eux. Comme de plus le guide ne sentait pas le besoin de parler sans arrêt jusqu’à nous abrutir, comme cela arrive parfois, eh bien, somme toute je dirais que l’aller à Elche était agréable.
A l’arrivée, le guide nous mène à un café, sans doute croyez-vous deviner pourquoi!, mais le temps passe et toujours pas de guide à l’horizon. Bon, finalement, après un temps qui nous a paru assez long, le voilà revenu et nous fait remonter dans le car. C’est alors que nous comprenons le pourquoi de la longue pause car, oui, le guide a une « mauvaise » nouvelle à nous annoncer…nous ne pourrons pas visiter la palmeraie car le vent est trop fort et il y a risque d’accident! Même si aucun de nous ne veut recevoir une noix de coco ou une branche de palmier sur la tête, nous sommes tout de même très déçus… d’autant plus d’ailleurs que nous y croyons très peu à ce fatal accident!
Alors que faire? Comme solution de rechange, le pauvre guide propose alors de nous emmener à une manufacture de chaussures, après quoi il nous ferait visiter la Basilique Sainte-Marie, soit la Basilica de Santa Maria. L’atmosphère devient quelque peu tendu dans le car, certains voulant retourner immédiatement à Carthagène, ce qui fait tout de même une jolie trotte!, d’autres acceptant la proposition du guide etc… d’autres enfin intéressés ni par la manufacture ni par le retour immédiat!
Comme le guide est un homme sage, il nous fait voter à main levée, et, après vote et re-vote, il fut décidé qu’il irait à la manufacture avec ceux qui le désiraient. Pour les autres, dont nous étions avec nos amis, il nous a laissés près du centre-ville en disant qu’il reviendrait nous chercher une heure plus tard pour la visite de la Basilique Sainte-Marie. Ainsi, nous étions tous à peu près satisfaits, sauf bien sûr les tenants du retour immédiat au bateau.
De fait, le guide nous a laissés à côté du Palais d'Altamira, forteresse d’origine arabe, de nos jours siège du musée d'archéologie et d'histoire d'Elche, MAHE, dédié au patrimoine archéologique et historique recueillis à Elche. Après un petit casse-croûte frugal et joyeux, en examinant un peu mieux les lieux, il me semble apercevoir une petite entrée menant à une partie de la palmeraie qui se trouve juste derrière nous. En approchant, je vois que, oui, effectivement il s’agit bien d’une entrée du parc municipal d’Elche.
De fait, la palmeraie, composée de plus de deux cent mille palmiers, est plus étendue que certaines palmeraies arabes. Et c'est bien un océan de palmiers qui vous attend sur une surface de 430 hectares.
Le paysage des palmeraies d'Elche, avec ses systèmes complexes d'irrigation, fut conçu au 8ième siècle, au moment où une grande partie de la Péninsule ibérique était arabe. Il y a pourtant, semble-t-il, de bonnes raisons de penser que leur origine est bien plus ancienne, remontant aux implantations phénicienne et romaine dans la région. La palmeraie est un témoignage unique des pratiques agricoles arabes sur le continent européen.
Sachez que les palmiers femelles produisent des dattes en hiver, et les palmes blanchies des palmiers mâles sont utilisées pour l'artisanat et les processions dans toute la région. L'entretien et la taille des palmiers qui atteignent plusieurs dizaines de mètres nécessite un véritable travail d'artiste, des hommes montent à leurs sommets pour y couper les palmes abîmées. Ces spécialistes sont très demandés dans toute la région et ne connaissent pas ce qu’est le chômage!
Les plus beaux palmiers et les plus anciens se trouvent, paraît-il, à l’intérieur du Huerto del Cura, jardin exotique que nous devions visiter, situé un peu trop loin du parc municipal où nous sommes. Certains spécimens ont plus de 300 ans, un palmier ayant une espérance de vie de 250 à 300 ans. Ces palmiers sont de la même espèce que ceux d'Iran. Ce sont des palmiers dattiers et c'est en décembre qu'ils donnent leurs fruits. C’est là que se trouve le célèbre Palmier Impérial, Palmera Imperial, dont le stipe n'est pas unique mais multiple, le stipe étant défini comme une tige ligneuse non ramifiée, recouverte par les cicatrices des feuilles, analogue d'un tronc, chez les palmiers, l'aloès, etc… Sept stipes énormes forment une sorte de candélabre qui reçut le nom de Palmier Impérial en hommage à l'impératrice Élisabeth d'Autriche-Hongrie, qui visita le jardin en 1894 et déclara qu'ils étaient dignes d'un empire.
Quant à nous, même si nous ne sommes pas dans la partie la plus belle de la palmeraie, faisant fi du vent, nous décidons que nous l’aurons, malgré tout, notre petite visite au milieu des palmiers et nous nous aventurons « prudemment » dans le parc municipal. En la circonstance, « prudemment » est beaucoup dire car comment pourrions-nous prévoir si oui ou non un palmier ne se décidera pas à nous lâcher une grosse palme ou une noix de coco sur la tête? Tant pis, nous voulions coûte que coûte fouler le sol de cette palmeraie et nous l’avons fait.
L'espèce principale de la palmeraie est le Phoenix dactylifera, amené par les musulmans quand ils occupaient la péninsule Ibérique. Si le Phoenix dactylifera est l’espèce la plus répandue, nous en avons-nous vu sûrement quelques-uns mais c’est vraiment sans le savoir car je suis incapable de vous dire le nom d’aucun des palmiers que nous avons admirés. Par contre, je peux vous dire que la petite visite était très agréable en dépit du fait que nous n’avons pas vu le plus beau! Nous avons aussi réalisé à quel point il pouvait être dangereux de recevoir une palme sur la tête lorsque P a trouvé l’une d’elles traînant sur le sol et l’a soupesée! Mais, étant donné les circonstances, nous avons été heureux comme des enfants à qui l’on donne une récompense qu’il n’attendait plus.
Et puis, le guide est revenu nous chercher tel que prévu et en route pour la visite de la Basilique Sainte-Marie.
Cette basilique est construite sur les fondations d'une ancienne mosquée. Lorsque Jaime 1er conquit la ville, il consacra la mosquée au culte chrétien, sous l'invocation de sainte Marie. Le temple doit subir des transformations à cause de son mauvais état et ce n’est qu’au 17ième siècle qu'il subit ses dernières transformations. Le portail principal est de style baroque, richement décoré et d'une grande beauté. La porte de San Agatángelo doit son nom à une sculpture du Bussi avec l'image de ce saint, qu'il y a dans la partie supérieure. La chapelle de la Communion est de style néoclassique.
Le trait particulier de cette basilique, c’est qu’elle sert de cadre à la représentation annuelle du Mystère d'Elche, fête classée à l'échelon international. Le Mystère d'Elche, en valencien Misteri d'Elx, également appelée La Festa est une représentation théâtrale, un mystère. Pour ceux qui l’ignorent, je préciserai que le mystère est un genre théâtral apparu au 15ième siècle. Il se composait d'une succession de tableaux animés et dialogués écrite pour un public très large, mettant en œuvre des histoires et des légendes dont l'imagination et la croyance populaires s'étaient nourries. Le surnaturel et le réalisme s'y côtoyaient.
Le Mystère d’Elche est donné chaque 14 et 15 août dans la Basilique Sainte-Marie et on y met en scène la Mort, l'Assomption et le Couronnement de la Vierge. Il est représenté depuis le Moyen Âge. La musique est un amalgame de styles de différentes époques qui incluent des motifs du Moyen Âge, du Baroque et de la Renaissance.
Ce qui différencie le Mystère d’Elche et le rend unique en son genre, est le fait que la pièce a été représentée sans interruption depuis son origine autour de la seconde moitié du 15ième siècle jusqu'à aujourd'hui. Elle possède des droits spéciaux, car le Concile de Trente interdisait les représentations théâtrales dans les églises, mais exceptait le « Misteri d'Elx ». Ce fut le Pape Urbain VIII qui, en 1632, concéda au village d'Elche, la permission de continuer cette représentation.
Chacun des personnages est représenté par des hommes car, en effet, il était interdit aux femmes d'apparaître dans ce genre de représentations.
Le texte du Mystère d’Elche à l'exception de quelques vers en latin est intégralement écrit en valencien ancien.
Sur le parvis de la basilique, on trouve une très jolie sculpture représentant trois Apôtres. Cette sculpture fait référence à une scène du Mystère d’Elche, scène connue comme "El Ternari", dans laquelle trois Apôtres entrent dans l'église par trois portes différentes, se saluent entre eux et chantent leur surprise d'une telle coïncidence.
Après cette visite intéressante de la basilique, le guide nous laisse quelque temps libre avant de retourner à Carthagène. Mon mari en profite pour se reposer dans un café préférant se taper une de ces glaces appétissantes, genre gros sunday espagnol pour gourmands, plutôt que de se balader en ville avec nous! Pendant ce temps, mes amis et moi avons amplement le temps de marcher jusqu’à la très jolie fontaine de palmiers au bout du Passeig de l’Estacio, rue longeant le parc municipal. Le long de cette rue, d’un côté, quelques sculptures modernes retiennent mon attention alors que de l’autre côté, nous pouvons apercevoir le parc qui laisse deviner sa mer de palmiers et de verdure. C’est vraiment très agréable! Nous poussons même un peu plus loin voir le grand canal, bel ouvrage de génie hydraulique, construit pour faire venir, d’une distance d’environ 5 km, l’eau destinée à l’irrigation des jardins et à l’exploitation des terres. Belle occasion pour nous de faire quelques découvertes de cette ville qui a plus à offrir que je ne l’aurais cru.
Au retour, nous retrouvons mon mari, bien repu de sa glace, délicieuse d’après ses dires, puis nous voilà tous prêts pour un retour à Carthagène après une journée, somme toute, réussie malgré le contretemps.
Comme la route est longue, j’apprécie encore une fois que le guide nous laisse en paix sans nous abrutir de commentaires de toutes sortes. Il nous met même en sourdine quelque belle musique espagnole… le genre de musique que nous aimerions bien avoir à bord de l’Equinox !
Avant d’arriver au port, le guide nous annonce que la compagnie Celebrity va nous rembourser une bonne partie de l’excursion, 50 % je pense, à cause du contretemps que nous avons subi. Bonne nouvelle car je pense que mon mari et moi n’aurions rien réclamé puisque notre journée avait été agréable bien que différemment de celle prévue.
