Croisière sur l'Eurodam: Fort Lauderdale-Copenhague.

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Marie-Claude
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Message par Marie-Claude » jeu., 20 août 2009, 17:28

Allo Marine!

As-tu regardé du côté de Swiss? Ils affichent des vols dans tes dates pour $1175 - pas mal mieux que le $1760 demandé par Princess!!

MC
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Marine
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Message par Marine » jeu., 20 août 2009, 20:56

Allô Marie-Claude,

Avec Air France, le prix est 1156$. On devrait se décider prochainement, car plus on attend, plus les vols risquent d'augmenter. Est-ce que je me trompe?

J'irai voir les horaires de Swiss Air, car le prix a aussi beaucoup d'allure. Pour les vols avec Princess, c'est du vrai vol (sans jeu de mots)!!!

Marine :sailor: :sailor:
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Message par Oum » sam., 22 août 2009, 11:44

Enfin prête à vous donner la suite.



17 Mai. Saint-Pétersbourg : tour de ville


Après la rencontre avec Sonia et Anatole, nous partons en direction de Saint-Pétersbourg. La voiture, une Volga, est très spacieuse et confortable. Et, pour ajouter au confort, si possible, Sonia offre à mon mari de s’asseoir sur le siège avant, à côté d’Anatole, ce qui lui permettrait de bien étendre sa jambe. Nous avions planifié de commencer par un tour de ville afin de voir quelques-uns des beaux monuments.

Mais, avant de parler plus avant de notre tour, je me dois de donner quelques précisions d’ordre général sur la ville.

Saint-Pétersbourg est la plus grande ville de Russie par sa superficie, 1 439 km2, et la deuxième ville la plus peuplée, avec plus de 4,5 millions d'habitants en 2007, après la capitale Moscou. Elle est située au nord-ouest du pays sur le delta de la Neva au fond du golfe de Finlande dans la mer Baltique. Capitale de l'Empire russe de 1712 jusqu'en 1918, Saint-Pétersbourg a conservé un ensemble architectural unique qui en fait une des plus belles villes d'Europe…et moi, j’ajoute, du monde!. Principal port russe sur la mer Baltique c'est un centre majeur de l'industrie, de la recherche et de l'enseignement russe ainsi qu'un important centre culturel européen.

Saint-Pétersbourg a été fondée en 1703 par le tsar Pierre le Grand dans une région disputée depuis longtemps au Royaume de Suède. Avec son urbanisme résolument moderne et son esthétique d'origine étrangère la nouvelle ville devait permettre à la Russie d’« ouvrir une fenêtre sur l'Europe » et contribuer, selon le souhait de Pierre, à hisser la Russie au rang des grandes puissances européennes. Le centre-ville, construit sur des directives des souverains russes, présente une architecture unique qui mélange des styles architecturaux (baroque, néoclassique) acclimatés de manière originale par des architectes souvent d'origine italienne. La ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1990. Et là, pour la peine, je fais grimper la cote de l’UNESCO, elle qui avait tant dégringolé avec le béton du Havre !

De sa fondation jusqu'au début du XXe siècle, Saint-Pétersbourg a été le principal centre intellectuel, scientifique et politique du pays. Au XIXe siècle, la ville est également devenue le principal port commercial et militaire de la Russie ainsi que le deuxième centre industriel du pays après Moscou. C'est à Saint-Pétersbourg que la Révolution russe de 1917 éclate et que les bolcheviques triomphent. La ville connaît par la suite un certain déclin. Au début des années 1920, à la suite du transfert de la capitale à Moscou ainsi que de la guerre civile, le chiffre de la population s'effondre et ne retrouve son niveau d'avant-guerre qu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Durant cette dernière, elle subit un siège de près de trois ans qui décime à nouveau sa population. Tombée à moins d'un million d'habitants au sortir de la guerre, elle se repeuple grâce à l'arrivée de ressortissants d'autres régions.

Même si Saint-Pétersbourg n'a pu rester, comme le souhaitait Pierre le Grand, la capitale de la Russie, la ville est reconnue comme la capitale culturelle du pays. Pensez que des gens aussi célèbres que Gogol, Dostoïevski et Pouchkine pour la littérature, Tchaïkovski et Rimski-Korsakov pour la musique… et bien d'autres encore ... ont vécu dans cette ville aux nombreux théâtres et musées ...

Saint-Pétersbourg a changé plusieurs fois d'appellation : Pétrograd (Петроград), de 1914 à 1924, puis Léningrad (Ленинград), de 1924 à 1991, avant de retrouver son nom d'origine à la suite d'un référendum en 1991. Saint-Pétersbourg est également appelée familièrement « Piter » (Питер) par ses habitants. Pour les Russes, c'est la « capitale du Nord » (северная столица, severnaïa stolitsa).

Après ce petit préambule, je reviens à notre tour. A peine avions-nous eu le temps de faire plus ample connaissance avec Sonia et de regarder les documents offerts par Denrus, que, hop!, nous en étions déjà à notre premier arrêt. Je précise que nous étions un dimanche matin, journée idéale pour visiter, du moins au cours de la matinée, car la circulation est très fluide et pratiquement personne dans les rues à part quelques groupes de touristes. De ce point de vue, c’était parfait!

Quel arrêt! Nous sommes sur la pointe de l'île Vassilievsky, dont Pierre le Grand voulait faire le centre de Saint-Pétersbourg. Plus précisément nous sommes quai de l'Université (Ouniversitetskaya), exactement sur le débarcadère de l'Académie Impériale des beaux-arts décoré de deux sphinx égyptiens venus de Thèbes, sphinx datant de plus de 3 000 ans.
Je dois vous raconter cette petite histoire à leur sujet, histoire vraie puisque c’est Sonia qui nous l’a rapportée, et vous savez bien comme moi qu’une guide russe ne saurait mentir! Lorsque les sphinx furent transportés d’Egypte en Russie, ils ont dormi pendant tout le trajet. A leur arrivée en ce grand pays du nord, ils ont ouvert les yeux mais n’ont rien reconnu de leur environnement habituel. Très stressés, ils ont refermé les yeux pour ne pas voir cet endroit où on les avait amenés. Et l’on prétend que le jour où les sphinx ouvriront les yeux, Saint-Pétersbourg disparaîtra! Triste fin… si elle devait se réaliser !

Aussi ai-je envie de dire à ces magnifiques sphinx de garder clos leurs yeux le plus longtemps possible, car la vue qui s’offre à nos yeux, grand ouverts, eux, est tout simplement magnifique. En effet, sur l’autre rive de la vaste Neva, on peut voir le palais d'Hiver, la flèche dorée de l'Amirauté, la coupole de la cathédrale Saint-Isaac…. Une impression forte d’harmonie et de beauté! Ce que j’aime tout particulièrement c’est le fait que cette vue n’est pas gâchée par de la pollution visuelle comme le feraient par exemple de grosses enseignes lumineuses, ou de gros panneaux publicitaires etc… J’espère de tout cœur que, de ce point de vue, les Pétersbourgeois n’auront pas la tentation de défigurer leur si magnifique ville.

A proximité, Place de la Bourse, on voit deux imposantes colonnes de granit rouge décorées de figures allégoriques représentant quatre grands fleuves russes et d'imitations d'éperons de navires romains. Ce sont les colonnes rostrales. A proprement parler, une colonne rostrale est une colonne ornée de rostres de navires,i.e. des éperons, pris à l'ennemi, que les Romains élevaient en souvenir d'une victoire navale. On a qualifié de « rostrales » celles de Saint-Pétersbourg, parce leur forme rappelle cette tradition romaine. Autrefois, elles servaient de phares aux bateaux arrivant au port. Aujourd'hui, on y allume des feux les jours des grandes fêtes. Ce doit être magnifique à regarder lors de telles fêtes!

Pas très loin de là, Anatole nous mène pour voir le Croiseur Aurora amarré à l'extrémité nord du quai Pétrogradskaya. Sonia nous résume son incroyable histoire. Ce qui le rend unique et universellement célèbre ce n’est pas tant qu’il a participé à la guerre russo-japonaise de 1904-1905 et aux deux guerres mondiales, ce qui est déjà remarquable, non, ce qui le rend si célèbre, c’est, bien sûr, le fameux coup de canon produit depuis le croiseur en octobre 1917. Son équipage s'était rallié aux assaillants bolcheviks et le coup de canon tiré depuis le croiseur fut le signal pour l'assaut du Palais d'Hiver qui a marqué le début de la révolution. C'en était bel et bien fini des fastes de l'Empire russe et de la vie de tsar dans les palais dorés .... Après de grandes réparations en 1945-47, l'Aurora fut ancré de manière permanente sur la grande Neva comme un monument à la révolution. En 1957 il devint un musée et depuis il a reçu plus de 28 millions de visiteurs. Depuis 2004, le croiseur est membre de l'association internationale qui réunit 90 bateaux-musées dans le monde. Vous vous doutez bien que l’émotion ressentie en ce lieu a plus à voir avec l’évocation de l’Histoire qu’avec la beauté du croiseur en soi.

De là, nous partons en direction du Couvent Smolny. Il est constitué d'une cathédrale et d'un ensemble de bâtiments qui devaient initialement abriter un couvent. Le bâtiment était destiné à Élisabeth Ire de Russie, fille du tsar Pierre le Grand, après qu'elle fut écartée en 1725 de la succession du trône. Mais après le coup d'état de 1741 destituant Ivan VI de Russie, Elisabeth de Russie monta sur le trône… et, bien sûr, n’entra pas dans les ordres. Malgré tout, la construction du couvent continua. La construction s'est étalée de 1748 à 1764.

La cathédrale, bâtiment principal du couvent, est considéré comme un des chefs d'oeuvre de style baroque de l'architecte d'origine italienne Bartolomeo Rastrelli qui est également l'auteur du Palais d'Hiver, du palais de Catherine et du palais de Peterhof ainsi que d'autres monuments de Saint-Pétersbourg.

De nos jours la cathédrale est utilisée principalement comme salle de concert et les bâtiments environnants sont occupés par des structures administratives et politiques locales.
J’ai l’impression de me répéter mais, que voulez-vous, il faut bien que je le dise encore que c’est beau! De fait, c’est mieux que beau, il y a une telle harmonie dans tout cet ensemble… sans parler du charme unique dégagé par ce bleu et ce blanc ! Dieu que c’est magnifique!

A peine sommes-nous rassasiés de la beauté du Couvent Smolny que nous nous retrouvons plongés dans une autre harmonie, celle de la petite rue Rossi. Sonia nous dit que c’est sa rue préférée et la plus belle de la ville. Cette rue doit son nom à l'architecte russe, mais d'origine italienne, Carlo Rossi qui a créé de nombreux ensembles de style classique à Saint Pétersbourg. La rue commence derrière le Théâtre Alexandrinsky et arrive sur la Place Lomonossov devant la Fontanka. Dessinée par Rossi lui-même, elle est de 440 mètres de longueur et sa largeur est de 22 mètres tout comme la hauteur des bâtiments qui la bordent. Les édifices de couleur ocre des deux côtés de la rue abritent entre autres l'Académie du Ballet russe, un musée, une bibliothèque… C’est heureux que nous ayons la chance de l’admirer un dimanche matin alors qu’il y a très peu de circulation. Ce qui la rend si attrayante, ce n’est pas son côté spectaculaire, c’est au contraire, sa très grande sobriété et ses proportions si élégantes.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, voilà que l’on repart en direction de la Place des Arts considérée par certains comme la plus belle place de tout Saint-Pétersbourg…et Dieu sait qu’il y en a des places magnifiques dans cette ville! Car, j’ai oublié de dire qu’à chaque fois que nous nous déplaçons pour aller d’un lieu à un autre, en cours de route, on a le temps d’en voir d’autres beaux monuments !

Bon, je reviens à la Place des Arts. Elle est également l’œuvre de Carlo Rossi, dans le style néo-classique et, vous vous en doutez… aussi très harmonieuse! Elle est bordée de hauts lieux de la culture pétersbourgeoise avec le théâtre Maly et le musée russe. Moi, je ne sais pas si c’est « la plus belle » place de la ville, mais je sais que le facteur WOW! est au rendez-vous, assurément !

Au centre de la Place, au milieu des arbres, se dresse une très belle statue de Pouchkine réalisée en 1957 par le sculpteur Anikouchine. On peut admirer Pouchkine qui tendant le bras dans un geste très gracieux, invite les passants à découvrir les beautés de Saint-Pétersbourg.

Et là, Sonia nous apprend l’histoire de la triste fin de ce poète vénéré par le peuple russe qui voit en lui le plus illustre de ses poètes. Voici l’histoire. Pouchkine, obsédé par les femmes, grand séducteur et qui avait trompé cent fois son épouse, était marié à la plus belle femme de Saint-Pétersbourg, Nathalie Gontcharova. Celle-ci faisait tourner bien des têtes dont celle, disait-on, du baron d'Anthès, un Français, assidu aux côtés de la belle. Les rumeurs de plus en plus venimeuses, Pouchkine tente une première fois de provoquer un duel. L'affrontement est évité de justesse, D'Anthès se prétendant amoureux de la sœur de la femme de Pouchkine et l'épousant sur le champ. Mais le Français reprend bientôt ses séductions. Des lettres anonymes, proclamant Pouchkine "Grand maître de l'ordre des Cocus", commencent aussi à circuler. Exaspéré, le poète envoie une lettre d'insulte au père adoptif de D'Anthès, qu'il soupçonne d'encourager les entreprises malhonnêtes de son fils. Cette fois, le duel entre les deux hommes est inévitable. Il a lieu un soir de février, dans les faubourgs de Saint-Pétersbourg. Le poète reçoit une balle de pistolet dans le ventre et meurt, quelques jours plus tard, des suites de cette blessure, à 37 ans, au début de 1837! On est vraiment en pleine tragédie russe, ne trouvez-vous pas?

Une dernière petite remarque concernant cette ville. Les dimensions de la ville sont telles que nous ne nous sentons jamais écrasés par la grandeur des bâtiments. Même lorsqu’ils sont très imposants, il s’émane toujours une très grande harmonie et une réelle beauté de ces rues et de ces places. De plus, toutes ces couleurs qui se complètent et se marient si bien entre elles, ne choquent jamais l’œil…au contraire !

J’ai tout compris…je suis sous l’emprise du charme…le charme slave!

Après ce petit tour d’orientation, notre prochain arrêt…et dernier ne sera pas le moindre, puisqu’il s’agit de L’Ermitage!

Pour les photos du tour de ville et de l’Ermitage :
http://picasaweb.google.ca/Oumledauphin ... urgMai2009#
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Oum
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Message par Oum » sam., 22 août 2009, 11:46

Et voici pour l'Ermitage:



17 Mai. Saint-Pétersbourg : l’Ermitage

Après ce petit tour d’orientation de la ville, Anatole nous conduit au plus célèbre musée de St-Pétersbourg et l’un des plus prestigieux du monde. Je devine que vous avez bien compris que je parle ici du musée de l'Ermitage.
En avions-nous débattu de cette question, à savoir si nous visiterions ou non l’Ermitage ! Irions-nous?! N’irions-nous pas?! Pendant un temps assez long nous avions hésité mais, après avoir décidé de prendre un guide privé, alors, là, oui, nous ferions cette visite. Restait une petite appréhension de la part de mon mari qui se demandait s’il serait en assez bonne forme pour en profiter au maximum, mais nous avons convenu d’écourter la visite si besoin était! Pour ma part, je n’aimais pas trop envisager cette éventualité, mais mon mari s’en trouvait rassuré.
Arrivés à l’Ermitage, Sonia nous fait passer par une petite porte dérobée, privilège des groupes privés je pense!, ce qui nous donne tout de même l’impression d’arriver comme des voleurs! S’il y a un avantage quelconque à prendre un tour privé comme nous l’avons fait, il est aussi dans ce fait que nous avons parfois accès plus facilement à certaines entrées, sans devoir faire la queue, et pour des personnes qui fatiguent vite ou qui ont un handicap, même léger, ce peut être un gros avantage.
Voici ce que dit l’encyclopédie Encarta au sujet de l’Ermitage : « Le musée de l’Ermitage, situé à Saint-Pétersbourg, est le plus grand de Russie et sans doute l'un des plus beaux et des plus riches du monde.
Il fut fondé par Catherine II la Grande en 1764 pour abriter une première collection de 225 tableaux. L'impératrice, encouragée et aidée par Diderot, acquit par la suite plusieurs collections privées; son action fut poursuivie par Alexandre Ier puis par Nicolas Ier, qui en fit un musée public en 1852. Les œuvres furent d'abord conservées au Petit Ermitage, galerie privée construite en 1764 et jouxtant le palais d'Hiver. L'accroissement des collections entraîna la construction de bâtiments supplémentaires. L'ensemble englobe le Petit Ermitage, le Vieil Ermitage, le théâtre de l'Ermitage et le nouvel Ermitage ainsi que le palais d'Hiver (depuis 1946). L'Ermitage passa dans le domaine public en 1917.
La décoration intérieure somptueuse fournit aux collections un cadre d'une extrême richesse!; tous les aspects des beaux-arts et des arts décoratifs, depuis l'Antiquité jusqu'au début du XXe siècle sont représentés. »