Le soir, grand repos et aucune préparation en vue, puisque le lendemain est une journée en mer. Le seul grand évènement du 10 novembre est le passage, d’ailleurs assez tôt le matin, du détroit de Gibraltar. Ici j’ai une pensée toute particulière pour un petit singe que nous y avions vu en 2004 lors d’une escale à Gibraltar. Il était l’illustration vivante de l’expression « laid comme un singe » et jurait au milieu de ses congénères parce que, à mon avis, les singes de Gibraltar sont très beaux dans leur genre alors que lui, ce petit laideron, semblait tout droit venu d’une autre planète… sûrement la planète des singes diront certains d’entre vous ! Comme je ne l’avais jamais oublié, en ce matin du 10 novembre, je me suis demandé si, cinq ans plus tard, mon petit laideron était devenu un beau jeune homme singe faisant vibrer le cœur des guenons !... à moins, bien sûr qu’il n’ait été lui-même une femelle que je n'ai pas su reconnaître?!
Voilà donc le genre de pensées qui envahissaient mon esprit pendant tout ce temps où nous avons traversé ce mythique détroit par cette belle matinée de novembre alors que l’Equinox se dirigeait vers les Iles Canaries, notre prochaine escale.
Pour les photos :
http://picasaweb.google.fr/oum1947/34Novembre2009Elche#
Le matin du 9 novembre, l’Equinox accoste à Cartagena, soit Carthagène, ville s'ouvrant sur la Méditerranée par une large baie délimitée par les Monts de San Julián et Galeras.
La ville a une longue histoire puisqu’elle fut fondée autour de 227 av. J.-C. par le général carthaginois Hasdrubal sous le nom de Qart Hadasht, ce qui signifie « nouvelle ville », sur l'ancienne ville de Mastia.
Peut-être le nom de Hannibal vous rappelle quelques souvenirs des cours d’histoire de votre jeunesse?! Si non, sachez que Hannibal fut un grand général et homme d’État carthaginois qui déclencha la deuxième guerre punique. Je rappelle que les guerres puniques sont des conflits qui opposèrent, entre 264 et 146 av. J.-C., Rome et Carthage, qui se disputaient l'hégémonie de la Méditerranée occidentale. Eh bien, il est intéressant de savoir que Qart Hadasht devint la principale ville du royaume carthaginois d'Hannibal en Espagne et que sa célèbre expédition en Italie, au début de la deuxième guerre punique, partit de cette ville, en 218 av. J.-C. Certainement que beaucoup d’entre vous connaissez cet épisode fameux au cours duquel à l'aide d'une forte armée comprenant des éléphants, Hannibal gagna l'Italie après une difficile traversée des Pyrénées et des Alpes.
Et, pendant que nous sommes en pays de connaissance, sachez qu’un autre nom célèbre appris au cours de mon adolescence est lié à l’histoire de Carthagène, soit Scipion l’Africain. Eh oui, c’est bien ce grand général romain qui mit fin à la domination de Carthage en Espagne et mit fin, également, à la deuxième guerre punique. En 209 av. J.-C., Scipion l'Africain prit Carthagène et sous le nom de « Cartago Nova », la ville devint une des cités romaines les plus importantes de la Péninsule Ibérique.
Au cours des siècles, l’histoire de la ville est riche en épisodes de toutes sortes mais j’aimerais souligner que, durant la guerre civile espagnole de 1936-1939, Carthagène fut l'unique base navale à rester sous le contrôle de la Seconde République espagnole, et la dernière ville à tomber aux mains des forces franquistes, le 31 mars 1939.
Après plusieurs décennies d'apathie suite à la stagnation des activités portuaires, il semble que Carthagène croît fortement depuis le milieu des années 1990, notamment grâce au tourisme. Nous, les très nombreux croisiéristes qui débarquons de l’Equinox en cette belle matinée ensoleillée de novembre, mais ô combien venteuse!, en sommes d’ailleurs la preuve directe.
Il se trouve que nos amis et nous avions choisi la même excursion pour cette escale, soit d’aller à Elche, Elx en valencien. Et, pourquoi avoir choisi Elche? Eh bien, nous voulions y visiter la plus grande palmeraie d’Europe, répondant au nom tout simple de « Palmeraie d’Elche », « Palmeral de Elche » en espagnol.
La ville d’Elche est située à environ 80 km de Carthagène, ce qui n’est pas tout proche mais le trajet n’est pas fatiguant étant donné la bonne condition de la route. La région semble se développer si l’on en juge par les quelques ensembles immobiliers en voie de construction que nous avons aperçu au large de la route. D’ailleurs, nous avons été frappés par le style moderne très intéressant de certains d’entre eux. Comme de plus le guide ne sentait pas le besoin de parler sans arrêt jusqu’à nous abrutir, comme cela arrive parfois, eh bien, somme toute je dirais que l’aller à Elche était agréable.
A l’arrivée, le guide nous mène à un café, sans doute croyez-vous deviner pourquoi!, mais le temps passe et toujours pas de guide à l’horizon. Bon, finalement, après un temps qui nous a paru assez long, le voilà revenu et nous fait remonter dans le car. C’est alors que nous comprenons le pourquoi de la longue pause car, oui, le guide a une « mauvaise » nouvelle à nous annoncer…nous ne pourrons pas visiter la palmeraie car le vent est trop fort et il y a risque d’accident! Même si aucun de nous ne veut recevoir une noix de coco ou une branche de palmier sur la tête, nous sommes tout de même très déçus… d’autant plus d’ailleurs que nous y croyons très peu à ce fatal accident!
Alors que faire? Comme solution de rechange, le pauvre guide propose alors de nous emmener à une manufacture de chaussures, après quoi il nous ferait visiter la Basilique Sainte-Marie, soit la Basilica de Santa Maria. L’atmosphère devient quelque peu tendu dans le car, certains voulant retourner immédiatement à Carthagène, ce qui fait tout de même une jolie trotte!, d’autres acceptant la proposition du guide etc… d’autres enfin intéressés ni par la manufacture ni par le retour immédiat!
Comme le guide est un homme sage, il nous fait voter à main levée, et, après vote et re-vote, il fut décidé qu’il irait à la manufacture avec ceux qui le désiraient. Pour les autres, dont nous étions avec nos amis, il nous a laissés près du centre-ville en disant qu’il reviendrait nous chercher une heure plus tard pour la visite de la Basilique Sainte-Marie. Ainsi, nous étions tous à peu près satisfaits, sauf bien sûr les tenants du retour immédiat au bateau.
De fait, le guide nous a laissés à côté du Palais d'Altamira, forteresse d’origine arabe, de nos jours siège du musée d'archéologie et d'histoire d'Elche, MAHE, dédié au patrimoine archéologique et historique recueillis à Elche. Après un petit casse-croûte frugal et joyeux, en examinant un peu mieux les lieux, il me semble apercevoir une petite entrée menant à une partie de la palmeraie qui se trouve juste derrière nous. En approchant, je vois que, oui, effectivement il s’agit bien d’une entrée du parc municipal d’Elche.
De fait, la palmeraie, composée de plus de deux cent mille palmiers, est plus étendue que certaines palmeraies arabes. Et c'est bien un océan de palmiers qui vous attend sur une surface de 430 hectares.
Le paysage des palmeraies d'Elche, avec ses systèmes complexes d'irrigation, fut conçu au 8ième siècle, au moment où une grande partie de la Péninsule ibérique était arabe. Il y a pourtant, semble-t-il, de bonnes raisons de penser que leur origine est bien plus ancienne, remontant aux implantations phénicienne et romaine dans la région. La palmeraie est un témoignage unique des pratiques agricoles arabes sur le continent européen.
Sachez que les palmiers femelles produisent des dattes en hiver, et les palmes blanchies des palmiers mâles sont utilisées pour l'artisanat et les processions dans toute la région. L'entretien et la taille des palmiers qui atteignent plusieurs dizaines de mètres nécessite un véritable travail d'artiste, des hommes montent à leurs sommets pour y couper les palmes abîmées. Ces spécialistes sont très demandés dans toute la région et ne connaissent pas ce qu’est le chômage!
Les plus beaux palmiers et les plus anciens se trouvent, paraît-il, à l’intérieur du Huerto del Cura, jardin exotique que nous devions visiter, situé un peu trop loin du parc municipal où nous sommes. Certains spécimens ont plus de 300 ans, un palmier ayant une espérance de vie de 250 à 300 ans. Ces palmiers sont de la même espèce que ceux d'Iran. Ce sont des palmiers dattiers et c'est en décembre qu'ils donnent leurs fruits. C’est là que se trouve le célèbre Palmier Impérial, Palmera Imperial, dont le stipe n'est pas unique mais multiple, le stipe étant défini comme une tige ligneuse non ramifiée, recouverte par les cicatrices des feuilles, analogue d'un tronc, chez les palmiers, l'aloès, etc… Sept stipes énormes forment une sorte de candélabre qui reçut le nom de Palmier Impérial en hommage à l'impératrice Élisabeth d'Autriche-Hongrie, qui visita le jardin en 1894 et déclara qu'ils étaient dignes d'un empire.
Quant à nous, même si nous ne sommes pas dans la partie la plus belle de la palmeraie, faisant fi du vent, nous décidons que nous l’aurons, malgré tout, notre petite visite au milieu des palmiers et nous nous aventurons « prudemment » dans le parc municipal. En la circonstance, « prudemment » est beaucoup dire car comment pourrions-nous prévoir si oui ou non un palmier ne se décidera pas à nous lâcher une grosse palme ou une noix de coco sur la tête? Tant pis, nous voulions coûte que coûte fouler le sol de cette palmeraie et nous l’avons fait.
L'espèce principale de la palmeraie est le Phoenix dactylifera, amené par les musulmans quand ils occupaient la péninsule Ibérique. Si le Phoenix dactylifera est l’espèce la plus répandue, nous en avons-nous vu sûrement quelques-uns mais c’est vraiment sans le savoir car je suis incapable de vous dire le nom d’aucun des palmiers que nous avons admirés. Par contre, je peux vous dire que la petite visite était très agréable en dépit du fait que nous n’avons pas vu le plus beau! Nous avons aussi réalisé à quel point il pouvait être dangereux de recevoir une palme sur la tête lorsque P a trouvé l’une d’elles traînant sur le sol et l’a soupesée! Mais, étant donné les circonstances, nous avons été heureux comme des enfants à qui l’on donne une récompense qu’il n’attendait plus.