Le musée de l'Ermitage, premier musée de Russie, abrite 2 700 000 œuvres d'art dont 67 000 exposées dans 400 salles.
Dernier petit détail charmant : à l'arrière du palais pendant l'hiver, tous les habitants de Saint-Pétersbourg avaient, et ont encore, le droit d'aller patiner sur la patinoire en arrière du monument.
Lorsque Sonia nous interroge pour savoir si nous désirions voir quelques œuvres particulières, après une légère hésitation, nous avons répondu : « non ». Pourquoi? Tout simplement parce que nous avons pensé qu’elle connaissait bien le musée et que nous pouvions lui faire confiance pour qu’elle nous fasse découvrir ce qu’il avait de plus beau à offrir, du moins, « version Sonia »! Autant que je vous le dise tout de suite, il est si somptueux ce musée que, peu importe ce que vous y voyez, vous en serez émerveillés!

Nous étions aussi intéressés par l'architecture et la décoration des salles du palais que par les chefs d’oeuvre exposés.

On accède au musée par le monumental escalier des Ambassadeurs, tout en marbre de carrare avec des murs et des plafonds richement décorés par Rastrelli et là, comme par magie, toute fatigue et toute crainte de douleur s’envolent, tant l’on est subjugués par tant de beauté.

Ne me demandez pas de vous dire le nom de toutes les salles traversées et de tous les chefs d’œuvre admirés…non, c’est vrai, je ne suis pas capable de vous les donner. Mais, je me souviens que nous avons pu admirer la Madone Litta de Léonard de Vinci, la Sainte Famille de Raphaël, la Danaé de Titien et le Sacrifice d'Abraham de Rembrandt... et beaucoup d’autres dont des peintures de l’école flamande, espagnole…sans compter de magnifiques sculptures de marbre telles Les Trois Grâces de Canova, Le Garçon Accroupi de Michelange…des vases de toute beauté sans compter les plafonds avec des lustres à faire rêver, des planchers en marquetterie… des meubles sculptés avec un art achevé, etc..etc..

On a l’impression très forte de vivre quelques heures dans un monde tout à fait particulier. Oui, c’est vrai, il y a énormément de visiteurs, et, d’ailleurs comment pourrait-il en être autrement!, mais, avec Sonia qui nous explique sans devoir élever la voix, ça se passe très bien. Les groupes sont répartis dans plusieurs salles et l’on n’a pas l’impression d’une forte gêne causée par cette proximité. On les oublie presque tant nous sommes sous le charme. Cette visite est un enchantement pour les yeux et l’esprit. J’ai remarqué d’ailleurs que les gens ne parlent pas fort, les guides non plus d’ailleurs, ça semblerait tellement déplacé dans un tel environnement.

En outre, au cours de cette visite, j’ai l’occasion de vivre deux petits moments « hors du temps » comme j’aime à les appeler. Le premier c’est lorsque peu avant midi, Sonia nous installe dans l’embrasure d’une fenêtre qui a vue sur la Forteresse Pierre-et-Paul d’où, à midi tapant, chaque jour, un coup de canon est tiré. C’est très excitant de guetter et de voir jaillir l’éclair de la bouche du canon puis, quelques secondes plus tard, d’entendre le bruit de la détonation ! En ce lieu privilégié et au milieu de ce faste, je me sens comme ramenée quelques siècles en arrière et suspendue dans le temps!

L’autre moment s’est produit lorsque nous avons traversé une galerie qui franchissait un canal. La galerie en soi n’était pas richement décorée et n’avait rien de particulier si ce n’est la vue que nous avions depuis les fenêtres. Nous y étions presque seuls et nous avons pu nous attarder quelque moment en admirant cette vue magnifique et là, encore, je me suis sentie hors du temps…j’aurais vu passer Catherine la Grande à côté de moi que je n’en aurais pas été surprise!

Bien sûr que la magie du lieu joue un grand rôle dans ces moments particuliers. Quand Sonia nous avoue que son moment préféré à l’Ermitage est l’hiver, vers la fin de l’après-midi, lorsque les lustres sont allumés alors que la lumière extérieure est presque disparue…je l’« envie » de pouvoir vivre des moments pareils!!!

En sortant de l’Ermitage, ce sont deux visiteurs encore tout émerveillés qui se retrouvent sur la très grande Place du Palais qui borde le Palais d’Hiver. Sur cette esplanade, toute circulation automobile est interdite. Bravo à la municipalité pour cette initiative! La perspective parfaitement dégagée permet d’admirer tout à notre aise et dans toute leur splendeur les impressionnants bâtiments en hémicycle qui ceinturent la place. Au centre, trône la Colonne Alexandre, érigée en 1834 pour commémorer la victoire russe sur Napoléon.

Peut-être le plus célèbre épisode que connut cette place est celui appelé « Dimanche Rouge ». En effet, le 22 janvier 1905 c’est sur la place du Palais d'Hiver qu’eût lieu la répression sanglante d'une manifestation populaire par l'armée du Tsar Nicolas II qui tira sur la foule. C'est l'un des événements-clés contribuant au déclenchement de la Révolution russe de 1905 anticipant celle de 1917. Un si triste évènement dans un aussi magnifique endroit!!!

Sonia nous rappelle qu’il est grand temps de manger puisque nous aurons également un après-midi bien chargé. Elle nous avait demander si nous étions d’accord pour aller manger dans un petit restaurant tout près de là qu’elle connaissait bien et dont elle était certaine de la qualité de leurs aliments. Bien sûr que nous voulions y aller! Et c’est ainsi que nous avons mangé les meilleurs pirojki de tout Saint-Pétersbourg…du moins, je n’en pouvais imaginer de meilleurs! Si vous ne connaissez pas, les pirojki sont des petits pâtés farcis de viande, de poisson, de légume etc. Ceux de ce restaurant, je le répète, étaient remarquablement bons!

C’est donc avec des voyageurs quelque peu reposés et bien restaurés que notre tour continuera pour nous faire découvrir d’autres merveilles de cette ville exceptionnelle.

Pour les photos du tour de ville et de l’Ermitage :
http://picasaweb.google.ca/Oumledauphin ... urgMai2009#
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Message par Marie-Claude » sam., 22 août 2009, 15:43

Toute une matinée!!! Pour un homme qui a quelques difficultés à marcher, votre mari a fait toute un avant-midi...
Que de beaux souvenirs vous ramenez à ma mémoire... et vos moments 'hors du temps' je les ressentis avec vous...
Je vous envie bien d'avoir pu manger de bons pérogies... j'adore ces petits chaussons.. avec crème sûre et oignon!!

Je file voir vos photos!!
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Message par Oum » dim., 23 août 2009, 15:06

Marie-Claude,

Nous aussi sommes surpris de constater à quel point tout s'est bien passé.

Ce qui l'a beaucoup aidé c'est le fait d'avoir un tour privé où, même si nous avions beaucoup à faire, tout se faisait à son rythme à lui. De ce point de vue, Sonia était pleine d'attentions et de prévenance. Le plus difficile pour lui est de devoir marcher à un rythme accéléré et de piétiner longtemps sur place, ce qui nous a été épargné avec ce tour privé.

Et puis, il faut aussi le dire, les médicaments antidouleurs n'ont pas été négligés et ont prouvé leur efficacité !

Je suis bien contente que mon récit vous rappelle, à vous aussi, des moments magiques passés dans cette ville inoubliable!
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Message par Francine Hamel » lun., 24 août 2009, 8:06

Bonjour Oum

Que c'est agréable e vous lire....

Quand nous sommes allés à St-Petersbourg en 2002, ils faisaient de grands travaux de restauration en vue d'un sommet xyz...(je ne me souviens pas du nom) pour recevoir plein de dignitaires, dont le président américain de l'époque.

Mes photos sont donc remplies d'échafauds.... sniff. sniff...

Vous me donnez le goût d'y retourner!

Notre guide de l'époque nous racontait son histoire touchante. :( :(

Lors d'un siège de la ville, ils étaient privés d'approvisionnement alimentaire. Elle a vu mourir ses grands-parents et ses parents de faim. Ils ne mangeaient pour lui laisser la nourriture à elle qui avait une espérance de vie plus grande. Elle nous en parlait, évidemment avec d'émotions.

Ces gens ont vécu des histoires qu'on ne peut imaginer.

Pour l'Ermitage, j'en suis encore toute éblouie. Les planchers de marqueterie sont un travail si minutieux.

au plaisir
Francine
==
1166 jours sur différents styles et taille, en passant du 12 passagers, par le cargo mixte, jusqu'au 220 000 tonnes=Visité plus de 144 pays-territoires sur Travelers' Century Club's
===
Vogué à bord :
Princess; Coral, Diamond, Sea, Crown, Caribbean, Grand, Ruby, Pacific, Emerald, Sun, Royal, Golden
Royal Caribbean : Serenade, Majesty, Jewel, Radiance, Voyager, Explorer, Navigator, Brilliance, Independance, Allure, Mariner, Rhapsody, Liberty, Vision, Oasis, Adventure, Anthem
Celebrity : Summit, Equinox, Silhouette, Millenium, Constellation, Reflection
NCL : Dream, Crown, Dawn, Spirit, Epic, Breakaway, Gem, Getaway
Costa : Classica-----Carnival : Valor, Spirit---- HAL : Statendam, Noordam, Westerdam, Eurodam, Maasdam, Koningsdam, Veendam
Divers :Olympic Countess,SS Indenpendance, R3 de Renaissance,Caprice, Aranui 3,Victoria Star, Monet,Durmaz
==
à venir:
Millenium:13 avril19,Japon, 14 jrs
Westerdam:29 avril19, transp, 15 jrs
Caribbean Princess: 24 oct19, Qc-Fll, 13 jours
Allure OTS:10 nov19, caraibes, 14 jrs
Adventure OTS: 4 janv20, Caraïbes, 14 jrs
Silhouette: 5 avril20, Caraibes, 12 jrs
Equinox: 20 avril20, Caraibes, 11 jrs
Allure OTS: 25oct20,Barcelone, 7 jrs
Allure OtS: 1 nov20, Transat,caraibes, 21jrs
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Message par Oum » lun., 24 août 2009, 9:34

Merci Francine pour vos encouragements car je me demande si je vais pouvoir tenir jusqu'au bout de mon récit...tant j'ai l'impression d'être verbeuse!!

Eh bien, tant qu'à être verbeuse je le serai jusqu'au bout et je me rendrai jusqu'à Copenhague avec tous ceux qui veulent bien venir avec moi!

Par ailleurs, nous aussi Sonia nous a raconter le siège de Saint-Pétersbourg, Léningrad à cette époque, siège qui a duré 900 jours, débutant le 8 septembre 1941 pour se terminer le 18 janvier 1944. Malgré des pertes humaines colossales, un million de civils sont morts de faim pendant le siège. la ville résistera jusqu'à son dégagement en 1944. C'est le siège le plus long de l'histoire moderne.

C'est tellement énorme qu'on a du mal à imaginer ce que cela a dû être réellement !

Quand on pense à tout ce à travers quoi ces gens ont enduré comme épreuves et souffrances, on est ancore plus admiratifs de ce qu'ils nous offrent avec une ville aussi fascinante que Saint-Pétersbourg actuellement!

Merci d'avoir attiré notre attention sur ce fait historique qu'il ne faut pas oublier, jamais!
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Message par Marie-Claude » lun., 24 août 2009, 9:59

Francine!!

Le sommet en question était le G8 de 2003 - 3 jours après notre passage à St-Petersburg!! Tu imagines? Toi, tu as eu les échafauds, et nous tous les palais fraîchement restaurés et redorés... c'était magnifique!!! Dommage qu'à l'époque je n'avais pas de caméra numérique...

Oum:
Ne nous lâchez pas... nous, on ne vous lâchera pas et on vous suit jusqu'au bout!!!

MC
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Message par Francine Hamel » lun., 24 août 2009, 13:02

Ben là Marie-Claude tu m'&&%%%$***. :P ... Tu es passé juste après moi....chanceuse...

Oum, c'est vrai continuez, c'est super....

au plaisir
Francine
==
1166 jours sur différents styles et taille, en passant du 12 passagers, par le cargo mixte, jusqu'au 220 000 tonnes=Visité plus de 144 pays-territoires sur Travelers' Century Club's
===
Vogué à bord :
Princess; Coral, Diamond, Sea, Crown, Caribbean, Grand, Ruby, Pacific, Emerald, Sun, Royal, Golden
Royal Caribbean : Serenade, Majesty, Jewel, Radiance, Voyager, Explorer, Navigator, Brilliance, Independance, Allure, Mariner, Rhapsody, Liberty, Vision, Oasis, Adventure, Anthem
Celebrity : Summit, Equinox, Silhouette, Millenium, Constellation, Reflection
NCL : Dream, Crown, Dawn, Spirit, Epic, Breakaway, Gem, Getaway
Costa : Classica-----Carnival : Valor, Spirit---- HAL : Statendam, Noordam, Westerdam, Eurodam, Maasdam, Koningsdam, Veendam
Divers :Olympic Countess,SS Indenpendance, R3 de Renaissance,Caprice, Aranui 3,Victoria Star, Monet,Durmaz
==
à venir:
Millenium:13 avril19,Japon, 14 jrs
Westerdam:29 avril19, transp, 15 jrs
Caribbean Princess: 24 oct19, Qc-Fll, 13 jours
Allure OTS:10 nov19, caraibes, 14 jrs
Adventure OTS: 4 janv20, Caraïbes, 14 jrs
Silhouette: 5 avril20, Caraibes, 12 jrs
Equinox: 20 avril20, Caraibes, 11 jrs
Allure OTS: 25oct20,Barcelone, 7 jrs
Allure OtS: 1 nov20, Transat,caraibes, 21jrs
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Message par Marine » lun., 24 août 2009, 17:28

Bonsoir Oum,

Je continue de suivre avec grand intérêt votre très intéressant compte-rendu. Vous me donnez vraiment l'eau à la bouche, car en vous lisant et en visionnant vos photos, j'ai déjà un pied dans la place. :lol: :lol:

Je continue de vous suivre... :arrow: :arrow:

Marine :sailor: :sailor:
2004: Costa Classica - Iles du vent (21 au 27 mars) 7 jours
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2008: Emerald Princess - Caraibes de l'Est (25 mars au 4 avril) 10 jours
2008: Emerald Princess - Méditérannée + transat du (3 au 21 oct.) 18 jrs
2009: Carnival Spirit - Honolulu - Vancouver (24 avril au 6 mai) 12 jours
2010: Star Princess - Scandinavie-Russie (1er au 11 juin) 10 jours
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Message par Oum » lun., 24 août 2009, 17:35

Allez, mes "fidèles au poste", ne craignez rien, j'irai jusqu'au bout!!!

Marine, je suis contente que vous profitiez des quelques informations que je donne car elles n'en rendront votre voyage que plus intéressant.

Je continue à travailler mon texte pour la suite d'ici quelques jours.
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Message par Oum » mar., 25 août 2009, 8:52

Et voici la fin de cette journée mémorable.