Et puis, le guide est revenu nous chercher tel que prévu et en route pour la visite de la Basilique Sainte-Marie.
Cette basilique est construite sur les fondations d'une ancienne mosquée. Lorsque Jaime 1er conquit la ville, il consacra la mosquée au culte chrétien, sous l'invocation de sainte Marie. Le temple doit subir des transformations à cause de son mauvais état et ce n’est qu’au 17ième siècle qu'il subit ses dernières transformations. Le portail principal est de style baroque, richement décoré et d'une grande beauté. La porte de San Agatángelo doit son nom à une sculpture du Bussi avec l'image de ce saint, qu'il y a dans la partie supérieure. La chapelle de la Communion est de style néoclassique.
Le trait particulier de cette basilique, c’est qu’elle sert de cadre à la représentation annuelle du Mystère d'Elche, fête classée à l'échelon international. Le Mystère d'Elche, en valencien Misteri d'Elx, également appelée La Festa est une représentation théâtrale, un mystère. Pour ceux qui l’ignorent, je préciserai que le mystère est un genre théâtral apparu au 15ième siècle. Il se composait d'une succession de tableaux animés et dialogués écrite pour un public très large, mettant en œuvre des histoires et des légendes dont l'imagination et la croyance populaires s'étaient nourries. Le surnaturel et le réalisme s'y côtoyaient.
Le Mystère d’Elche est donné chaque 14 et 15 août dans la Basilique Sainte-Marie et on y met en scène la Mort, l'Assomption et le Couronnement de la Vierge. Il est représenté depuis le Moyen Âge. La musique est un amalgame de styles de différentes époques qui incluent des motifs du Moyen Âge, du Baroque et de la Renaissance.
Ce qui différencie le Mystère d’Elche et le rend unique en son genre, est le fait que la pièce a été représentée sans interruption depuis son origine autour de la seconde moitié du 15ième siècle jusqu'à aujourd'hui. Elle possède des droits spéciaux, car le Concile de Trente interdisait les représentations théâtrales dans les églises, mais exceptait le « Misteri d'Elx ». Ce fut le Pape Urbain VIII qui, en 1632, concéda au village d'Elche, la permission de continuer cette représentation.
Chacun des personnages est représenté par des hommes car, en effet, il était interdit aux femmes d'apparaître dans ce genre de représentations.
Le texte du Mystère d’Elche à l'exception de quelques vers en latin est intégralement écrit en valencien ancien.
Sur le parvis de la basilique, on trouve une très jolie sculpture représentant trois Apôtres. Cette sculpture fait référence à une scène du Mystère d’Elche, scène connue comme "El Ternari", dans laquelle trois Apôtres entrent dans l'église par trois portes différentes, se saluent entre eux et chantent leur surprise d'une telle coïncidence.
Après cette visite intéressante de la basilique, le guide nous laisse quelque temps libre avant de retourner à Carthagène. Mon mari en profite pour se reposer dans un café préférant se taper une de ces glaces appétissantes, genre gros sunday espagnol pour gourmands, plutôt que de se balader en ville avec nous! Pendant ce temps, mes amis et moi avons amplement le temps de marcher jusqu’à la très jolie fontaine de palmiers au bout du Passeig de l’Estacio, rue longeant le parc municipal. Le long de cette rue, d’un côté, quelques sculptures modernes retiennent mon attention alors que de l’autre côté, nous pouvons apercevoir le parc qui laisse deviner sa mer de palmiers et de verdure. C’est vraiment très agréable! Nous poussons même un peu plus loin voir le grand canal, bel ouvrage de génie hydraulique, construit pour faire venir, d’une distance d’environ 5 km, l’eau destinée à l’irrigation des jardins et à l’exploitation des terres. Belle occasion pour nous de faire quelques découvertes de cette ville qui a plus à offrir que je ne l’aurais cru.
Au retour, nous retrouvons mon mari, bien repu de sa glace, délicieuse d’après ses dires, puis nous voilà tous prêts pour un retour à Carthagène après une journée, somme toute, réussie malgré le contretemps.
Comme la route est longue, j’apprécie encore une fois que le guide nous laisse en paix sans nous abrutir de commentaires de toutes sortes. Il nous met même en sourdine quelque belle musique espagnole… le genre de musique que nous aimerions bien avoir à bord de l’Equinox !
Avant d’arriver au port, le guide nous annonce que la compagnie Celebrity va nous rembourser une bonne partie de l’excursion, 50 % je pense, à cause du contretemps que nous avons subi. Bonne nouvelle car je pense que mon mari et moi n’aurions rien réclamé puisque notre journée avait été agréable bien que différemment de celle prévue.
Le soir, grand repos et aucune préparation en vue, puisque le lendemain est une journée en mer. Le seul grand évènement du 10 novembre est le passage, d’ailleurs assez tôt le matin, du détroit de Gibraltar. Ici j’ai une pensée toute particulière pour un petit singe que nous y avions vu en 2004 lors d’une escale à Gibraltar. Il était l’illustration vivante de l’expression « laid comme un singe » et jurait au milieu de ses congénères parce que, à mon avis, les singes de Gibraltar sont très beaux dans leur genre alors que lui, ce petit laideron, semblait tout droit venu d’une autre planète… sûrement la planète des singes diront certains d’entre vous ! Comme je ne l’avais jamais oublié, en ce matin du 10 novembre, je me suis demandé si, cinq ans plus tard, mon petit laideron était devenu un beau jeune homme singe faisant vibrer le cœur des guenons !... à moins, bien sûr qu’il n’ait été lui-même une femelle que je n'ai pas su reconnaître?!
Voilà donc le genre de pensées qui envahissaient mon esprit pendant tout ce temps où nous avons traversé ce mythique détroit par cette belle matinée de novembre alors que l’Equinox se dirigeait vers les Iles Canaries, notre prochaine escale.
Pour les photos :
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Bonsoir Oum,
Je voulais tout simplement vous féliciter et vous remercier de prendre tout ce temps pour nous faire, non seulement un compte-rendu, mais aussi une leçon d'histoire... Je me servirai de bon nombre de vos notes pour notre traversée d'octobre (31/10 au 15/11) à bord du Equinox, bien que nous n'avons pas toutes les mêmes escales...
Merci encore
Je voulais tout simplement vous féliciter et vous remercier de prendre tout ce temps pour nous faire, non seulement un compte-rendu, mais aussi une leçon d'histoire... Je me servirai de bon nombre de vos notes pour notre traversée d'octobre (31/10 au 15/11) à bord du Equinox, bien que nous n'avons pas toutes les mêmes escales...
Merci encore
Vana
Déjà du passé: 06/14/05: Baltique (Century) - 05/06/06: Transat Galveston-Rome (Galaxy) - 10/14/06: Bermudes (Zenith) - 02/10/07: Caraibes de l'ouest (RCL VOS) - 10/12/07: Hawaii (San Diego) (Summit) -04/08/08: Transat Brésil-Portugal (RCL SOTS) - 10/30/08: Bermudes-Antilles (Constellation) - 04/17/09: Transat San Juan - BCN (Summit) - 10/01/09: Méditerranée (RCL BOTS) - 03/01/10: Panama (Journey - Azamara) - 10/31/10 - Transat Rome-FLL (Equinox) - 04/14/11: Sydney - Hawaï (RCL ROTS) - 11/06/11: Croisière inaugurale Caraibes (Silhouette) - 05/21/12 Venise & Grèce (VOS): ANNULÉE par RCL! - 04/21/12: Transat - FLL à Southampton (Eclipse) - 09/17/12: Venise à Rome (Silhouette) - 02/17/13: Asie du sud - Hong Kong à Singapour (Millenium) -09/30/13: Croisière vinicole: UK - France - Espagne - Portugal (Infinity) - 01/31/14: Caraïbes du sud: NY - NY (RCL EOTS) - 05/10/14: Transpacifique - Tokyo à Vancouver (Millennium) - 10/23/15: Asie - Tokyo à Hong Kong (Millennium) - 10/06/16: Alaska - Vancouver à Vancouver (Infinity) - 25/10/16: Transat 3 continents - BCN à FLL (Equinox) - 09/03/17: Am. du Sud - Valparaiso à Buenos Aires (NCL - Sun) - 3/11/16: Ultimate Caribbean (Reflection) - 7/04/18: Transat Port Canaveral-BCN (NCL Epic) - 04/11/18: Transat BCN - Port Canaveral (NCL Epic)
À venir: Pleins de projets en tête... Il ne manque que le OK de mon boss
17/04/19: Canal de Suez - Abu Dhabi à Rome (Constellation)
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Croisière à bord de l'Equinox Rome-Fort Lauderdale
Bravo encore !
Vos compte-rendu passionnant ou anecdotes de voyage et histoire sont au rendez-vous m'enchante. Au delà des diverses considérations qui nous amène à voyager, j'imagine qu'il reste toujours primordial de connaître l'histoire d'un pays pour mieux le découvrir.
Je trouve aussi votre vision positive en toutes circonstances très importante pour être capable de bien apprécier les voyages.
Au plaisir de lire encore ...
Leger
Vos compte-rendu passionnant ou anecdotes de voyage et histoire sont au rendez-vous m'enchante. Au delà des diverses considérations qui nous amène à voyager, j'imagine qu'il reste toujours primordial de connaître l'histoire d'un pays pour mieux le découvrir.
Je trouve aussi votre vision positive en toutes circonstances très importante pour être capable de bien apprécier les voyages.
Au plaisir de lire encore ...
Leger
Merci, Vana, de vos bons mots. Je suis allée voir votre itinéraire et vraiment je l'ai trouvé bien intéressant. Vous aurez l'occasion de faire de bien belles découvertes, croyez-moi!
Leger, si nous ne gardons pas une attitude positive, eh oui, nous risquons de revenir très déçus parfois! Quand je vois des gens avoir le culot d'écrire que leur croisière a été décevante parce que le capitaine, ou un officier, ne les a pas salués... en leur donnant une petite tape amicale sur l'épaule avec ça?!, je trouve cela d'un ridicule navrant!
Vous écrivez: "il reste toujours primordial de connaître l'histoire d'un pays pour mieux le découvrir. " Je ne saurais dire mieux que vous!
Ne me reste plus maintenant qu'à me remettre au boulot pour terminer ce compte-rendu!
Leger, si nous ne gardons pas une attitude positive, eh oui, nous risquons de revenir très déçus parfois! Quand je vois des gens avoir le culot d'écrire que leur croisière a été décevante parce que le capitaine, ou un officier, ne les a pas salués... en leur donnant une petite tape amicale sur l'épaule avec ça?!, je trouve cela d'un ridicule navrant!
Vous écrivez: "il reste toujours primordial de connaître l'histoire d'un pays pour mieux le découvrir. " Je ne saurais dire mieux que vous!
Ne me reste plus maintenant qu'à me remettre au boulot pour terminer ce compte-rendu!

11 novembre. Iles Canaries: Lanzarote.
C’est en début d’après-midi du 11 novembre que l’Equinox accoste au quai d’une des îles des Canaries, Lanzarote.
Au sujet de ces îles, j’étais heureuse de pouvoir y faire escale. Tout d’abord j’avais déjà eu un petit canari, grand chanteur, que j’avais réussi à apprivoiser. Je ne pouvais donc que penser du bien du pays d’origine des ancêtres de mon grand ténor! Puis, l’expression « printemps éternel » était associée dans mon esprit à ces îles. Cela jouait ajoutait donc à leur charme puisque j’imaginais qu’il n’y faisait pas trop chaud! Enfin, lorsque nous sommes allés rencontrer un employé de notre banque pour faire part de notre déplacement, nous devions communiquer toutes les escales prévues. Or, au nom prononcé de Canaries, un grand sourire illumina son visage et il nous dit à quelques reprises « Ah! Les Canaries!... Vous allez aux Canaries! », l’air de dire que nous étions chanceux. Je ne sais pas si cela lui rappelait de beaux souvenirs ou si c’était un rêve pour lui, mais qu’importe, cela était dit d’un ton tel que ça donnait envie de connaître les fameuses îles!
De fait, mon bagage culturel au sujet des Canaries était très léger. Mais quelquefois, de ne pas trop connaître au sujet d’une destination peut s’avérer un avantage, rendant sa découverte d’autant plus intéressante et agréable… ce qui fut le cas.
Les îles Canaries, en espagnol Islas Canarias, une des dix-sept communautés autonomes espagnoles, sont situées dans un archipel atlantique, au nord-ouest du Sahara occidental. Les Canaries ne font pas partie de la plate-forme continentale africaine mais sont un archipel volcanique de l'Océan Atlantique.
Il paraîtrait que les îles Canaries tirent leur nom du latin « Canariae Insulae », soit îles aux chiens, nom qui s'appliquait initialement à la seule Grande Canarie, Canaria Insula. Le nom vient des grands chiens sauvages, canes en latin, que les premiers explorateurs ont découverts sur l'île.
L’archipel compte sept îles principales qui sont réparties en trois groupes : à l’est, se trouvent les îles de Lanzarote et Fuerteventura, au centre, celles de Ténérife, Grande Canarie et la Gomera, et enfin, à l’ouest, celles de La Palma et El Hierro. En outre, l’archipel compte six îles dites secondaires moyennes et enfin de nombreux îlots et rochers dont plusieurs d’ailleurs ont été baptisées d’un nom.
Depuis 1927, l’archipel compte deux capitales : Santa Cruz de Tenerife, et Las Palmas de Gran Canaria.
Comme la mythologie gréco-romaine situe aux îles les confins du monde connu, il n’est pas surprenant d’apprendre que l'imagination des classiques y place les Champs Elysées, le jardin des Héspérides et même l'Atlantide de Platon.
Je rappelle que dans la mythologie grecque, les Champs-Élysées sont le lieu des Enfers où les héros et les gens vertueux goûtent le repos après leur mort. Les Enfers est le lieu souterrain qu’habitaient les âmes des morts. Les Enfers comprenaient le Tartare pour les méchants et les Champs-Élysées pour les justes. Surtout ne confondez pas les Enfers avec l’enfer, ou les enfers qui, dans la religion chrétienne, est le lieu destiné au supplice des damnés après la mort !
Quant au jardin des Hespérides, la légende est trop belle pour que je me prive de faire une digression pour la conter. Le jardin des Hespérides, situé à l’extrême occident, était un jardin d’immortalité, réservé aux dieux. Des sources d’ambroisie y coulaient et un arbre fabuleux y donnait des pommes d’or. Lors des noces de Zeus et d’Héra, Gaia, la Terre, en offrit à l’épouse, car ces fruits étaient gages d’immortalité et de fécondité.
Pour empêcher les mortels de venir dérober les pommes d’or, le jardin était farouchement gardé par Ladon, un dragon à cent têtes, et par les Hespérides, filles d’Atlas et de Pléioné. Ces nymphes au nombre de trois, ou même quatre ou sept selon les versions, passaient pour s’amuser en chantant et pour être de fort belles jeunes femmes.
Héraclès, devenu Hercule dans la mythologie romaine, était un héros grec qui pour expier le meurtre de son épouse Mégara et de ses enfants, dut exécuter les douze travaux (travaux d'Hercule) imposés par le roi de Tirynthe, Eurysthée.L’une de ces épreuves était de ramener à Eurystée les pommes d’or du jardin des Hespérides.
Après de nombreuses aventures, Héraclès trouva enfin le jardin. Une version raconte qu’il tua le dragon et cueillit lui-même les fruits, mais une autre version fait intervenir le titan Atlas, qui soutenait toute la voûte céleste sur ses épaules. Héraclès réussit à le convaincre de le remplacer avec l’aide d’Athéna, pendant qu’il irait lui chercher les fruits.
Atlas, étant le père des Hespérides, n’eut aucun mal à cueillir les pommes d’or, mais trop heureux de se voir débarrassé de sa lourde tâche, il revint dire à Héraclès qu’il les ramènerait lui-même à Eurystée, voulant laisser le héros porter à sa place le ciel.
Héraclès fit alors mine d’accepter et demanda à Atlas de le soulager quelques instants pour qu’il puisse se positionner de meilleure manière et placer un coussin sur ses épaules. Mais, à peine Atlas eut-il repris son fardeau qu’Héraclès s’enfuit avec les pommes d’or. Il put alors les livrer à Eurystée et achever ainsi le onzième de ses travaux.
Bien entendu, ces lieux mythiques ne sont pas, à proprement parler, connues géographiquement et font l’objet de débats, comme par exemple l’Atlantide, cette île fabuleuse qui aurait été engloutie dans la pré-Antiquité, que certains situent à Santorin en Grèce, alors que d’autres la situe en Mer noire, ou au nord de l’Espagne etc… Mais simplement le fait d’être associé à ces légendes de la mythologie gréco-romaine, comme c’est le cas des Iles Canaries, leur confère une aura de mystère qui retient l’attention des amoureux de ces légendes.
Les îles Canaries étaient connues des Phéniciens. Cependant, dans les écrits phéniciens, pas un mot ne traite des aborigènes des îles Canaries, si ce n'est pour décrire les exactions perpétrées par les explorateurs sur les peuples Guanches. Les Guanches sont les premiers habitants connus des îles Canaries. Je dis « connus » car, à vrai dire, on ne sait pas depuis quand exactement les îles ont été habitées et si les Guanches en furent vraiment les tout premiers habitants ou non.
Il semblerait que le terme espagnol « Guanchos » soit une déformation par les Espagnols du terme indigène Guanchinet. Ce terme Guanchinet vient du mot « Guan », qui signifie homme, et « Chinet », qui signifie de Tenerife. Donc, au sens strict, les Guanches seraient uniquement les aborigènes de l'île de Tenerife. Par la suite, le terme a été étendu à l'ensemble des populations indigènes de l'ensemble de l'archipel. Leur culture a laissé seulement quelques vestiges.
Il est admis par certains chercheurs que les Guanches constituaient un rameau des Berbères qui, à l'aube des temps historiques, peuplèrent le nord du continent africain depuis l'Égypte jusqu'à l'Océan Atlantique. Mais cela reste une hypothèse et j’ai trouvé que pour certains autres chercheurs l’origine des peuples Guanches est encore un mystère. Pour ceux qui admettent l’hypothèse de l’origine berbère, l'absence de toute trace d'une pénétration de l'Islam parmi les populations qui vivaient là à l'arrivée des Espagnols, laisse penser qu'il s'agirait alors de la plus ancienne migration vers l'ouest de Berbères.
Le grand écrivain italien Boccace, né en 1313, écrivit un portrait des Guanches en se fondant sur les données rapportées par le Génois Recco qui avait séjourné cinq mois dans les îles. Selon ce que rapporte Boccace, les îles Canaries « sont des terres rocailleuses sans aucun type de cultures agricoles, mais riches en chèvres et autres animaux et remplies d'hommes et de femmes dénudés s'apparentant à des sauvages. Certains de ces hommes semblent avoir du pouvoir sur les autres et s'habillent de peaux de chèvres teintes à l'aide de safran et de colorants rouges. Ces peaux ont l'air fines et sont cousues avec soin grâce à des fils faits en tripes d'animaux. […] Leur langage est très doux, et leur façon de parler très vive et rapide rappelle l'italien ».
A ce portrait quelque peu pittoresque, j’ajouterai que les Guanches plus « civilisés » des îles orientales, car il semble bien qu’il y ait eu plusieurs peuples de Guanches, vivaient aussi dénudés ou presque. En revanche, ils cultivaient le blé et vivaient dans des villes. Ils avaient des rois, des prêtres et une noblesse, ils adoraient une divinité féminine et embaumaient leurs morts.
Enfin, physiquement parlant, il semble que les Guanches étaient blonds aux yeux bleus et très grands, hommes de plus de 2 mètres, comme des individus de type germanique.
Jusqu’en 1402, les îles furent le lieu de prédilection pour les chasseurs d'esclaves de tous les horizons qui capturaient les grands blonds afin de les revendre aux seigneurs d'Afrique du Nord. En 1402, le navigateur français Béthencourt, accompagné d'émigrants français, parvint à s'établir à Lanzarote, puis à Fuerteventura et à El Hierro, ayant pour but la christianisation des îles. Il fut reconnu roi des Canaries par Henri III de Castille, mais ne mit jamais pied sur les autres îles, beaucoup plus peuplées et dont les habitants étaient de farouches guerriers.