17 Mai. Saint-Pétersbourg : les cathédrales

Nous voici repartis pour un après-midi également bien chargé. Mais, pour éviter une surcharge de fatigue, nous avions demandé à Denrus de nous réserver un tour sur les canaux de la ville, façon agréable de découvrir la ville d’un autre point de vue tout en étant plus reposante.

Toutefois, avant le tour sur les canaux, nous sommes allés à la forteresse Pierre-et-Paul fondée par Pierre le Grand le 16 mai 1703 sur une petite île, île aux Lièvres, Zaïatchii, sur la Néva dans la vieille ville. Elle contient plusieurs bâtiments dont la cathédrale Pierre-et-Paul, construite pour être la nécropole de la famille impériale. C’est là que nous désirions aller faire une petite visite.

Nommée d'après les saints apôtres Pierre et Paul , elle fut la première collégiale construite en pierre à Saint-Pétersbourg, et fut bâtie de 1712 à 1733. Au sommet de sa flèche atteignant la hauteur de 123 mètres, se dresse un ange tenant une croix. Cet ange est l'un des symboles les plus importants de Saint-Pétersbourg. La cathédrale possède un carillon flamand typique, fabriqué à Malines, en Belgique.

Les restes des tsars et tsarines de Russie depuis Pierre le Grand jusqu'à Nicolas II sont conservés à l'intérieur de l'église. À ce jour, 54 membres de la famille Romanov y sont enterrés. Les dépouilles du dernier empereur et de sa famille furent déposées dans la cathédrale en juillet 1998. Le 28 septembre 2006, 78 ans après sa mort, Maria Feodorovna, impératrice de Russie, y fut elle aussi enterrée. Femme du tsar Alexandre III et mère de Nicolas II, Maria Feodorovna mourut le 13 octobre 1928 en exil dans son pays natal, le Danemark. En 2005, les gouvernements danois et russe s'accordèrent sur le retour de la dépouille impériale à Saint-Pétersbourg conformément à ses voeux, pour être enterrée à côté de son époux.

Vous vous doutez bien que cette église a un cachet tout particulier, ne serait-ce que de par sa fonction!

Personnellement, j’étais particulièrement intéressée par les tombes de Pierre le Grand, Catherine la Grande et celles de Nicolas II et sa famille. Pourquoi? Tout simplement parce que j’avais lu davantage sur leur vie et j’étais un peu familière avec eux…si je peux dire! J’étais donc heureuse de pouvoir venir me recueillir, ne serait-ce que quelques instants, en ce lieu où ils sont tous réunis.

Permettez que je revienne un peu à l’histoire des Romanov qui furent réveillés dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 pour être exécutés vers deux heures du matin, en moins de trois minutes.

Les hommes chargés de l'exécution visent le cœur et on achève les survivants d'une balle dans la tête et de coups de baïonnette. Le massacre a été commis par un groupe de bolcheviks commandé par Sverdlov et Yourovsky, probablement sur l'ordre de Lénine.

Les corps de la famille impériale furent chargés dans un camion puis transférés dans une forêt proche de Iekaterinbourg. Déshabillées, arrosées d'essence, brûlées puis défigurées à l'acide sulfurique, les victimes sont jetées dans un puits de mine d'où elles furent, quelques jours plus tard, retirées pour être ensevelies sous un chemin forestier.
Cependant, à cause des déclarations contradictoires des journaux et de la confusion ayant régné pendant les opérations de dissimulation des corps, un trouble profond s'installe chez les Russes blancs qui investissent Iekaterinbourg le 25 juillet 1918. S'appuyant en cela sur des rumeurs répandues dans la région d'Iekaterinbourg , des historiens, dont en particulier l'historienne Marina Grey, fille du général Denikine, tentèrent de démontrer la survie d'une partie de la famille impériale. C’est à partir de là que le prénom d'Anastasia est cité fréquemment, Anastasia étant une des fille du tsar Nicolas II.

L’histoire disait qu’Anastasia aurait survécu au massacre grâce aux bijoux et aux diamants cousus dans sa robe, qui auraient fait ricocher les balles sans la toucher. Lors d'un interrogatoire, un soldat a certifié qu'il manquait un corps avant de les enterrer et que pendant le chemin, il a entendu des gémissements humains ; de plus Anastasia a survécu aux coups de feu et aux coups des soldats léninistes dans la maison. Les soldats l'ayant frappée de nouveau mais n'ayant pas vérifié si elle était morte, le mystère commence à cet instant, soit au moment de l'erreur de la non-vérification de la mort ou non d'Anastasia et à l'empressement d'enterrer tous les corps.

De nombreuses femmes ont prétendu, tout au long du XXe siècle, être la grande-duchesse Anastasia. Anna Anderson est la plus célèbre d'entre elles avec Eugenia Smith. Vous avez peut-être vu l’un des deux ou trois films racontant cette histoire?! Sachez que, maintenant, l’histoire est bel et bien terminé, et que des tests ADN ont prouvé l'imposture de toutes ces fausses Anastasia.

Tous les enfants de Nicolas II reposent en cette très belle église aux côtés de leur parent.

Ce qui m’a aussi frappée dans cette église, c’est la présence d’une chaire, magnifique d’ailleurs!, comme dans nos églises catholiques romaines. Sachant qu’en principe il n’en existe pas dans les églises orthodoxes russes, je demande à Sonia le pourquoi de cette présence. Elle nous dit que c’est parce que l’architecte, Domenico Trezzini, italien comme l’indique son nom, en charge de la construction de la cathédrale n’étant pas au fait des règles en vigueur dans la construction des église orthodoxes russes, a conçu son plan comme s’il s’agissait de construire une église catholique romaine, comme il en avait l’habitude!

Après cette visite émouvante, nous partons pour faire un très joli tour de bateau sur la Néva et les canaux avoisinants. C’est très plaisant de découvrir la ville à partir de ses canaux…et aussi très reposant! C’est aussi très pittoresque puisque sur ce bateau nous sommes les seuls étrangers. La narratrice parle en russe et tous les passagers sont aussi des Russes. Quand elle le peut, i.e. lorsque la narratrice s’arrête pour reprendre son souffle!, Sonia nous traduit ce qui se dit…mais la narratrice a un très long souffle, croyez-moi. Mis à part ce petit détail, le tour est vraiment très agréable et nous nous félicitons d’avoir planifié de le faire!

Puis, revoici notre ami Anatole qui nous conduit directement à la Cathédrale de la Résurrection du Christ, son nom officiel, mais également appelée Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé ou Cathédrale sur le Sang Versé. Ce nom fait référence au sang versé lors de l'assassinat du tsar Alexandre II de Russie qui fut mortellement blessé à cet endroit le 13 mars 1881.

Sa construction commença en 1883 sous le règne d'Alexandre III, en tant que mémorial en l'honneur de son père Alexandre II. Les travaux avancèrent lentement et furent finalement achevés en 1907 sous le règne de Nicolas II. C'est la famille impériale, aidée par de nombreux mécènes qui finança la construction.

Du point de vue architectural, la cathédrale est différente des autres structures de Saint-Pétersbourg, l'architecture de la ville étant dominée par les styles baroque et néoclassique. Or, Saint Sauveur sur le Sang versé renvoie plutôt à l'architecture russe médiévale. Elle ressemble à dessein à la célèbre cathédrale Saint-Basile à Moscou. C’est elle que l’on reconnaît et admire le plus entre toutes les églises de Saint-Pétersbourg. Avec ses coupoles dorées et colorées, on dirait une église de conte de fées…russe, cela va de soi!

Elle est absolument magnifique et en la voyant, on comprend que pratiquement tous les touristes veulent venir la voir, ne serait-ce que pour admirer son extérieur.

Le nom de l'architecte en chef de cette merveille est Alfred Alexandrovitch Parland, qui était relativement peu connu, et russe de surcroît malgré son patronyme. L'intérieur fut conçu par les artistes russes les plus reconnus de l'époque, parmi lesquels Viktor Vasnetsov, Mikhail Nesterov et Mikhail Vroubel.