Plus tard, pendant des dizaines d'années, Portugais et Espagnols se disputèrent la possession des terres. L'archipel, étape importante sur les routes maritimes conduisant vers l'Afrique australe, l'Asie et l'Amérique, fut finalement attribué à l'Espagne en 1479.
La conquête des dernières îles ne se fit qu'en 1491 pour La Palma et en 1496 pour Tenerife.
Petit fait intéressant : Christophe Colomb y vécut et y fit escale pendant son voyage de découverte de l'Amérique.
Un grand nombre de Guanches périrent massacrés en résistant à la conquête espagnole, beaucoup furent vendus comme esclaves, beaucoup aussi embrassèrent la foi catholique et s'unirent par mariage aux conquérants de sorte qu’ils finirent par disparaître, ainsi que leurs langues et leur culture.
En cette journée du 11 novembre, nous arrivions donc dans une de ces îles « mythiques », soit Lanzarote dont le nom pourrait venir du marin génois Lanceloto Malocello, qui visita l'île au 14ième siècle. Autrefois appelée Lancerotte en français, sans doute à cause du navigateur français Béthencourt dont j’ai parlé ci-haut, Lanzarote est la plus orientale des îles de l'archipel et fait face aux côtes africaines dont elle n’est éloignée que par seulement 125 km. La capitale de l'île est Arrecife, paisible ville portuaire située sur la côte est de l'île. Lanzarote fait partie de la province de Las Palmas. Il s'agit d'une île volcanique parsemée d'oasis et de villages, au relief fortement marqué par un volcanisme récent et encore actif .
Nos amis et nous avions choisi la même excursion, soit « Panoramic Lanzarote », qui promettait quelques jolies découvertes des attractions touristiques de l’île.
En partant d’Arrecife, nous voici en route vers le vignoble de La Geria, situé à moins de 20 km de la capitale, notre premier arrêt prévu. Ce qui nous frappe avant tout durant ce trajet, c’est la beauté désertique de l’île. Par ailleurs, la blancheur des petites maisons des villages traversés contrastant avec cette terre désolée rougeâtre et noirâtre est du plus bel effet. Les maisons de Lanzarote sont construites dans le respect de l'architecture traditionnelle: murs blancs, toits plats ornés de décorations typiques ressemblant à un chapeau ou à un petit dôme… et ce sont justement ces petits chapeaux ou dômes que je trouve très intéressants et qui donnent beaucoup de charme à ces coquettes petites maisons. Les volets et les portes sont souvent verts ou bleus. On dit que les influences portugaises et andalouses ont produit dans l’île des édifices d'un style particulier comme les typiques balcons en bois sur les façades et dans les cours intérieures… cours intérieures, bien entendu, que nous n’avions pas le loisir de visiter.
Le vignoble de La Geria est, paraît-il, connu pour son vin, mais là, j’avoue bien humblement mon ignorance complète en cette matière. Par contre, ce qui nous a probablement tous étonnés c’est la technique de plantation de la vigne qui tire parti de la roche volcanique. Je n’avais jamais vu de ma vie une plantation de la vigne qui ressemblait à celle-là. On creuse une dépression circulaire remplie de cendre, dont le milieu accueillera le cep de vigne et les pentes recueilleront l'eau de pluie et la rosée; puis, sur le côté d'où souffle le vent, on élève un muret de pierres crues en demi-lune pour protéger la vigne. Il existe d’autres techniques moins répandues comme celle qui consiste en un large fossé de plusieurs dizaines de mètres de longueur, bordé de chaque côté par un muretin et divisé en compartiments par des murets transversaux.
Le résultat est un paysage singulier, tout à fait original et du plus bel effet! C’est vrai que c’est spectaculaire et que cela fait penser à quelque paysage lunaire.
Et la qualité du vin dans tout ça? Eh bien, pour être honnête je dois avouer que, personnellement, je ne l’ai pas goûté. Ne soyez toutefois pas trop déçus car mon amie J, qui, elle, a eu la curiosité de goûter aux deux vins différents offerts pour la dégustation, nous a dit que l’un des deux était agréable et bon alors que l’autre était trop dur à son goût. Voilà donc pour le vin.
Nous reprenons la route pour nous diriger un peu plus vers la côte sud de l’île. Nous passons au large des salines de Junabio qui sont les plus grands marais salants des Iles Canaries. Ce sont des salines traditionnelles, qui étaient auparavant des champs de blé et de maïs. Cette entreprise familiale produit de nos jours environ 10 000 tonnes de sel par an. Même si nous ne faisons que les apercevoir du car, je trouve bien joli ces vastes étendues de sel allant du blanc au gris sur fond de mer et de terre volcanique.
Mais là où ça devient vraiment superbe, c’est quand, après avoir longé un littoral de toute beauté, nous arrivons aux falaises d’origine basaltique où viennent se casser les vagues. Le lieu porte le nom de Los Hervideros et on y voit un système de cavernes dans la falaise, avec un mouvement de l’eau des plus impressionnant! C’est magnifique et envoûtant! Comme de plus la température est idéale, inutile de vous dire que beaucoup en profitent pour activer les caméras et immortaliser ce littoral si photogénique!
Mais le plus grand attrait de l'île est sans contredit le Parc national de Timanfaya, déclaré tel le 9 août 1974 et qui est une véritable vitrine de l'écosystème volcanique de l'île, également appelé Montañas del Fuego, soit « montagnes de feu » d’une superficie d’environ 5 000 hectares. Ce parc est totalement entouré par un autre parc appelé Parc Naturel des Volcans.
Nous faisons un arrêt au Centre d’accueil et d’interprétation du Parc national de Timanfaya où nous aurons droit à un petit cours très intéressant.
Timanfaya est le résultat d’un épisode géologique violent au cours duquel se sont produits deux grands processus éruptifs. Le plus long et le plus intense a commencé en 1730 et a été actif jusqu’en 1736. Ces éruptions comptent parmi les plus importantes dans l'histoire du volcanisme mondial pour la quantité de lave déversée et pour la durée. Quand la terre se calma finalement le 16 avril 1736, un tiers de l'île était couvert de lave et 12 villages avaient été détruits.
Le plus récent et dernier épisode éruptif de Lanzarote a eu lieu en 1824.
Ce passé éruptif se manifeste encore de nos jours par l’existence de hautes températures en surface. Ces anomalies géothermiques ont pour origine l’existence d’un dépôt ou chambre magmatique résiduelle, relativement proche de la surface, entre 4 et 5 km de profondeur. Elles expliquent les températures de l’ordre de 610 ºC que l’on a relevé à seulement 13 m de profondeur et celles de 100 à 200 ºC au ras du sol.
Pour nous faire réaliser les phénomènes géothermiques associés à ces différences de températures en fonction de la profondeur du sol, un guide du Parc fait alors une petite démonstration allant de la pierre toute chaude au ras du sol que les spectateurs se passent rapidement de main en main jusqu’au beau geyser surgissant des profondeurs du sol sous l’effet de l’eau versée dans des cavités, en passant, bien sûr, par les ajoncs qui s’enflamment en quelques secondes lorsqu’ils sont mis au contact de fissures à seulement environ 1 m de profondeur. Ce petit spectacle est non seulement amusant mais aussi captivant si j’en juge par l’intérêt évident porté par tous les spectateurs attentifs que nous sommes.
De fait, ce parc est le meilleur exemple d'habitat volcanique à peine colonisé par la végétation, où le peu d'espèces qui y vivent s'alimentent grâce aux matières organiques transportées par le vent. La présence humaine dans ce lieu est pratiquement nulle depuis toujours ce qui l’a grandement protégé et a permis de faire de celui-ci un véritable laboratoire vivant.
Après cet arrêt qui nous a tous intéressés, j’en suis certaine, nous reprenons le car pour parcourir la « Route des Volcans ». Pour la protection du lieu, il est défendu de s’y promener à pied, aussi ne sommes-nous pas déçus de devoir faire la visite du parc en car, puisque c’est le lot de tous les visiteurs.
Le parc est le fidèle témoin de l’activité volcanique très récente qui a eu lieu dans l’île et donc, il est possible d’y observer un grand nombre de manifestations et phénomènes géologiques de grande valeur scientifique. Le parc contient une grande diversité biologique puisque 180 espèces végétales différentes poussent sur cette terre apparemment infertile. Mais, pour les amateurs que nous sommes, l’intérêt scientifique cède la place le plus souvent à l’intérêt esthétique du lieu! La beauté des paysages très variée captive notre attention à tel point que nous en oublions souvent les explications scientifiques données par le guide… d’autant plus que nous devons prendre nos photos depuis l’intérieur du car, ce qui n’est pas toujours aisé, croyez-moi!
Mais comme j’ai facilement pu retrouver quelques explications, grâce à internet, je peux vous préciser que les mers de lave si belles, que je ne faisais qu’admirer lors de la visite, sont de type hawaiien « aa » et « pahoehoe ». La lave « aa » est rugueuse et sa surface est constituée de blocs chaotiques. Au contraire la lave « paohehoe » est unie car elle était très fluide à cause de sa très haute température. Possédant une grande plasticité, cette lave unie modèle fréquemment sa surface en fusion sous forme de boudins parallèles lui donnant alors l'aspect d'un amas de cordes ou d'un amoncellement de coussins.
Tout au long de la visite nous passons d’un paysage volcanique étonnant à un autre… encore plus étonnant! Et partout, des crevasses et des cratères, de jolies cônes qui, je le pense, ont dû inspirer les cônes des toits des maisons de l’île etc… sans oublier toutes ces teintes et textures presqu’irréelles qui sont le résultat de processus de création et de destruction!
Il est vrai de dire que l’on se croirait presque sur la lune. Bref, vous aurez compris qu’aucun de nous ne s’est ennuyé au cours de cette magnifique visite et que nous n’avions pas assez de nos deux yeux pour tout voir!
Au retour, nous avons droit à un dernier arrêt pour voir de près les dromadaires car on peut gravir les montagnes de feu à dos de dromadaire à partir du village de Yaiza. L’excursion était d’ailleurs offerte par Celebrity et étant donné la beauté du site, je suis bien certaine que ceux qui avaient choisi cette excursion en sont revenus enchantés. La présence de ces camélidés dans ce décor déjà tout à fait exceptionnel ne faisait qu’ajouter à la magie du lieu.