Les murs et plafonds à l'intérieur de la cathédrale sont intégralement recouverts de mosaïques enchevêtrées avec des bordures minutieusement dessinées. La majorité des représentations figurent des scènes bibliques. L'église contient plus de 7 500 mètres carrés de mosaïques. Peu importe où se posent les yeux, vous êtes entourés par une mer de mosaïques de toutes les couleurs. Un sanctuaire très élaboré fut construit à l'emplacement précis de l'assassinat d’Alexandre II, orné de topaze et de lapis-lazuli, ainsi que d'autres pierres semi-précieuses.
L’immensité du lieu permet toutefois de ne pas faire sentir le lieu trop surchargé. Je suis parfaitement ravie et satisfaite d’avoir vu de mes yeux cette église grandiose dont je rêvais en préparant mon bref séjour à Saint-Pétersbourg.

Sonia nous laisse bien le temps de regarder, admirer… enfin, se délecter de toute cette beauté.

Puis, nous rejoignons Anatole qui nous amène au lieu de la dernière visite de cette journée, et non la moindre, puisqu’il s’agit de la très imposante Cathédrale Saint-Isaac, qui fut bâtie sous les règnes des tsars Alexandre Ier, Nicolas Ier et Alexandre II. C'est une des plus vastes cathédrales d'Europe avec 111 mètres de long, 97 mètres de large et 101,5 mètres de haut. Sa nef peut contenir 14 000 personnes. C'est par ses dimensions, la troisième cathédrale d'Europe après Saint-Pierre de Rome et Saint-Paul à Londres.

Construite par l'architecte français Auguste Ricard de Montferrand, à qui la direction des travaux fut confiée en 1818, elle représente un véritable défi pour l'architecte. En effet, le sol marécageux a nécessité la mise en place de milliers de pilotis en bois pour stabiliser les fondations de ce colossal édifice de style néoclassique ... et pas moins de 40 années de travaux.

Les 36 colonnes de granit sont extraites en Finlande. Ricard de Montferrand doit mettre au point des techniques très élaborées pour leur transport et leur pose. La première colonne est érigée le 20 mars 1828. Les murs et les piliers intérieurs sont terminés en 1836 et il faut attendre 1848 pour que la dorure de la coupole du dôme soit finie. Dix années seront encore nécessaires pour que l'ensemble soit terminé.
Le résultat est à la mesure des aspirations du Tsar et des ambitions de l'architecte qui souhaitait que sa cathédrale puisse être comparée aux plus somptueuses de toutes. Après 39 ans de travaux, le tsar Alexandre II inaugure la cathédrale le 30 mai 1858.

La cathédrale est visible à des dizaines de kilomètres dans le delta plat du fleuve Neva.
B
ien que moins « typiquement russe », si je peux m’exprimer ainsi, que la Cathédrale de la Résurrection du Christ, elle n’en est pas moins intéressante et belle. Son intérieur est plus dépouillé mais tellement beau et grandiose que nous sommes tout aussi admiratifs.

Au retour vers le port, Anatole passe par l’avenue principale de la ville, la Perspective Nevski, en russe Nevski prospekt, qui veut dire littéralement « avenue de la Néva » , longue de 4,5 km. Il y a tant de choses à regarder et admirer sur cette avenue que nous ne savons plus où tourner la tête tant l’on aimerait tout voir! La rue est beaucoup plus animée que ce matin car les Pétersbourgeois sont enfin sortis en ce dimanche soir.

A l’arrivée à la gare maritime, alors là, c’est l’inverse…beaucoup de croisiéristes sortis au cours de la journée se sont donnés rendez-vous pour rentrer à la même heure!!!! Longue..très longue file d'attente! Car, n’oubliez pas, au retour comme à l’aller il faut passer par le poste de contrôle. Et là, il faut prendre son mal en patience en espérant que tout se terminera le plus vite possible.

Petit geste gentil et bien apprécié, une jolie petite Russe, à moins que ce ne soit mon petit lutin vert déguisé cette fois en poupée russe?!...mais non, c’est une « authentique » petite poupée russe, gentille comme tout!...donc, je reprends, une petite Russe pousse une ou deux chaises devant elle en offrant de s’asseoir aux croisiéristes qui lui semblent « moins tenir le coup », et là c’est un euphémisme pour ne pas dire ceux qui sont presque « complètement écroulés! » Mon mari a droit à cette offre et d’ailleurs, comment refuser lorsque cela vient d’une aussi mignonne petite jeune fille incarnant tout le charme slave! Enfin à bord de l’Eurodam, un bon repas est bienvenu et grandement apprécié!

Après quoi, nous retournons nous reposer à la cabine et là, hop, je jette sur la commode tous les papiers, journaux, Daily Program…laissés par le garçon de cabine sur le lit…puis, on fait la toilette…puis, devinez quoi?...eh oui, on se met au lit, ravis et si heureux de cette journée et pensant que demain est un autre jour qui devrait être bien rempli!

Pour les photos :

http://picasaweb.google.ca/Oumledauphin ... g02Mai2009#
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Message par Oum » jeu., 27 août 2009, 12:12

Et je continue pour les braves qui veulent me suivre jusqu'au bout de mon récit.

18 Mai. Saint-Pétersbourg : les jardins de Peterhof

Dès le réveil, en ce petit matin du 18 mai, je sors sur le balcon, question de voir quel temps il fait, mais m’arrête comme figée sur place tant le spectacle devant moi est captivant. Eh oui, j’assiste au lever du soleil sur le Golfe de Finlande avec, au lointain, les immenses bâtiments de Saint-Pétersbourg. Alors là, excusez mon ignorance, mais je n’avais jamais pensé que le charme slave se ferait sentir jusque dans un lever du soleil ! On peut dire que ça débute la journée en grand, d’autant plus que le ciel est tout bleu et très limpide. Quel beau présage …surtout que nous devons faire aujourd’hui une visite des jardins de Peterhof.

Pour ne pas risquer d’être en retard pour notre rendez-vous avec Sonia et Anatole, nous descendons de l’Eurodam en nous allouant environ une demi-heure pour le passage du contrôle.

Nous sommes assez nombreux à l’arrivée à la gare maritime. Une employée de HAL demande à tous les passagers qui avaient passés le contrôle hier d’ouvrir leur passeport à la page où apparaissent les deux tampons russes plutôt qu’à la page où apparaît notre photo. C’est facile car les deux tampons ont été mis sur la dernière page, et ce, je pense, pour à peu près tous les passagers, d’après ce que je vois. Et à partir de ce moment, tout devient beaucoup plus rapide au contrôle, les contrôleurs semblant ne se préoccuper que de jeter un rapide coup d’œil sur les deux tampons de la veille.

Et nous voilà de nouveau sur la route avec Sonia et Anatole. La circulation dans Saint-Pétersbourg est beaucoup plus dense, ce qui est normal puisque nous sommes un lundi matin, mais, une fois franchi le centre-ville, tout devient beaucoup plus fluide et sur la route qui mène vers Peterhof il n’y a aucun problème de circulation.

Peterhof, en allemand Peterhof veut dire « la cour de Pierre », est une série de palais et jardins répartis sur près de 1 000 hectares. Fondé en 1714 par Pierre le Grand sur le bord du golfe de Finlande, à environ 25 km de la ville de Saint-Pétersbourg, il accueillait la cour russe et les ambassades étrangères pendant la période estivale. Détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale, il a été restauré et offre aujourd'hui aux visiteurs sa splendeur d'origine. Le nom « Peterhof » a été remplacé par « Petrodvorets », littéralement le palais(dvorec) de Pierre, en 1944 suite aux réparations menées. Mais aujourd'hui, l'ancien nom a été redonné aux jardins et au palais. Le même nom réfère à la ville adjacente de 82 000 habitants.

Sonia nous explique qu’entre Saint-Pétersbourg et Peterhof, des nobles faisaient construire leur propre palais. Elle nous fait remarquer que l’un de ces palais a été « récupéré » par Poutine il y a quelques années et entièrement rénové pour recevoir des ambassadeurs ou autres « grands » de ce monde » dont malheureusement nous ne faisons pas partie… ou heureusement peut-être ?! Tout près de là, il y a une petite ville, ou village, tout à fait moderne, en plein développement. C’est une découverte pour nous.