D’après les qualificatifs que j’ai employés tout au long de ce compte-rendu, vous ne serez aucunement surpris de savoir que ce sont quatre croisiéristes enchantés qui reviennent au bateau le soir. Pour un premier contact avec les Iles Canaries, c’était difficile de faire mieux. Cela ne pouvait qu’exciter notre curiosité pour la prochaine escale qui, nous en sommes très heureux, se fera toujours dans les Canaries, à Tenerife cette fois.
Pour les photos : http://picasaweb.google.fr/oum1947/35No ... 9Lanzarote#
C’est en début d’après-midi du 11 novembre que l’Equinox accoste au quai d’une des îles des Canaries, Lanzarote.
Au sujet de ces îles, j’étais heureuse de pouvoir y faire escale. Tout d’abord j’avais déjà eu un petit canari, grand chanteur, que j’avais réussi à apprivoiser. Je ne pouvais donc que penser du bien du pays d’origine des ancêtres de mon grand ténor! Puis, l’expression « printemps éternel » était associée dans mon esprit à ces îles. Cela jouait ajoutait donc à leur charme puisque j’imaginais qu’il n’y faisait pas trop chaud! Enfin, lorsque nous sommes allés rencontrer un employé de notre banque pour faire part de notre déplacement, nous devions communiquer toutes les escales prévues. Or, au nom prononcé de Canaries, un grand sourire illumina son visage et il nous dit à quelques reprises « Ah! Les Canaries!... Vous allez aux Canaries! », l’air de dire que nous étions chanceux. Je ne sais pas si cela lui rappelait de beaux souvenirs ou si c’était un rêve pour lui, mais qu’importe, cela était dit d’un ton tel que ça donnait envie de connaître les fameuses îles!
De fait, mon bagage culturel au sujet des Canaries était très léger. Mais quelquefois, de ne pas trop connaître au sujet d’une destination peut s’avérer un avantage, rendant sa découverte d’autant plus intéressante et agréable… ce qui fut le cas.
Les îles Canaries, en espagnol Islas Canarias, une des dix-sept communautés autonomes espagnoles, sont situées dans un archipel atlantique, au nord-ouest du Sahara occidental. Les Canaries ne font pas partie de la plate-forme continentale africaine mais sont un archipel volcanique de l'Océan Atlantique.
Il paraîtrait que les îles Canaries tirent leur nom du latin « Canariae Insulae », soit îles aux chiens, nom qui s'appliquait initialement à la seule Grande Canarie, Canaria Insula. Le nom vient des grands chiens sauvages, canes en latin, que les premiers explorateurs ont découverts sur l'île.
L’archipel compte sept îles principales qui sont réparties en trois groupes : à l’est, se trouvent les îles de Lanzarote et Fuerteventura, au centre, celles de Ténérife, Grande Canarie et la Gomera, et enfin, à l’ouest, celles de La Palma et El Hierro. En outre, l’archipel compte six îles dites secondaires moyennes et enfin de nombreux îlots et rochers dont plusieurs d’ailleurs ont été baptisées d’un nom.
Depuis 1927, l’archipel compte deux capitales : Santa Cruz de Tenerife, et Las Palmas de Gran Canaria.
Comme la mythologie gréco-romaine situe aux îles les confins du monde connu, il n’est pas surprenant d’apprendre que l'imagination des classiques y place les Champs Elysées, le jardin des Héspérides et même l'Atlantide de Platon.
Je rappelle que dans la mythologie grecque, les Champs-Élysées sont le lieu des Enfers où les héros et les gens vertueux goûtent le repos après leur mort. Les Enfers est le lieu souterrain qu’habitaient les âmes des morts. Les Enfers comprenaient le Tartare pour les méchants et les Champs-Élysées pour les justes. Surtout ne confondez pas les Enfers avec l’enfer, ou les enfers qui, dans la religion chrétienne, est le lieu destiné au supplice des damnés après la mort !
Quant au jardin des Hespérides, la légende est trop belle pour que je me prive de faire une digression pour la conter. Le jardin des Hespérides, situé à l’extrême occident, était un jardin d’immortalité, réservé aux dieux. Des sources d’ambroisie y coulaient et un arbre fabuleux y donnait des pommes d’or. Lors des noces de Zeus et d’Héra, Gaia, la Terre, en offrit à l’épouse, car ces fruits étaient gages d’immortalité et de fécondité.
Pour empêcher les mortels de venir dérober les pommes d’or, le jardin était farouchement gardé par Ladon, un dragon à cent têtes, et par les Hespérides, filles d’Atlas et de Pléioné. Ces nymphes au nombre de trois, ou même quatre ou sept selon les versions, passaient pour s’amuser en chantant et pour être de fort belles jeunes femmes.
Héraclès, devenu Hercule dans la mythologie romaine, était un héros grec qui pour expier le meurtre de son épouse Mégara et de ses enfants, dut exécuter les douze travaux (travaux d'Hercule) imposés par le roi de Tirynthe, Eurysthée.L’une de ces épreuves était de ramener à Eurystée les pommes d’or du jardin des Hespérides.
Après de nombreuses aventures, Héraclès trouva enfin le jardin. Une version raconte qu’il tua le dragon et cueillit lui-même les fruits, mais une autre version fait intervenir le titan Atlas, qui soutenait toute la voûte céleste sur ses épaules. Héraclès réussit à le convaincre de le remplacer avec l’aide d’Athéna, pendant qu’il irait lui chercher les fruits.
Atlas, étant le père des Hespérides, n’eut aucun mal à cueillir les pommes d’or, mais trop heureux de se voir débarrassé de sa lourde tâche, il revint dire à Héraclès qu’il les ramènerait lui-même à Eurystée, voulant laisser le héros porter à sa place le ciel.
Héraclès fit alors mine d’accepter et demanda à Atlas de le soulager quelques instants pour qu’il puisse se positionner de meilleure manière et placer un coussin sur ses épaules. Mais, à peine Atlas eut-il repris son fardeau qu’Héraclès s’enfuit avec les pommes d’or. Il put alors les livrer à Eurystée et achever ainsi le onzième de ses travaux.
Bien entendu, ces lieux mythiques ne sont pas, à proprement parler, connues géographiquement et font l’objet de débats, comme par exemple l’Atlantide, cette île fabuleuse qui aurait été engloutie dans la pré-Antiquité, que certains situent à Santorin en Grèce, alors que d’autres la situe en Mer noire, ou au nord de l’Espagne etc… Mais simplement le fait d’être associé à ces légendes de la mythologie gréco-romaine, comme c’est le cas des Iles Canaries, leur confère une aura de mystère qui retient l’attention des amoureux de ces légendes.
Les îles Canaries étaient connues des Phéniciens. Cependant, dans les écrits phéniciens, pas un mot ne traite des aborigènes des îles Canaries, si ce n'est pour décrire les exactions perpétrées par les explorateurs sur les peuples Guanches. Les Guanches sont les premiers habitants connus des îles Canaries. Je dis « connus » car, à vrai dire, on ne sait pas depuis quand exactement les îles ont été habitées et si les Guanches en furent vraiment les tout premiers habitants ou non.
Il semblerait que le terme espagnol « Guanchos » soit une déformation par les Espagnols du terme indigène Guanchinet. Ce terme Guanchinet vient du mot « Guan », qui signifie homme, et « Chinet », qui signifie de Tenerife. Donc, au sens strict, les Guanches seraient uniquement les aborigènes de l'île de Tenerife. Par la suite, le terme a été étendu à l'ensemble des populations indigènes de l'ensemble de l'archipel. Leur culture a laissé seulement quelques vestiges.
Il est admis par certains chercheurs que les Guanches constituaient un rameau des Berbères qui, à l'aube des temps historiques, peuplèrent le nord du continent africain depuis l'Égypte jusqu'à l'Océan Atlantique. Mais cela reste une hypothèse et j’ai trouvé que pour certains autres chercheurs l’origine des peuples Guanches est encore un mystère. Pour ceux qui admettent l’hypothèse de l’origine berbère, l'absence de toute trace d'une pénétration de l'Islam parmi les populations qui vivaient là à l'arrivée des Espagnols, laisse penser qu'il s'agirait alors de la plus ancienne migration vers l'ouest de Berbères.
Le grand écrivain italien Boccace, né en 1313, écrivit un portrait des Guanches en se fondant sur les données rapportées par le Génois Recco qui avait séjourné cinq mois dans les îles. Selon ce que rapporte Boccace, les îles Canaries « sont des terres rocailleuses sans aucun type de cultures agricoles, mais riches en chèvres et autres animaux et remplies d'hommes et de femmes dénudés s'apparentant à des sauvages. Certains de ces hommes semblent avoir du pouvoir sur les autres et s'habillent de peaux de chèvres teintes à l'aide de safran et de colorants rouges. Ces peaux ont l'air fines et sont cousues avec soin grâce à des fils faits en tripes d'animaux. […] Leur langage est très doux, et leur façon de parler très vive et rapide rappelle l'italien ».
A ce portrait quelque peu pittoresque, j’ajouterai que les Guanches plus « civilisés » des îles orientales, car il semble bien qu’il y ait eu plusieurs peuples de Guanches, vivaient aussi dénudés ou presque. En revanche, ils cultivaient le blé et vivaient dans des villes. Ils avaient des rois, des prêtres et une noblesse, ils adoraient une divinité féminine et embaumaient leurs morts.
Enfin, physiquement parlant, il semble que les Guanches étaient blonds aux yeux bleus et très grands, hommes de plus de 2 mètres, comme des individus de type germanique.
Jusqu’en 1402, les îles furent le lieu de prédilection pour les chasseurs d'esclaves de tous les horizons qui capturaient les grands blonds afin de les revendre aux seigneurs d'Afrique du Nord. En 1402, le navigateur français Béthencourt, accompagné d'émigrants français, parvint à s'établir à Lanzarote, puis à Fuerteventura et à El Hierro, ayant pour but la christianisation des îles. Il fut reconnu roi des Canaries par Henri III de Castille, mais ne mit jamais pied sur les autres îles, beaucoup plus peuplées et dont les habitants étaient de farouches guerriers.
Plus tard, pendant des dizaines d'années, Portugais et Espagnols se disputèrent la possession des terres. L'archipel, étape importante sur les routes maritimes conduisant vers l'Afrique australe, l'Asie et l'Amérique, fut finalement attribué à l'Espagne en 1479.
La conquête des dernières îles ne se fit qu'en 1491 pour La Palma et en 1496 pour Tenerife.