Sonia nous réserve une belle surprise en ce début de journée. En effet, comme nous sommes arrivés assez tôt, elle nous amène visiter l’imposante Cathédrale de Peterhof. Une cérémonie religieuse est en train de se dérouler et Sonia nous offre d’y assister quelques instant si nous le désirons. De fait, nous y resterons jusqu’à la fin i.e. la vingtaine de minutes restantes. Mon mari, en particulier, est très impressionné par le côté grandiose de cette cérémonie religieuse: les allées et venues du prêtre dans ses très riches vêtements liturgiques, les lumières vives et variées, l’odeur de l’encens etc… Il aime aussi beaucoup et trouve très gracieux le geste d’inclinaison du corps des fidèles lorsqu’ils se signent, geste très fréquent par ailleurs et accompli avec beaucoup de recueillement, autant par les jeunes que les personnes plus âgées. Sonia nous dit que la cérémonie dure habituellement entre une et deux heures et ce, pour une cérémonie dite « ordinaire » i.e. celle de tous les jours. C’est un très beau moment à vivre et nous remercions grandement Sonia de nous avoir permis de vivre cette belle expérience!

Anatole nous conduit ensuite vers le palais de Peterhof pour la visite des jardins.

L’arrivée tient déjà du conte de fées avec la vue magique sur les dômes dorés de la chapelle Saints-Pierre-et-Paul du Grand Palais de Peterhof ! C’est là que furent baptisés les enfants du dernier tsar Nicolas II. Quatre des cinq enfants sont nés à Peterhof. Le dernier à y être baptisé, le 11 août 1904, fut le grand-duc Alexis, l'héritier du trône. À cette occasion une salve de 301 coups de canon fut tirée.

Je suis bien consciente que la visite du Grand Palais doit être fantastique, mais, voulant toujours être raisonnables, nous avions décidé de ne visiter que les jardins.

Je veux ajouter que Pierre le Grand lui-même surveillait la construction de son palais et habitait pendant ce temps dans le palais Monplaisir, sur le bord du Golfe de Finlande. C’est en 1723 que les travaux furent officiellement terminés. Il est facile d’imaginer l'ambiance luxueuse qui devait régner jadis dans les salons et appartements impériaux qui furent progressivement agrandis et remaniés selon les modes par les successeurs de Pierre le Grand.

Sous le Grand Palais se trouve la Grande Cascade avec en-dessous le canal maritime qui relie la mer aux portes du Grand Palais.
L’ensemble des palais, jardins et fontaines est constitué en terrasses où la plupart des fontaines et des petits palais se trouvent dans la partie basse.

A notre arrivée, les fontaines ne sont pas encore en marche. Nous en profitons donc pour admirer l’extérieur du Grand Palais d’autant plus magnifique qu’il se découpe sous un ciel d’un bleu éclatant.
Les fontaines devant être mises en marche à 11 heures, Sonia nous installe là où nous aurons une des meilleures vues pour que je puisse filmer à ma convenance. C’est plus solennel que je ne l’aurais cru, ne serait-ce que parce nous avons droit à un mini-spectacle, l’eau jaillissant des multiples fontaines graduellement, rythmé au son de l’hymne national russe! Tout un effet ! Personnellement, j’aurais préféré entendre un air de Tchaïkovsky…mais, je n’ai pas eu mon mot à dire pour le choix musical! Quoiqu’il en soit, c’était un autre moment inoubliable.
La Grande Cascade qui fut copiée sur celle construite pour Louis XIV dans le parc de son château de Marly est ornée de magnifiques sculptures et de près de 60 jets d'eau. L’eau dévale plusieurs vasques successives flanquées de différentes statues dorées.

La plus impressionnante des fontaines, la Fontaine de Samson, a été installée dans les années 1730. Elle présente le moment où Samson, entendez par là Pierre le Grand!, ouvre la gueule d'un lion, la Suède. En fait, la fontaine symbolise la victoire de la Russie sur la Suède dans la grande guerre nordique. Fontaine doublement symbolique puisque le lion est un élément du blason suédois et l'une des grandes victoires fut obtenue lors de la fête de Samson. De la gueule du lion surgit un jet d'eau de 20 mètres, le plus haut de Peterhof.

Puis, nous partons, tout doucement, à la découverte des autres parties du parc en compagnie de Sonia, côté ouest du parc vers le Palais de Marly. On peut admirer la Fontaine d’Eve, très belle j’en conviens, mais, ma préférée entre toutes est la Cascade au Lion! Elle n’a pas le côté spectaculaire de la Grande Cascade, loin de là, mais sa sobriété, l’eau jaillissant entre ses élégantes colonnes rappelant un petit temple grec…bref, je suis charmée. C’est mon coup de cœur! Nous sommes pratiquement seuls avec Sonia pour arpenter ces beaux sentiers bordés d’arbres qui souvent à un détour nous réservent de si belles surprises. Justement, voilà, un peu plus loin, le Pavillon de l’Ermitage qui borde la mer, où Catherine la Grande dit-on…mais là, je n’en dis pas plus long car je ne veux pas être à l’origine de vilains commérages sur le compte de cette dernière!!! Lisez plutôt la biographie de cette illustre tsarine, celle écrite par Henri Troyat par exemple. C’est absolument passionnant.

Les deux fontaines « Adam » et « Eve », occupent des positions symétriques de chaque côté du canal maritime, chacune à la conjonction de huit chemins. Après être allés du côté « ouest », celui d’Eve, nous partons maintenant en direction « est », celui d’Adam, de l’autre côté du canal maritime.

De ce côté, nous avançons tout doucement vers le Palais Monplaisir qui servait de cadre à de nombreuses fêtes du temps de Pierre le Grand. Une de ses ailes abrite le Pavillon de Bains, entièrement dédié aux soins du corps. Ce premier palais imitait les maisons hollandaises : maçonnerie en briques à joints blancs, toits peints de la couleur des tuiles en terre cuite et façades aux détails de couleurs claires. A l’ouest se tient le bâtiment de Catherine, ajouté par Catherine la Grande durant son règne. L’ensemble est charmant et très prisé par les groupes de visiteurs beaucoup plus nombreux de ce côté du parc.

Quelques fontaines-surprises dans le parc inférieur arrosent les passants qui s'en approchent. Ainsi, quiconque s’assoie sur un des bancs de la Fontaine Champignon se retrouve encerclé d’un rideau liquide. La Fontaine Chêne lance quant à elle des jets d’eau de ces branches métalliques. Sur la route des Fontaines, des jets d’eau surgissent de derrière les bancs. A entendre les cris des écoliers en visite et leurs éclats de rire, on devine facilement où se trouvent ces fontaines amusantes. Plus classiques, la Fontaine de la Pyramide, la Fontaine d’Adam et la Cascade de l’Echiquier complètent ce cadre enchanteur. Aucun doute, il y a de quoi satisfaire tous les goûts…et tous les âges!

Comme je savais que nous serions à l’extérieur pour cette belle promenade, j’avais demandé à Sonia si je pouvais apporter mon trépied pour y poser mon caméscope. Elle n’y voyait aucun inconvénient. Alors que nous étions seuls avec Sonia près de la Fontaine du Lion, et que je m’installais pour filmer mon « coup de cœur », surgit un gardien du parc qui se met à me fixer d’un regard peu amène. Bien que ne parlant pas le russe, j’ai tout de suite compris avec ses gestes qu’il était intrigué par la présence du trépied ! Sonia a bien tout fait pour m’aider, discutant avec lui. Je voyais bien que les yeux du gardien passaient alternativement de Sonia à moi continuellement, mais, je ne savais pas pourquoi. Après l’incident, Sonia nous a dit qu’il me prenait pour une « pro », à cause du trépied, et que j’aurais dû avoir une permission spéciale pour filmer en ce cas. De son côté, elle tentait de lui dire que je n’étais qu’une gentille petite dame âgée qui utilisait un trépied tout simplement parce que sans trépied elle tremblait trop en tenant son caméscope! Eh bien, peut-être est-ce flatteur pour moi après tout,…mais il n’y a pas cru! Si j’avais su, bien sûr que j’aurais joué le jeu et que je me serais mise à « sucrer les fraises » pour le berner! J’étais heureuse toutefois d’avoir réussi à filmer la mise en marche des fontaines en toute tranquillité d’esprit avec mon fameux trépied.