Petit fait intéressant : Christophe Colomb y vécut et y fit escale pendant son voyage de découverte de l'Amérique.
Un grand nombre de Guanches périrent massacrés en résistant à la conquête espagnole, beaucoup furent vendus comme esclaves, beaucoup aussi embrassèrent la foi catholique et s'unirent par mariage aux conquérants de sorte qu’ils finirent par disparaître, ainsi que leurs langues et leur culture.
En cette journée du 11 novembre, nous arrivions donc dans une de ces îles « mythiques », soit Lanzarote dont le nom pourrait venir du marin génois Lanceloto Malocello, qui visita l'île au 14ième siècle. Autrefois appelée Lancerotte en français, sans doute à cause du navigateur français Béthencourt dont j’ai parlé ci-haut, Lanzarote est la plus orientale des îles de l'archipel et fait face aux côtes africaines dont elle n’est éloignée que par seulement 125 km. La capitale de l'île est Arrecife, paisible ville portuaire située sur la côte est de l'île. Lanzarote fait partie de la province de Las Palmas. Il s'agit d'une île volcanique parsemée d'oasis et de villages, au relief fortement marqué par un volcanisme récent et encore actif .
Nos amis et nous avions choisi la même excursion, soit « Panoramic Lanzarote », qui promettait quelques jolies découvertes des attractions touristiques de l’île.
En partant d’Arrecife, nous voici en route vers le vignoble de La Geria, situé à moins de 20 km de la capitale, notre premier arrêt prévu. Ce qui nous frappe avant tout durant ce trajet, c’est la beauté désertique de l’île. Par ailleurs, la blancheur des petites maisons des villages traversés contrastant avec cette terre désolée rougeâtre et noirâtre est du plus bel effet. Les maisons de Lanzarote sont construites dans le respect de l'architecture traditionnelle: murs blancs, toits plats ornés de décorations typiques ressemblant à un chapeau ou à un petit dôme… et ce sont justement ces petits chapeaux ou dômes que je trouve très intéressants et qui donnent beaucoup de charme à ces coquettes petites maisons. Les volets et les portes sont souvent verts ou bleus. On dit que les influences portugaises et andalouses ont produit dans l’île des édifices d'un style particulier comme les typiques balcons en bois sur les façades et dans les cours intérieures… cours intérieures, bien entendu, que nous n’avions pas le loisir de visiter.
Le vignoble de La Geria est, paraît-il, connu pour son vin, mais là, j’avoue bien humblement mon ignorance complète en cette matière. Par contre, ce qui nous a probablement tous étonnés c’est la technique de plantation de la vigne qui tire parti de la roche volcanique. Je n’avais jamais vu de ma vie une plantation de la vigne qui ressemblait à celle-là. On creuse une dépression circulaire remplie de cendre, dont le milieu accueillera le cep de vigne et les pentes recueilleront l'eau de pluie et la rosée; puis, sur le côté d'où souffle le vent, on élève un muret de pierres crues en demi-lune pour protéger la vigne. Il existe d’autres techniques moins répandues comme celle qui consiste en un large fossé de plusieurs dizaines de mètres de longueur, bordé de chaque côté par un muretin et divisé en compartiments par des murets transversaux.
Le résultat est un paysage singulier, tout à fait original et du plus bel effet! C’est vrai que c’est spectaculaire et que cela fait penser à quelque paysage lunaire.
Et la qualité du vin dans tout ça? Eh bien, pour être honnête je dois avouer que, personnellement, je ne l’ai pas goûté. Ne soyez toutefois pas trop déçus car mon amie J, qui, elle, a eu la curiosité de goûter aux deux vins différents offerts pour la dégustation, nous a dit que l’un des deux était agréable et bon alors que l’autre était trop dur à son goût. Voilà donc pour le vin.
Nous reprenons la route pour nous diriger un peu plus vers la côte sud de l’île. Nous passons au large des salines de Junabio qui sont les plus grands marais salants des Iles Canaries. Ce sont des salines traditionnelles, qui étaient auparavant des champs de blé et de maïs. Cette entreprise familiale produit de nos jours environ 10 000 tonnes de sel par an. Même si nous ne faisons que les apercevoir du car, je trouve bien joli ces vastes étendues de sel allant du blanc au gris sur fond de mer et de terre volcanique.
Mais là où ça devient vraiment superbe, c’est quand, après avoir longé un littoral de toute beauté, nous arrivons aux falaises d’origine basaltique où viennent se casser les vagues. Le lieu porte le nom de Los Hervideros et on y voit un système de cavernes dans la falaise, avec un mouvement de l’eau des plus impressionnant! C’est magnifique et envoûtant! Comme de plus la température est idéale, inutile de vous dire que beaucoup en profitent pour activer les caméras et immortaliser ce littoral si photogénique!
Mais le plus grand attrait de l'île est sans contredit le Parc national de Timanfaya, déclaré tel le 9 août 1974 et qui est une véritable vitrine de l'écosystème volcanique de l'île, également appelé Montañas del Fuego, soit « montagnes de feu » d’une superficie d’environ 5 000 hectares. Ce parc est totalement entouré par un autre parc appelé Parc Naturel des Volcans.
Nous faisons un arrêt au Centre d’accueil et d’interprétation du Parc national de Timanfaya où nous aurons droit à un petit cours très intéressant.
Timanfaya est le résultat d’un épisode géologique violent au cours duquel se sont produits deux grands processus éruptifs. Le plus long et le plus intense a commencé en 1730 et a été actif jusqu’en 1736. Ces éruptions comptent parmi les plus importantes dans l'histoire du volcanisme mondial pour la quantité de lave déversée et pour la durée. Quand la terre se calma finalement le 16 avril 1736, un tiers de l'île était couvert de lave et 12 villages avaient été détruits.
Le plus récent et dernier épisode éruptif de Lanzarote a eu lieu en 1824.
Ce passé éruptif se manifeste encore de nos jours par l’existence de hautes températures en surface. Ces anomalies géothermiques ont pour origine l’existence d’un dépôt ou chambre magmatique résiduelle, relativement proche de la surface, entre 4 et 5 km de profondeur. Elles expliquent les températures de l’ordre de 610 ºC que l’on a relevé à seulement 13 m de profondeur et celles de 100 à 200 ºC au ras du sol.
Pour nous faire réaliser les phénomènes géothermiques associés à ces différences de températures en fonction de la profondeur du sol, un guide du Parc fait alors une petite démonstration allant de la pierre toute chaude au ras du sol que les spectateurs se passent rapidement de main en main jusqu’au beau geyser surgissant des profondeurs du sol sous l’effet de l’eau versée dans des cavités, en passant, bien sûr, par les ajoncs qui s’enflamment en quelques secondes lorsqu’ils sont mis au contact de fissures à seulement environ 1 m de profondeur. Ce petit spectacle est non seulement amusant mais aussi captivant si j’en juge par l’intérêt évident porté par tous les spectateurs attentifs que nous sommes.
De fait, ce parc est le meilleur exemple d'habitat volcanique à peine colonisé par la végétation, où le peu d'espèces qui y vivent s'alimentent grâce aux matières organiques transportées par le vent. La présence humaine dans ce lieu est pratiquement nulle depuis toujours ce qui l’a grandement protégé et a permis de faire de celui-ci un véritable laboratoire vivant.
Après cet arrêt qui nous a tous intéressés, j’en suis certaine, nous reprenons le car pour parcourir la « Route des Volcans ». Pour la protection du lieu, il est défendu de s’y promener à pied, aussi ne sommes-nous pas déçus de devoir faire la visite du parc en car, puisque c’est le lot de tous les visiteurs.
Le parc est le fidèle témoin de l’activité volcanique très récente qui a eu lieu dans l’île et donc, il est possible d’y observer un grand nombre de manifestations et phénomènes géologiques de grande valeur scientifique. Le parc contient une grande diversité biologique puisque 180 espèces végétales différentes poussent sur cette terre apparemment infertile. Mais, pour les amateurs que nous sommes, l’intérêt scientifique cède la place le plus souvent à l’intérêt esthétique du lieu! La beauté des paysages très variée captive notre attention à tel point que nous en oublions souvent les explications scientifiques données par le guide… d’autant plus que nous devons prendre nos photos depuis l’intérieur du car, ce qui n’est pas toujours aisé, croyez-moi!
Mais comme j’ai facilement pu retrouver quelques explications, grâce à internet, je peux vous préciser que les mers de lave si belles, que je ne faisais qu’admirer lors de la visite, sont de type hawaiien « aa » et « pahoehoe ». La lave « aa » est rugueuse et sa surface est constituée de blocs chaotiques. Au contraire la lave « paohehoe » est unie car elle était très fluide à cause de sa très haute température. Possédant une grande plasticité, cette lave unie modèle fréquemment sa surface en fusion sous forme de boudins parallèles lui donnant alors l'aspect d'un amas de cordes ou d'un amoncellement de coussins.
Tout au long de la visite nous passons d’un paysage volcanique étonnant à un autre… encore plus étonnant! Et partout, des crevasses et des cratères, de jolies cônes qui, je le pense, ont dû inspirer les cônes des toits des maisons de l’île etc… sans oublier toutes ces teintes et textures presqu’irréelles qui sont le résultat de processus de création et de destruction!
Il est vrai de dire que l’on se croirait presque sur la lune. Bref, vous aurez compris qu’aucun de nous ne s’est ennuyé au cours de cette magnifique visite et que nous n’avions pas assez de nos deux yeux pour tout voir!
Au retour, nous avons droit à un dernier arrêt pour voir de près les dromadaires car on peut gravir les montagnes de feu à dos de dromadaire à partir du village de Yaiza. L’excursion était d’ailleurs offerte par Celebrity et étant donné la beauté du site, je suis bien certaine que ceux qui avaient choisi cette excursion en sont revenus enchantés. La présence de ces camélidés dans ce décor déjà tout à fait exceptionnel ne faisait qu’ajouter à la magie du lieu.
D’après les qualificatifs que j’ai employés tout au long de ce compte-rendu, vous ne serez aucunement surpris de savoir que ce sont quatre croisiéristes enchantés qui reviennent au bateau le soir. Pour un premier contact avec les Iles Canaries, c’était difficile de faire mieux. Cela ne pouvait qu’exciter notre curiosité pour la prochaine escale qui, nous en sommes très heureux, se fera toujours dans les Canaries, à Tenerife cette fois.