Après cette magnifique promenade, nous allons au Pavillon de l’Orangerie pour nous restaurer. Comme le temps est au beau fixe, nous mangeons à l’extérieur face à la très belle Fontaine du Triton. La nourriture est plus commerciale mais le cadre est paradisiaque.

Après ces quelques heures enchanteresses, nous quittons non sans jeter un coup d’œil pour admirer une dernière fois ces jardins extraordinaires et nous rejoignons Anatole qui nous ramène à Saint-Pétersbourg pour, enfin je l’espère, faire un peu de shopping. Je ne sais pas si vous avez remarqué comment jusqu’à maintenant j’ai été raisonnable… Je ne suis entrée dans aucune boutique de Saint-Pétersbourg et n’ai fait aucun achat, même pas une carte postale…un exploit, quoi!

Je comptais toutefois bien me rattraper en ces dernières heures dans la ville et pour ce faire, j’avais planifié, avec l’accord de mon mari bien sûr, un « peu » de temps consacré au shopping! Eh bien, là encore, on me vole de ce précieux temps, qui n’était déjà pas trop long!, parce que dans la voiture, mon mari fait la remarque à Sonia qu’il aurait bien aimé faire un tour de métro.

Qu’à cela ne tienne! Sonia, toute heureuse de pouvoir satisfaire cette petite envie, s’arrange avec Anatole pour que ce dernier nous laisse à une certaine station de métro et nous reprenne trois stations plus loin. Tant pis pour le temps perdu du shopping, car je dois avouer que ce petit tour de métro valait vraiment la peine. Je ne sais pas quelles stations nous avons vues, mais je vous certifie que ça fait une drôle d’impression de voir des colonnes de marbre et des lustres magnifiques dans une station de métro! Dommage qu’il soit défendu de prendre des photos ou filmer mais, croyez-moi sur parole, j’étais très impressionnée…et encore, je ne sais même pas si j’ai vu les plus belles! J’en oublie presque le shopping!

Pourtant, il vient ce shopping, non toutefois sans s’être de nouveau arrêtés pour admirer une autre magnifique vue sur la ville d’un petit pont tout près de la boutique où Sonia nous amène. Jamais, au grand jamais, vous auriez pu deviner qu’il y avait une boutique à cet endroit. Aucune enseigne ne vous l’indique. Je suppose que seuls les guides connaissent ce genre de boutiques de souvenirs et doivent y venir avec leurs clients?! Je suis bien contente car j’y trouve des souvenirs de qualité qui font bien mon bonheur. Après mes achats, nous avons droit à un petit verre de vodka, et là, je ne peux même pas vous dire quel goût a la vodka tant c’est fort et que ça vous assomme! Petite anecdote : lorsque je viens pour payer, on me dit que ma carte, Visa en occurrence, est refusée! Ça fait une drôle d’impression sur le coup. Mon mari sort alors la sienne….refusée également! C’est curieux car le midi sa carte avait été acceptée au restaurant. Heureusement que j’avais la carte « Ne partez pas sans elle! » qui, elle, a été acceptée sans problème! C’est avec ce petit incident que j’ai appris qu’il vaut mieux « avertir » les compagnies de crédit de nos déplacements en pays étrangers tel que demandé par eux d’ailleurs. Ils acceptent une transaction s’il s’agit d’une petite somme comme celle du restaurant, mais pour une somme plus importante, vous risquez de voir refuser la transaction.

Après cette petite frousse, nous revenons au port et faisons nos remerciements si sincères à Sonia et Anatole grâce à qui nous avons passé deux journées inoubliables!

Le passage du contrôle est des plus rapide et dans la cabine, nous nous remémorons déjà toutes les merveilles vues dans cette ville qui a tant à offrir.

Après une petite toilette et un changement rapide de vêtements, hop, on se présente à la salle à manger avec l’intention de relaxer tout en savourant un délicieux repas. C’est une fois entrés dans la salle que j’ai l’impression que quelque chose cloche..mais quoi? Mon mari me dit que non, tout est correct! Mais j’insiste qu’il y a quelque chose qui ne va pas…et tout à coup, ça y est, j’ai compris… c’est « nous » qui jurons dans le décor!!! Eh oui, c’est soir de gala…alors que nous sommes habillés « smart casual », et j’ose dire, plutôt « casual » que « smart »!!! Ce sont les chaises recouvertes de blanc qui avaient tout d’abord attiré mon attention, puis, les serveurs eux-mêmes et enfin les croisiéristes vêtus avec élégance comme il se doit! Je ne vous dis pas de quoi nous avions l’air à côté d’eux!!! Tout est de ma faute car la veille, j’avais jeté le « Daily Program » sur la commode sans même y jeter un coup d’œil et, dans mon esprit, il me semblait inimaginable que l’on mette une soirée de gala après deux journées aussi intensives que celles de Saint-Pétersbourg!

Je m’excuse donc auprès du serveur allant jusqu’à dire que nous sommes prêts à aller manger au café Lido. Mais, gentiment, il nous dit que nous sommes très bien comme cela, çà c’est à voir!!!, et une fois passés la petite gêne du moment, nous dégustons un bon filet mignon…en se moquant complètement de ce que les autres doivent penser de nous!!!

Le soir, d’autres émotions nous attendent car nous passons au large de Kronstadt sur l’Ile de Kotline, dans le golfe de Finlande, à 20 km de Saint-Pétersbourg dont elle constitue un poste de défense avancé. Cette base navale très importante de Russie est célèbre pour les mutineries de marins en 1905, 1917 et son insurrection contre le gouvernement soviétique en février-mars 1921. Depuis une dizaine d’années, il est possible de visiter la ville mais, pendant très longtemps, elle a été entouré d’un tel mystère que nous avons l’impression de vivre un autre moment exceptionnel ne serait-ce qu’en apercevant le dôme de sa très imposante cathédrale, quelques sous-marins, bâtiments et autres… Pour mon mari, enchanté et heureux comme un enfant à qui l’on vient d’offrir un merveilleux jouet, cela ne pouvait mieux terminer ce court, mais combien mémorable, séjour en Russie.

Et sur ce, je termine en vous disant :
From Russia with love,

Oum

Pour les photos de Peterhof :
http://picasaweb.google.ca/Oumledauphin ... g03Mai2009#
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Message par Marie-Claude » jeu., 27 août 2009, 17:57

Ah chère Oum... quelle belle fin!!!

Peterhof est un des plus beaux palais que j'ai eu à visiter - à mon avis, plus intéressant que Versailles!!

Vous ne l'avez pas mentionné, mais toutes ces belles fontaines fonctionnent sans pompe... exclusivement par gravité et pression d'eau du réservoir, c'est pourquoi elles ne fonctionnent pas tout le temps. On doit remplir le réservoir jusqu'à ce la pression soit assez élevée pour faire fonctionner le tout... vraiment, tout un tour de génie!!

Comme il faisait un beau soleil, vous avez du avoir droit à tout plein d'arc-en-ciel... c'est tellement beau!!

L'intérieur que vous n'avez pas vu - je sais qu'on doit toujours faire des choix!! - est aussi magnifique. A ma visite en 2003, ils étaient en pleine restauration et on a eu droit à un 'cours' de restauration où on avait visité plusieurs pièces en cours... très intéressant. J'y avais aussi vu les grandes salles à manger d'apparat avec un set de vaisselle Wedgewood pour 200 convives... spécialement conçu pour les hivers russes!!! L'assiette reposait sur un genre de bol à paroi droite qui était rempli d'eau bouillante afin de garder la nourriture chaude!!!

Je suis vraiment estomaquée de voir tout ce que vous avez fait en deux jours - vraiment, une tournée des plus réussies...

A lire votre récit, j'ai eu la piqûre, et bien que nous ayons fait la Baltique en 2003, on a décidé d'y retourner l'an prochain sur le Star Princess, avec en prime un circuit en Allemagne avant la croisière pour aller voir la pièce La Passion d'Oberramergau - qui n'est jouée qu'au 10 ans....
Alors, il faudra que vous m'aidiez un peu pour les guides fabuleux que vous avez eu!!!!

Merci encore de partager avec nous ce récit captivant et photos magnifiques!!

MC
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