Pour les photos : http://picasaweb.google.fr/oum1947/35No ... 9Lanzarote#
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Bonjour Oum, c'est toujours intéressant de vous lire. Vos photos sont superbes
Ne lâchez pas 
J'ai toujours rêvé d'aller aux Iles Canaries. Vous me donnez vraiment le goût d'y aller.


J'ai toujours rêvé d'aller aux Iles Canaries. Vous me donnez vraiment le goût d'y aller.
Bonne journée,
Jeanne
À venir :
Crown Princess, Caraïbes de l'ouest, 7 jours, mars 2012
-------------
Passées :
Emerald Princess, Caraïbes du sud, 10 jours, janvier 2011
Celebrity Millennium, Caraïbes du sud, 10 jours, mars 2010
Rhapsody of the seas, Hawaii, 12 jours, septembre 2009
Legend of the seas, Caraïbes, 7 jours, février 2008
Brilliance of the seas, Méditerranée, 12 jours, septembre 2006
SS Veendam, Bermudes, 7 jours, mai 1981
SS Veendam, Caraïbes, 14 jours, décembre 1980
Jeanne
À venir :
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Rhapsody of the seas, Hawaii, 12 jours, septembre 2009
Legend of the seas, Caraïbes, 7 jours, février 2008
Brilliance of the seas, Méditerranée, 12 jours, septembre 2006
SS Veendam, Bermudes, 7 jours, mai 1981
SS Veendam, Caraïbes, 14 jours, décembre 1980
Jeanne, il est bien vrai que les Iles Canaries ont été une belle découverte pour nos amis et nous.
Si vous avez la chance d'y aller un jour, je suis certaine que vous apprécierez grandement.
C'est plus souvent qu'autrement une escale qui se fait au cours d'une traversée de l'Atlantique. mais saviez-vous que RCI offre des croisières "10 Night Canary Islands Cruise" qui mettent l'accent sur ces îles? Sûrement une belle façon de découvrir ce merveilleux archipel.
Si vous avez la chance d'y aller un jour, je suis certaine que vous apprécierez grandement.
C'est plus souvent qu'autrement une escale qui se fait au cours d'une traversée de l'Atlantique. mais saviez-vous que RCI offre des croisières "10 Night Canary Islands Cruise" qui mettent l'accent sur ces îles? Sûrement une belle façon de découvrir ce merveilleux archipel.
- Marie-Claude
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Bonjour Oum!!
C'est avec plaisir et enchantement que je retrouve votre récit - après mon petit voyage d'une semaine au Honduras!!
Quel paysage spectaculaire que cette île de Lanzarote!! Le vignoble m'a coupé le souffle... C'était un des attraits qui nous avait fait choisir cet itinéraire... mais bon, on aura bien le temps d'aller aux Canaries un de ses jours...
J'ai très hâte de voir Tenerife - ma mère aussi puisque cette île faisait partie du tout premier voyage que mes parents avaient fait en 1970!!!
MC
C'est avec plaisir et enchantement que je retrouve votre récit - après mon petit voyage d'une semaine au Honduras!!
Quel paysage spectaculaire que cette île de Lanzarote!! Le vignoble m'a coupé le souffle... C'était un des attraits qui nous avait fait choisir cet itinéraire... mais bon, on aura bien le temps d'aller aux Canaries un de ses jours...
J'ai très hâte de voir Tenerife - ma mère aussi puisque cette île faisait partie du tout premier voyage que mes parents avaient fait en 1970!!!
MC
A venir: ???
Croisières passées avec 296 jours en mer:
28 ) 2013, 12 décembre - Explorer of the Seas - Caraïbes - 10 jours
27) 2013, 24 octobre - Celebrity Infinity - Transatlantique Harwich à Miami - 14 jours http://bit.ly/1qVO5DG
26) 2013, 14 juillet - Celebrity Summit - Bermudes - 7 jours http://bit.ly/GzFYqY
25) 2013, 17 Mars - Celebrity Infinity - Amérique du Sud et Canal Panama - 15 jours http://bit.ly/18LXcey
24) 2012, 12 Octobre - Brilliance OTS - Québec à Québec (Terre-neuve, St-Pierre Miquelon, Maritimes) - 10 jrs http://bit.ly/1c1Q4hm
23) 2012 Mai - Celebrity Silhouette - Méditerranée et Adriatique - 13 jours http://bit.ly/1brWdAJ
22) 2011 Octobre - Celebrity Silhouette - Terre Sainte - 12 jrs:http://bit.ly/19TExKW
21) 2010 Décembre - Emerald Princess - Jour de l'An - Caraïbes Sud - 10 jrs: http://bit.ly/1g1to0P
20) 2010 Octobre - Celebrity Equinox - Transatlantique Rome-FLL - 16 jrs: http://bit.ly/15Hps3m
19) 2010 Juin - Azamara Journey - Fjords Norvégiens - 12 jrs: http://bit.ly/17pu4td
18 ) 2009 Octobre - Azamara Quest - Grèce, Turquie, Egypte, Rome - 14 jrs: http://bit.ly/GzAmwO
17) 2009 Janvier - Azamara Quest - Asie, 14 jrs: http://bit.ly/GzG0zh
16) 2008 Août - Princess Sea - Transatlantique Norvège, Islande, Groenland - 14 jrs: http://bit.ly/1520uct
15) 2008 Avril - Navigator of the Seas - Transatlantique Bermudes, Portugal, Espagne - 14 jrs: http://bit.ly/18LXVwg
14) 2007 Décembre - Princess Emerald - Caraïbes du Sud - 10 jrs: http://bit.ly/19fJzGt
13) 2007 Octobre - Serenade of the Seas - Hawaii - 15 jrs: http://bit.ly/16Fdwjr
12) 2007 Février - Princess Golden - Amérique du Sud et Cap Horn - 12 jrs: http://bit.ly/19VOUzf
11) 2006 Août - Princess Golden - Iles britanniques - 10 jrs: http://bit.ly/1520GrY
10) 2005 Novembre - NCL Star - Riviera mexicaine - 8 jrs: http://bit.ly/1hj6G1X / http://bit.ly/1c1QVyF
9) 2005 Mai - HAL Rotterdam - Mediterranée - 12 jrs: http://bit.ly/15HpQi8
8 ) 2005 Janvier - Costa Magica - Egypte, Turquie, Chypre et Grèce - 10 jrs
7) 2004 Août - HAL Zuiderdam - Caraïbes de l'est - 7 jrs
6) 2004 Mai - Princess Sun - Alaska - 7 jrs
5) 2003 Mai - Princess Regal - Baltique Russie - 12 jrs
4) 2002 Décembre - Celebrity Constellation - Caraïbes du sud - 7 jrs
3) 2001 Octobre - Princess Golden - Caraïbes de l'est - 7 jrs
2) 2001 Mars - Carnival Sensation - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
1) 1999 Avril - Costa Romantica - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
Suivez-moi sur: http://www.neptuneetgourmandise.ca

Croisières passées avec 296 jours en mer:
28 ) 2013, 12 décembre - Explorer of the Seas - Caraïbes - 10 jours
27) 2013, 24 octobre - Celebrity Infinity - Transatlantique Harwich à Miami - 14 jours http://bit.ly/1qVO5DG
26) 2013, 14 juillet - Celebrity Summit - Bermudes - 7 jours http://bit.ly/GzFYqY
25) 2013, 17 Mars - Celebrity Infinity - Amérique du Sud et Canal Panama - 15 jours http://bit.ly/18LXcey
24) 2012, 12 Octobre - Brilliance OTS - Québec à Québec (Terre-neuve, St-Pierre Miquelon, Maritimes) - 10 jrs http://bit.ly/1c1Q4hm
23) 2012 Mai - Celebrity Silhouette - Méditerranée et Adriatique - 13 jours http://bit.ly/1brWdAJ
22) 2011 Octobre - Celebrity Silhouette - Terre Sainte - 12 jrs:http://bit.ly/19TExKW
21) 2010 Décembre - Emerald Princess - Jour de l'An - Caraïbes Sud - 10 jrs: http://bit.ly/1g1to0P
20) 2010 Octobre - Celebrity Equinox - Transatlantique Rome-FLL - 16 jrs: http://bit.ly/15Hps3m
19) 2010 Juin - Azamara Journey - Fjords Norvégiens - 12 jrs: http://bit.ly/17pu4td
18 ) 2009 Octobre - Azamara Quest - Grèce, Turquie, Egypte, Rome - 14 jrs: http://bit.ly/GzAmwO
17) 2009 Janvier - Azamara Quest - Asie, 14 jrs: http://bit.ly/GzG0zh
16) 2008 Août - Princess Sea - Transatlantique Norvège, Islande, Groenland - 14 jrs: http://bit.ly/1520uct
15) 2008 Avril - Navigator of the Seas - Transatlantique Bermudes, Portugal, Espagne - 14 jrs: http://bit.ly/18LXVwg
14) 2007 Décembre - Princess Emerald - Caraïbes du Sud - 10 jrs: http://bit.ly/19fJzGt
13) 2007 Octobre - Serenade of the Seas - Hawaii - 15 jrs: http://bit.ly/16Fdwjr
12) 2007 Février - Princess Golden - Amérique du Sud et Cap Horn - 12 jrs: http://bit.ly/19VOUzf
11) 2006 Août - Princess Golden - Iles britanniques - 10 jrs: http://bit.ly/1520GrY
10) 2005 Novembre - NCL Star - Riviera mexicaine - 8 jrs: http://bit.ly/1hj6G1X / http://bit.ly/1c1QVyF
9) 2005 Mai - HAL Rotterdam - Mediterranée - 12 jrs: http://bit.ly/15HpQi8
8 ) 2005 Janvier - Costa Magica - Egypte, Turquie, Chypre et Grèce - 10 jrs
7) 2004 Août - HAL Zuiderdam - Caraïbes de l'est - 7 jrs
6) 2004 Mai - Princess Sun - Alaska - 7 jrs
5) 2003 Mai - Princess Regal - Baltique Russie - 12 jrs
4) 2002 Décembre - Celebrity Constellation - Caraïbes du sud - 7 jrs
3) 2001 Octobre - Princess Golden - Caraïbes de l'est - 7 jrs
2) 2001 Mars - Carnival Sensation - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
1) 1999 Avril - Costa Romantica - Caraïbes de l'ouest - 7 jrs
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